On ne perd pas les mauvaises habitudes... (Peter <3)

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e jour où Peter avait découvert comment accéder aux cuisines de Poudlard (événement qui avait eu lieu lors d'une de ses nombreuses explorations du château destinées à compléter la carte du maraudeur), ça avait été l'un des plus beaux jours de sa vie. Ca se voyait tout de même un peu (juste un tout petit peu), mais Peter aimait beaucoup manger, et la perspective de pouvoir aller se goinfrer en cachette, à l'abri des regards et du jugement de ses camarades, lui plaisait terriblement. Au début, la présence des elfes de maison l'avait un peu intimidé, mais au final, ils étaient tous adorables.

En fait, il y avait dans leur docilité, dans leur servilité, un petit quelque chose dans lequel il se reconnaissait, bizarrement. Bref, il avait pris l'habitude de se baffrer dans les cuisines et c'était pour cette raison que, ce matin-là, il se trouvait dans les cachots de Poudlard, qu'il aurait évité comme la peste en temps normal. C'était l'unique raison de sa présence. Il avait un peu de temps à tuer avant son premier cours de la journée, et il en avait profité pour ingurgité quelques pâtisseries ni vu ni connu avant de retourner à son dortoir et de prétendre faire attention à sa ligne. C'était une habitude qu'il avait prise de longue date, et qu'il était content de retrouver à présent qu'il était de retour à Poudlard. Enfin, c'était une habitude plaisante tant qu'il n'était pas pris sur le fait ou ne croisait personne en chemin... et en l'occurrence, la chance n'était pas de son côté, malheureusement.

Car à peine avait-il fait quelques pas dans les couloirs que son chemin croisa celui de Servilus... enfin Severus. Peter guettait parfois les moments où Servilus pointerait le bout de son nez gras quand il pouvait juste agir en spectateur de scènes souvent comiques où Sirius et James s'en donnaient à coeur joie pour faire vivre des moments plus misérables les uns que les autres à leur ennemi. Mais là, ses amis n'étaient pas là, et seul face à Severus, il en menait beaucoup moins large, pour le coup. Une chance pour lui, Servilus avait l'air de soupçonner que ses trois amis étaient dans le coin, chose que Peter comprenait avoir tout intérêt à ne pas démentir.

-Ca ne te regarde pas, Servilus, répliqua-t-il en tentant de faire montre du plus de contenance possible.

Sa voix était un peu plus aiguë que d'ordinaire, et pour cause, il n'était définitivement pas à son aise. Tout ce qu'il voulait, là, tout de suite, c'était partir le plus loin possible. Pour une fois, Severus Rogue et Peter Pettigrow tomberaient d'accord. L'un comme l'autre n'avaient aucune envie d'être dans le champ de vision l'un de l'autre, mais ce n'est pas sans raison.

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en prendre à plus faible que soi, ou bien s'acharner à quatre contre un, ça avait quelque chose de facile, de divertissant, et Peter ne se plaignait jamais du spectacle. Mais en l'occurrence, Severus Rogue n'était objectivement plus fort que lui. Ses meilleurs amis lui donnaient le sentiment du contraire, mais là, seul face à lui, il n'avait qu'une envie, et c'était de se transformer directement et de disparaître dans le premier trou de souris venu. Mais non, il était coincé. Ca serait allé si le vert et argent avait tracé sa route et lui la sienne, en bref s'ils n'avaient pas pris la peine de se calculer, tous les deux. Mais non, de toute évidence, il ne fallait pas compter là-dessus.

Bon, d'accord, Peter voulait bien reconnaître que les maraudeurs étaient du genre à s'en prendre de façon très récurrente à Servilus, mais de là à se montrer à ce point parano. Ca se voyait, qu'il était tout seul, non ? Le jeune homme avait envie de lui rétorquer que s'il avait autant peur d'eux, il n'avait qu'à se renseigner sur leurs emplois du temps respectifs. Il saurait que le reste de ses camarades avaient cours, contrairement à lui. Même si en vrai, se fier à l'emploi du temps des maraudeurs n'était pas forcément le bon plan. C'était bien connu que faire l'école buissonnière ne la dérangeait pas le moins du monde. En tout cas, en cet instant, Peter avait besoin de tout sauf des réflexions incessantes de Rogue. C'était marrant de le voir flipper à cause d'eux, mais ce serait plus drôle s'il pouvait compter sur James et Sirius histoire de faire front. Et Remus aussi bien sûr.

-T'es obsédé par nous, c'est pas possible..., répondit Peter en essayant de se donner un ton assuré, mais en vérité sa voix tremblotait. Il avait juste envie qu'il lui foute la paix, et il n'avait pas envie de devenir la victime de celui qu'il prenait tant de plaisir à voir se faire victimiser. D'aucuns diraient que c'est le karma, c'est vrai, mais lui n'était pas pressé de le recevoir en pleine tronche (quand bien même ce finirait par devenir inévitable, dans son cas. Contrairement à toi, nos vies ne tournent pas autour de toi.

Ce qui était vrai. Servilus était peut-être une plaie et n'avait rien demandé à personne pour commencer, mais au bojut d'un moment, Peter avait envie de se dire qu'il le cherchait un peu. Il fallait voir comment il traitait tous les "sangs de bourbe" selon ses dires.

-Maintenant, lâche-moi la basque, d'accord.

Une fois de plus, sn ton n'était ni autoritaire, ni inquiétant. Mais il faisait de son mieux pour se montrer aussi intimidant que faire se pouvait.

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eter grimaça quand son interlocuteur lui fit remarquer qu'il faisait tout de même clairement moins le malin quand ses potes n'étaient pas avec lui. Il aimerait bien prétendre que c'était faux, mais évidemment, il n'en était rien. Peter n'existait pas sans ses amis et vivait aux dépens d'eux. C'était triste, sans doute, mais quoi qu'il en soit, c'était un fait. L'adolescent avait tendance à fonder son existence sur les autres, sur son entourage, plutôt que sur lui-même. En même temps, se concentrer sur lui-même comme s'il était susceptible de briller en tant qu'individu était une perte de temps. Il n'était capable de se distinguer que si les personnes qui l'entouraient en étaient également capables de leur côté.

Lui, il considérait sa personnalité comme médiocre et ses qualités comme inexistantes. Son seul mérite était de savoir s'entourer des bonnes personnes, et c'était toujours une qualité dont Servilus, de son côté, ne disposait manifestement pas au vu de sa solitude chronique. Bon, il lui arrivait parfois d'être entouré, c'est vrai... de quelques crétins de serpentard triés sur le volet, mais il était évident que le jeune homme était quand même un solitaire dans l'âme... Et son comportement restait sensiblement le même, de fait, peu importe qu'il soit seul ou entouré, au bout du compte. Il restait un type acerbe et antipathique au cheveu gras qui méritait très largement qu'on se montre méprisant envers lui... même si le mépris était un art plus complexe à exercer seul qu'en compagnie de camarades triés sur le volet.

-Faudrait savoir, quand on te fous la paix, t'es pas content, et quand on vient t'emmerder, t'es pas content non plus. Si tu veux pas qu'on te laisse tranquille, suffit de le dire, ça me fera plaisir de t'aider.

Une fois de plus, il faisait de son mieux pour avoir l'air... disons... assuré. Mais il était plus qu'évident que ça ne prenait pas. Dans le cas contraire, Servilus ne lui aurait pas fait remarquer ce constat évident, à savoir qu'il ne valait absolument rien quand le reste des maraudeurs n'était pas avec lui. Il n'avait pas envie de se laisser totalement démonter non plus, il avait un honneur à défendre, si ce n'était le sien propre, au moins celui du groupe duquel il faisait partie, même si certains devaient sans doute oublier régulièrement qu'il s'y trouvait, puisqu'il était le moins intéressant et le moins remarquable du quatuor. Dans tous les cas, il n'avait pas à forcer son animosité envers Servilus. Il ne l'aimait pas, point. C'était ainsi, c'était un fait, et ce n'était clairement pas près de changer. Alors, suivant la fameuse règle du "qu'est-ce que James et Sirius feraient ?", il tentait de donner le change du mieux possible.

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everus avait une manière bien rodée de le pousser dans ses retranchements, et si elle était répétée, elle n'en était pas moins efficace, car il est certain que Servilus avait évidemment raison. Seul contre lui, Peter n'en menait définitivement pas large... mais justement, il n'avait jamais demandé à être seul contre lui. C'était le vert et argent qui, en premier lieu, l'avait abordé. S'il n'avait été question que du rouge et or, il aurait tracé son chemin en se faisant encore plus petit que d'ordinaire afin justement d'éviter une conversation du genre. Malheureusement, ils en étaient là, à présent, et même si Peter ne disposait d'absolument aucune arme contre son interlocuteur, ce n'est pas pour autant qu'il avait simplement l'intention de se laisser humilier. Oh, ça finirait sûrement par arriver, parce que Peter n'avait aucune arme à opposer à son interlocuteur.

Contrairement à ses meilleurs amis, il n'était ni intelligent, ni rusé, ni loquace. Severus pouvait bien décider de se débarrasser de lui en un sort seulement, Peter aurait bien du mal à répliquer. En fait, il en serait incapable, tout bonnement. Il pouvait convenir d'un milliard de défauts à attribuer à Severus, surtout parce qu'il suivait le mouvement de ses meilleurs amis, mais en revanche, il pourrait difficilement lui reprocher de n'être ni doué, ni intelligent. Il l'était. Et le nombre de défauts que Peter possédait, en retour, était sans doute double, voire triple. Il ne gagnait de la valeur que parce que ses meilleurs amis en avaient à revendre, justement. Severus ne lui apprenait rien en affirmant qu'il ne valait rien sans le reste des maraudeurs. C'était une chose que Peter savait déjà... Et, c'est vrai, s'il tenait tant à eux, au-delà de l'amitié qu'ils avaient construite, c'est parce que, justement, il avait l'impression d'être quelqu'un quand il était avec eux.

-Au moins moi j'en ai, des amis, se contenta de rétorquer Peter.

Il n'avait rien trouvé de mieux à dire, mais en même temps, qu'est-ce qu'il pourrait bien ajouter ? Contrairement à Sirius ou James, il serait incapable de verser dans la provocation, il ne savait que trop qu'à ce jeu-là, il était assuré de perdre. Il préférait se faire oublier, et là, en l'occurrence, il aimerait vraiment que son interlocuteur l'oublie. Mais il craignait un peu que, au contraire, Severus profite d'avoir affaire au plus faible pour se venger sur lui de tout le mal que lui avaient fait subir les maraudeurs. Certains affirmeraient que ce n'était que justice, mais Peter n'acceptait pas les conflits "de bonne guerre", pas quand il était tout seul, en tout cas. Son instinct de préservation allait bien au-delà de ces considérations. Et en l'occurrence, il se sentait en danger, et il n'aimait vraiment pas ça.

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eter savait, il ne devait pas se laisser affecter par les paroles que les uns et les autres pouvaient prononcer le concernant. C'était toujours plus facile à dire qu'à faire, car le manque total qu'il avait de confiance en lui-même faisait qu'il avait bien trop souvent tendance à se laisser influencer par l'opinion des autres, heurté, touché... Les mots de Servilus ne devraient pas l'atteindre, parce que justement, il s'agissait de Servilus, et si une opinion, moins que les autres, devait compter pour lui, c'était clairement celle du vert et argent. Pourtant, c'était plus fort que lui, il n'arrivait pas à s'en moquer. Il n'arrivait pas à s'en moquer parce qu'il estimait qu'il y avait effectivement du vrai dans ce que Severus affirmait.

Peter ne comprenait vraiment pas, encore à ce jour, pour quelle raison James, Sirius et Remus l'avaient choisi pour amis. Il avait parfois le sentiment de n'être qu'un boulet qu'ils se traînaient à leur pied, ou peut-être cette personne qu'ils toléraient à force de le voir leur coller aux basques, ou encore ce type qu'on aime bien garder dans un coin pour se rappeler qu'on vaut beaucoup mieux que ça... Il ne voulait pas prêter de telles intentions à ses meilleurs amis, mais parfois, il doutait bel et bien. Parce que c'était un fait, un fait certain et objectif : il n'était pas assez bien pour eux. Il n'avait rien à faire dans leur sillage.

Que Remus continue de le tolérer quoi qu'il advienne, Peter était prêt à le croire, parce que Remus était trop gentil pour envoyer balader qui que ce soit, et que lui-même devait aussi avoir le sentiment qu'il ne se ferait jamais d'autres amis, capables d'accepter son secret, s'il n'avait pas les maraudeurs. Mais James et Sirius, les deux "cools" de la bande... Ce qu'ils acceptaient de voir en lui était un mystère pour Peter, un mystère qu'il était facile de la part de Servilus de mettre en exergue. En même temps, la facilité était souvent la plus impactante, et en effet, c'était bien le cas, en l'occurrence.

-Ça fait six ans qu'ils me "traînent derrière eux", si vraiment ma présence devait les emmerder, je pense sincèrement que ça aurait déjà été le cas, répliqua-t-il, même si ce n'était définitivement pas la meilleure défense du monde. C'est pas parce que Lily a eu le bon sens de te fuir que tout le monde est destiné à être abandonné. Non, ça ça arrive qu'aux crétins finis dans ton genre.

Il faisait ce qu'il pouvait pour avoir l'air sûr de lui et garder la face, comme s'il ne redoutait pas vraiment, au fond de lui, que ses meilleurs amis l'abandonnent. Ce n'était pas le moment de lui laisser gagner des points.

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n son for intérieur, Peter était plutôt fier de lui (ce qui arrivait rarement, évidemment, car il ne se donnait pas beaucoup de raisons ou de prétextes à l'être, forcément), il avait de toute évidence su toucher un point sensible en parlant de Lily Evans, suffisamment pour que Severus n'ait rien à répliquer à e sujet et doive se rabattre sur un autre argument pour lui rendre coup pour coup. Ce qui ne voulait pas forcément dire que ce n'était pas efficace. Bien au contraire. Peter avait peut-être mis le doigt sur la plus grande faiblesse de son interlocuteur. Mais en même temps, son interlocuteur n'avait pas forcément de difficultés à comprendre ce qu'étaient ses faiblesses, à lui, tant elles étaient évidentes.

Il ne fallait pas être une lumière pour comprendre que la vie de Peter tournait intégralement autour de ses meilleurs amis, et qu'il cherchait désespérément à être à leur hauteur, à ne pas perdre leur amitié providentielle. Sa peur, constante, était qu'ils finissent par constater qu'il était un poids, qu'il n'était pas à la hauteur, et qu'ils le laissent tomber. Le syndrome de l'imposteur qu'il portait sur lui était définitivement fort. Et oui, Severus savait, lui aussi, mettre le doigt où ça fait mal.

Il y avait des choses à répliquer dans ce que disait son interlocuteur. Déjà, Remus n'avait pas non plus passé l'été avec James et Sirius, donc, clairement, on avait pas cherché à le maintenir à l'écart. Si les trois avaient été ensemble tout l'été, sans lui, là, il l'aurait vraiment mal pris. Est-ce que ça voulait dire qu'il n'était pas jaloux ? Bien sûr que non. Tout l'été, il avait envié James et Sirius, tout comme, de manière générale, il enviait l'amitié de James et Sirius. D'accord, ils étaient un groupe, mais il ne fallait pas se mentir, Patmol et Cornedrue se privilégieraient peu importe les circonstances. Ils étaient des frères, quand Peter et Remus étaient des amis, qui gravitaient autour de leur groupe... Et oui, forcément, Peter s'était posé tout un tas de questions, cet été. Mais le vert et argent n'avait aucun droit, aucune légitimité à être celui qui le placerait face à tout ça.

-Qu'est-ce que t'en sais ? répliqua Peter qui ne savait pas trop comment réagir sans montrer vraiment qu'il était plus touché que nécessaire par une situation qui, en vérité, ne le concernait pas du tout.

Non, ce n'était pas du tout la bonne réponse, bien sûr que non, mais il avait l'impression que reconnaître le fait qu'il avait pas vu ses meilleurs amis de tout l'été le desservirait. Mais Severus n'avait aucune raison de savoir qu'ils ne s'étaient pas vus du tout... pas vrai ? Peter n'était pas un très bon bluffeur, mais il ne voulait pas donner une trop grande satisfaction au vert et argent.

-T'as l'air hyper-concerné par nos vies, c'est flippant. Tu pourrais pas t'en trouver une rien qu'à toi, à la place ?

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eter n'était pas un grand parleur, il avait un sens de la rhétorique extrêmement limité, et aux joutes verbales, de manière générale, il se faisait clouer au poteau très facilement. Pour cause, la plupart du temps, quand joute verbale il y avait, il laissait le soin à ses meilleurs amis de répondre à sa place, et ils savaient toujours quoi dire, avec une assurance suffisante pour que, même s'ils disaient des conneries, ça passe tout seul. Ce n'était pas du tout le cas pour Peter qui, s'il se retrouvait seul face à ses opposants, perdait immédiatement tous ses moyens. Il n'était plus capable d'aligner deux mots, c'était pathétique. Il ne faisait plus dès lors que balbutier comme un crétin fini, et généralement, ses punchlines volaient au raz des paquerettes... Alors, pour une fois, réussir à avoir le dessus, même quelques secondes, sur son interlocuteur, lui faisait honnêtement beaucoup de bien.

"Tu dis n'importe quoi", c'était le genre de remarques qu'il avait tendance à sortir lui-même quand il était mis au pied du mur et ne savait pas quoi dire. Généralement, c'était la preuve que, justement, l'autre n'avait pas dit n'importe quoi. En l'occurrence, ce n'était pas difficile à deviner, ceci dit, tant en effet, sa remarque semblait receler un fond de vérité. Peter était évidemment influencé par l'opinion de ses meilleurs amis, mais il trouvait tout de même en effet que Severus Rogue n'avait pas de vie. Le nombre des amis qui le supportaient vraiment était risible, et en effet, fourrer son sale nez dans leurs affaires semblait être une des seules occupations dont il était véritablement capable. Le rouge et or était satisfait d'avoir tapé juste. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était tout de même ça, et l'air de rien, il appréciait vraiment.

-Ben voyons, je suis mort de trouille, répondit Peter d'un ton qui se voulait indifférent. Mais en vérité, les menaces du vert et argent ne l'inquiétait pas trop, parce que James, Sirius et Remus avaient réussi à le convaincre que les maraudeurs étaient invincibles : personne ne pouvait rien contre eux, ils étaient pour ainsi dire proches d'invincibles, et c'était un sentiment qu'il était plaisant de ressentir, et que Severus leur enviait très certainement. Je suis curieux de voir ce que tu as l'intention de faire, mais dans le fond, on sait déjà ce qu'il en est. Tu vas rien faire du tout, comme d'habitude, si ce n'est chouiner et te plaindre comme la victime que tu es.

Franchement risible de sa part, lui qui était clairement une autre victime, mais il ne comptait certainement pas revenir sur les propos qu'il avait prononcés, dans tous les cas, il se défendait avec les armes qu'il avait à sa disposition, pas grand-chose, donc.

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eter ne savait même pas pourquoi il continuait de répondre à son interlocuteur quand il était dans tous les cas plus simple d'ignorer ce dernier. C'était bien connu que l'indifférence faisait plus de mal que l'agressivité, et Peter - qui de toute manière n'était doué en rien -, était certainement plus doué pour la seconde option que pour la première. Le jeune homme, en effet, n'avait franchement rien d'un grand parleur, c'était pas le genre à pouvoir lâcher des répliques qui tuent et à s'imposer par son sens de la repartie, mais parce que même en l'absence de ses meilleurs amis, il cherchait à faire respecter cette sorte de logique un peu clanique, il tentait de les imiter, en quelque sorte, en se demandant ce que Sirius ou James diraient s'ils devaient se trouver à sa place. Quand on y pense, ça n'avait que peu de sens dans tous les cas, mais passons.

Dans tous les cas, il n'était vraiment pas sûr que ses remarques aient eu le moindre effet, sans doute que non (comme tout ce qu'il faisait dans la vie n'avait aucune sorte d'effet dans tous les cas, il était convaincu de ça), mais au moins, il n'était pas resté sans rien dire. Seulement, les paroles de Severus, elles, eurent de l'effet sur lui. Est-ce qu'il pouvait vraiment dire ce genre de choses impunément ? D'accord, c'était sûrement des paroles lâchées comme ça, mais ça ressemblait presque à des menaces, et des menaces de mort, quand il s'agissait des mangemorts. Peter frissonna presque malgré lui. Il ne devrait pas y prêter plus attention que cela : les sorciers - et les serpentards surtout - qui se rendaient intéressant en parlant des mangemorts et en cautionnant les actions de Lord Voldemort, il y en avait plus qu'il n'était possible d'en dénombrer.

-Tu te rends compte de ce que tu dis, sombre crétin ? Attends que le professeur Dumbledore sache que tu dis ce genre de choses.

D'une menace à une autre. Suggérer à son interlocuteur qu'il allait en parler au directeur de Poudlard était certainement la méthode la moins heureuse que l'on puisse imaginer. Mais en même temps, c'était toujours mieux que rien, c'était le genre de choses qui ne devraient clairement pas passer.

-Tu sais quelles chances tu as de t'en sortir au milieu des mangemorts ? Zéro, t'es tellement insignifiant qu'ils voudront de toute façon jamais de toi.

Est-ce que c'était supposé être une insulte ? Il n'en savait rien, il n'avait aucune idée de ce qu'il disait, en l'occurrence, dépassé qu'il était pas cette fichue situation, il avait juste envie que cette conversation touche à sa fin, parce qu'elle la plongeait dans un profond sentiment de malaise, et il n'avait pas envie que ça dure plus longtemps, surtout pas.

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