La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres [pv Margaret]

**Peter Pettigrow** Messages : 949

La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres

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eter ne redoutait rien plus (ou presque, il redoutait en réalité pas mal de choses tant il était peureux de nature) que la solitude... Il y était pourtant bien souvent confronté, de par sa nature discrète et intimidée, de par son inaptitude à aller vers les autres s'ils n'étaient pas d'abord allés vers lui, mais il exécrait chaque moment qu'il avait à passer seul avec lui-même. Toujours, dans ces moments-là, il pensait trop, et il détestait ce que lui inspiraient ses pensées quand il se retrouvait seul avec lui-même. Pour cette raison, il avait toujours eu besoin de s'entourer, et de préférence de personnes susceptibles de le protéger, qu'il estimait par conséquent être bien meilleures que lui (en même temps, tout le monde valait mieux que lui selon ses propres critères). Un méthode qu'il avait adoptée dès le plus jeune âge, et qui lui avait plus ou moins bien rendu service.

Une méthode qui avait favorisé une amitié en laquelle, même après six années, Peter avait toujours du mal à croire. Que James, Sirius et Remus l'acceptent auprès de lui tenait à ses yeux du mystère complet et de l'improbable total. Et même s'il était fier d'être à leur côté, s'il se sentait toujours heureux en leur compagnie, une part de lui souffrait indéniablement de cette façon qu'il avait de ne se sentir qu'au pied d'un podium dont il n'était qu'autorisé à contempler le sommet. Malgré tout, ses trois meilleurs amis étaient le meilleur remède au monde à la solitude, et il chérissait chaque moment que les maraudeurs passaient ensemble.

Raison pour laquelle la solitude devenait moins soutenable en comparaison, et des occasions d'être seul, il en avait trop depuis la rentrée... Ses meilleurs amis, qui avaient obtenus toutes leurs BUSE et excellaient en tout, avaient pu choisir les matières qu'ils continueraient d'étudier, et au bout du compte, il y avait plusieurs cours que Peter n'avait plus en commun avec James, Sirius et Remus, et il lui arrivait de plus en plus souvent de se retrouver seul... avec juste ses pensées...

Il ne pouvait pas en parler. Les personnes à qui il pouvait en parler étaient en partie responsables de son mal-être. Alors il avait tendance à se tourner vers la personne qui le connaissait sans doute le mieux dans toute l'école, à savoir Margaret, psychomage de son état, mais surtout grande amie de Mrs Pettigrow. Peter avait l'impression de la connaître depuis toujours. Sa mère l'avait poussé à la consulter avant qu'il n'entre à Poudlard, quand ses camarades lui menaient la vie impossible. Au début réticent, il avait fini par s'ouvrir. A Margaret, il avait confié sa peur d'être isolé, de ne pas être accepté, son sentiment de n'être à la hauteur ni physiquement, ni intellectuellement, sa peur du rejet et de l'abandon, tout... et une petite séance n'était sans doute pas de refus.

Profitant d'un de ces instants de solitude desquels il voulait réchapper, il alla donc trouver Margaret, frappant avec hésitation à la porte de son bureau.

-Bon... bonjour Margaret. Je te dérange pas ?

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**Margaret Janeway** Messages : 118

S’il y avait bien une chose que Margaret avait appris en revenant à Poudlard, c’est que le boulot d’un psychomage n’était jamais inutile dans une communauté. A Londres, elle avait suivi des patients pendant un, cinq et même dix ans. Il n’était pas impossible qu’elle continue avec parcimonie à suivre les cas les plus complexes, en ayant transmis la majorité à un confrère. Ici, la plupart de ses patients lui seraient confiés par ses collègues. Il était peu probable qu’un jeune vienne de lui-même consulter. Elle allait peut-être devoir batailler pour obtenir des confidences de la part des élèves mais elle était prête à relever le défi.

Il y avait l’un de ses patients qu’elle était certaine de continuer à suivre, c’était le fils de son amie, Peter. Peter Pettigrow était de ses patients depuis plusieurs années déjà. Il avait une peur profonde de l’abandon et de la solitude et il avait aussi nombre d’autres peurs. Margaret faisait tout ce qu’elle pouvait pour l’aider et leurs séances régulières étaient un outil pour cela, mais elle devait avouer que ses progrès n’étaient pas complètement à la hauteur de ses espoirs. Mais elle ne renoncerait pas. Tant qu’elle pourrait essayer de le faire, elle aiderait Peter.

Le jeune garçon qui occupait ses pensées frappait justement à la porte. Margaret l’invita aussitôt à entrer de sa voix la plus douce. Elle se leva de son bureau. La pièce comprenait un bureau de travail avec des étagères et de nombreux livres y figurant, certain de psychologie, de psychomagie, des livres moldus, des livres sorciers, un bon nombre de livres sur les créatures magiques et bien d’autre chose. Le fond de son bureau avait été aménagé avec des canapés face à face et un espace plutôt paisible et confortable, qui devait faciliter les échanges.

« Peter, entre, sois le bienvenu. Comment te portes-tu ? »

Elle lui indiqua le canapé où il serait plus agréable de s’entretenir. Elle alla s’asseoir et laissa le jeune garçon s’installer à son tour.

« Eh bien, je t’écoute. Que t’est-il arrivé ? »

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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T

out en s'installant sur le canapé que lui désignait son interlocutrice, Peter répondit tout d'abord par un léger haussement d'épaules. Comment allait-il ? La question était plus complexe qu'il n'y paraissait, mais la réponse qu'il pourrait donner le plus immédiatement était en soi assez simple : il n'allait pas bien. Il pouvait le prétendre souvent, s'en convaincre de temps en temps, mais quelque chose n'allait pas. Quelque chose de profond, d'insidieux, d'inaliénable. Ce qui le poussait à vouloir parler sans trop savoir quoi dire ni comment le formuler.

Il savait qu'en toute objectivité, il n'avait pas forcément de raisons de se plaindre. Il savait que certaines personnes vivaient bien pires que lui. Depuis qu'il côtoyait James, Sirius et Remus, et même si cela pouvait lui arriver de se laisser malmener quand ils n'étaient pas là, les autres élèves le laissaient à peu près tranquille, il ne subissait pas la vague de harcèlement que devaient subir certains élèves. Il n'avait pas non plus subi le traumatisme que connaissaient certains de ses camarades, notamment ceux qui avaient perdu leurs parents dans la grande guerre qui enflait en dehors des murs de l'école de magie.

Non, il n'avait pas vraiment de raisons de se plaindre, loin s'en faut, mais il ressentait malgré tout ce vide, et il culpabilisait, bien conscient du fait qu'il ne devrait pas penser de cette manière. Il savait, très objectivement, qu'il ne devrait pas se mettre martel en tête et juste vivre sa vie en toute innocence... mais il n'y arrivait pas. Il avait ce sentiment, profond et impérissable : le sentiment d'être un imposteur. Et il avait l'impression qu'à tout moment, il allait être démasqué. On allait réaliser qu'il n'était pas à la hauteur, on allait réaliser qu'il n'avait pas sa place, ni auprès de ses amis, ni au sein de cette école. Voilà ce qu'il devrait dire à Margaret pour le formuler. Mais il avait beaucoup de mal à mettre des mots sur ses émotions.

-Il m'est rien arrivé de particulier... Et il se sentait un peu ridicule d'être là, compte tenu du fait que d'autres avaient de vrais problèmes, qui méritaient bien plus que lui leur place sur ce divan. C'est plus... un sentiment global. J'ai l'impression... c'est difficile à expliquer. C'est comme si je vivais la vie de quelqu'un d'autre... Et que j'étais pas à ma place.

Il se rendait bien compte que son discours était embrouillé, mais il ne savait pas l'exprimer autrement. Il ne savait pas l'exprimer tout court. Il comptait sur Margaret pour savoir lire entre les lignes.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

En le voyant hausser les épaules à sa question, Margaret se sentit peinée. Peter était plus qu’un simple patient, c’était le fils d’une amie, presque un neveu pour elle. Elle avait toujours pris très à cœur la thérapie que son amie lui avait demandé pour son fils. Et depuis toutes ces années, elle ne savait pas avec certitude si Peter avait progressé. Tout ce dont elle était certaine, c’était que leurs échanges l’avaient aidé au point qu’il les sollicitait de lui-même à-présent. C’était une réussite, peut-être non encore parfaite, mais c’était un bon début. Le travail de Margaret ne faisait néanmoins que commencer.

Elle avait démarré les échanges sur une simple question, ce qu’il avait bien pu se produire pour qu’il vienne la voir à l’improviste en dehors de ses heures de suivi. Elle se demandait si quelqu’un s’était montré malveillant à son égard. Si tel était le cas, malgré le secret médical, elle en toucherait deux mots à qui de droit. Elle ne supportait pas le harcèlement, moins encore le harcèlement scolaire. Il y avait des choses qui ne pardonnaient pas. Mais Peter lui affirma que rien ne s’était produit. Bien-sûr, il aurait pu lui mentir, mais elle avait l’intuition que c n’était pas le cas.

Il disait ne pas se sentir à sa place et c’était un peu ce que Peter ressentait depuis qu’il avait commencé sa thérapie, peut-être même plus tôt que ça. Mais depuis, il avait des amis, il avait construit des choses. Margaret se basait sur ça pour reconstruire les choses.

« Tu ne te sens pas bien avec tes amis. Ca ne se passe pas bien avec eux ? »

James Potter, Sirius Black et Remus Lupin. Margaret avait les fiches de deux de ces trois personnes et elle ne devrait pas tarder à les rencontrer. Elle s’avouait assez curieuse des personnes qui avaient su approcher Peter.

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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eter baissa les yeux, vraiment très mal à l'aise face au constat de son interlocutrice. Il aurait envie de démentir vigoureusement, parce qu'il se sentait honteux de songer à se plaindre de se plaindre d'une chose qu'il avait cherchée toute sa courte vie. Ce n'était pas entièrement vrai, ceci dit. Il se sentait bien en présence de ses meilleurs amis, au sens où il sentait qu'il faisait partie d'un groupe, au sens où il se sentait intégré, au sens où leur amitié était véritablement nécessaire pour lui. Mais... Oui, il y avait un mais, sinon ce ne serait pas drôle.

Il avait l'impression d'être une pièce rapportée. Jamais James, Sirius ou Remus ne l'avaient considéré comme tel pourtant, pas un seul instant, mais il avait le sentiment de faire tache, comme en arrière d'un trio exceptionnel. Et même si sa présence était plus qu'acceptée, qu'il faisait partie intégrante du quatuor, il avait le sentiment qu'elle ne devrait logiquement être que tolérée. Comme s'il était une imposture. Un jour ou l'autre, ses meilleurs amis se feraient une raison, ils constateraient à quel point il n'était pas à la hauteur. Ce n'était pas tant de l'amitié de ses amis qu'il doutait que de sa capacité, à lui, d'être leur ami. Il devrait faire ce que James et Sirius lui conseillaient souvent et savaient si bien faire eux-mêmes : il devrait lâcher prise, tout simplement. Mais c'était au-dessus de ses forces. Il n'était pas capable d'être dans le contrôle, pas capable de se laisser aller non plus.

-Oh non, non, c'est pas ça du tout, ne put s'empêcher de répondre Peter, incapable de ne pas défendre ses meilleurs amis. Si quelqu'un devait porter le blâme dans les dysfonctions de cette relation, Peter estimait que c'était lui, lui et personne d'autre. C'était plus facile de se dire que les réussites étaient toujours dues au hasard et les échecs sa très grande faute. Ils sont parfaits. Il baissa à nouveau les yeux. En fait, c'est ça le truc. Ils sont parfaits, et j'arrive pas à comprendre pourquoi ils m'acceptent. Je suis pas à leur hauteur, et je suis pas capable d'être à leur hauteur.

Il marqua une pause. Il ne savait pas si articuler ces mots à voix haute lui faisait du bien ou non, il serait bien incapable de le dire. Avec le temps et à force de patience, Margaret avait su percer sa carapace, et se confier à elle lui était devenu relativement naturel. Il savait que, sur le long terme, lui parler lui faisait toujours du bien. Mais ce sujet-là était très sensible.

-Ça craint, non ? D'être jaloux de ses meilleurs amis...

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**Margaret Janeway** Messages : 118

La façon dont Peter détournait le regard ne laissait planer aucun doute. Il avait honte de ce qu’il ressentait. Margaret avait fait tout ce qu’elle pouvait pour lui démontrer qu’il n’y avait aucune honte à ne pas se sentir bien, à ne pas savoir être heureux des belles choses qu’on avait. Quelquefois, ça ne suffisait pas pour être heureux. Et ça pouvait s’expliquer, mais l’essentiel derrière était de chercher des solutions pour trouver un peu de bonheur quelque part quand-même. Et cela faisait quelques années qu’ils cherchaient ensemble, mais Peter ne semblait pas convaincu qu’il trouverait ce qu’il cherchait si désespérément.

Pour lui, James, Remus et Sirius étaient des garçons parfaits qui n’avaient rien à faire de lui, il ne se sentait pas à la hauteur de leur amitié. Ce n’était pas la première qu’il verbalisait ce genre de doute et Margaret le comprenait. James et Sirius étaient des garçons populaires, loin d’être parfaits aux yeux du professeur McGonagall, mais qui avaient la côte. Remus, lui, était un jeune homme sage et pondéré qui montrait l’exemple. Et tous trois étaient d’excellents élèves en classe. Le complexe d’infériorité de Peter était facile à comprendre, mais il ne devait pas l’empêcher de savourer ce qu’il avait. Seulement, voilà, il ne contrôlait pas cela.

« Tu sais, si tes amis sont si parfaits que tu le penses, ils choisissent leurs amis. Et ils t’ont choisi. Ne t’es-tu jamais dit qu’ils voient peut-être en toi des choses que tu ne soupçonnes pas ? Tu devrais peut-être leur demander. Tu apprendrais peut-être des choses sur toi-même. »

Parfois, se regarder soi-même avec les yeux des autres était un bon moyen de changer de point de vue. Elle n’était pas certaine que cela suffirait pour Peter, mais ça pouvait être un commencement. Et puis, quand on pensait que deux de ses amis devaient la consulter pour leurs propres problèmes, on pouvait penser que Peter n’était peut-être pas le seul des quatre à ne pas se sentir tout à fait à sa place. Il lui demanda alors s’il était normal d’être ainsi jaloux d’eux.

« Eh bien, disons que ce n’est pas la meilleure façon de consolider une amitié que de cultiver la jalousie, certes, mais est-ce vraiment de la jalousie ? Ou est-ce simplement de l’admiration ? Peut-être excessive d’ailleurs ? Personne n’est parfait, tu sais, Peter. L’important, c’est d’être toujours qui on est de mieux, tu ne crois pas ? »

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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a psychomage n'avait sans doute pas tort, en vérité. Le plus simple serait certainement de demander directement à ses meilleurs amis ce qu'ils trouvaient en lui plutôt que de se contenter de ce qu'il s'imaginait, des considérations qui finissaient par être aussi injustes envers lui-même qu'envers James, Sirius et Remus. Il arrivait à Peter de penser que ces derniers ne le toléraient que parce qu'il disait oui à tout ce qu'il suggérait, parce qu'il les validait, parce qu'il disait amen à tous leurs faits et gestes... parce qu'il était un bon faire-valoir. Bien sûr, une telle réflexion lui venait de la piètre opinion qu'il avait de lui-même, pas de reproches qu'il pourrait réellement faire au reste des maraudeurs.

Mais à force, ça pourrait presque y ressembler. C'était vrai, après tout. Pourquoi ses meilleurs amis s'embarrasseraient-ils de lui autrement que parce qu'ils l'appréciaient sincèrement ? Il avait juste besoin de comprendre pourquoi, en fin de compte. Même si Peter n'était pas sûr d'être capable de leur poser directement la question. Il aurait trop peur de passer pour un idiot, il aurait trop peur de laisser justement comprendre à ses meilleurs amis des insécurités dont ils pourraient en fin de compte se sentir responsable. Malgré tout, il faudrait vraiment qu'il suive les conseils de Mrs Janeway. Elle avait toujours su l'orienter dans la bonne direction, depuis qu'il la connaissait. Mais certaines choses étaient plus faciles à dire qu'à faire.

Elle visait juste également en affirmant que ce qu'éprouvait Peter ne tenait peut-être pas tant de la jalousie que d'une admiration excessive. C'était sans doute vrai, même si le rouge et or pencherait sans doute, et assez honteusement, pour un mélange des deux... Il voudrait être comme eux, il leur enviait beaucoup de ce qu'ils avaient, pour lui, c'était de la jalousie. Et d'un autre côté, oui, il admirait profondément ses meilleurs amis. Il les portait aux nues, même. Il les adorait au sens le plus littéral du terme. Et ce n'était pas quelque chose de bien sain, même lui savait le reconnaître.

-Mais... Il y avait toujours un "mais", dans le vocabulaire de Peter, c'était presque plus fort que lui, en réalité... Surtout quand il était question de ses meilleurs amis, autour de qui sa vie tournait, très clairement. J'ai l'impression que la meilleure version de moi-même que je puisse atteindre sera forcément... je sais pas... médiocre.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

L'opposition. C’était ce qui caractérisait les plus Peter depuis le début, à chaque élément progressiste qui lui était annoncé. Quand Margaret essayer de lui faire voir le bon côté des choses, ou de le pousser vers la positivité, le jeune Gryffondor répondait invariablement en lui opposant un mais, un et si, un pourtant. Margaret savait qu'il ne cherchait pas à la contredire ou à la rabaisser mais simplement, il exprimait par ce propos ses propres angoisses et ce sentiment que tout ce qui était dit de positif n'était qu'une interprétation. Une interprétation de Margaret évidemment. Celles de Peter n'étaient pas aussi optimiste.

Ce n'était pas faux en soi. La seule différence c'était que Margaret interprétait positivement ce que Peter interprétait négativement. Aucune des deux interprétations n'était réellement plus valide l'une que l'autre, mais par la sienne, Margaret essayait désespérément de prouver à Peter que sa vie valait la peine d'être vécue. Et surtout, elle s'efforçait de lui apporter la preuve qu'il valait quelque chose aux yeux du monde et notamment, aux yeux de ceux qui lui étaient chers. Bien entendu, elle faisait partie du lot mais Margaret était probablement la seule de qui Peter ne doutait pas. Comme un membre de sa famille qui veillait sur lui depuis quelques années.

« Je sais que tu as cette impression, Peter, il est peut-être temps d'aborder la raison profonde de cette opinion si mauvaise que tu as de toi-même. »

Elle n'était jamais allé dans cette direction parce qu'elle avait toujours pensé que c'était le meilleur moyen d'alimenter la certitude de Peter qu'il était médiocre. Elle avait donc tenté de le convaincre qu'il ne l'était pas. Cela dit, il était peut-être temps de penser autrement et de chercher d'autres réponses si elle voulait que Peter progresse. Après tout, le Gryffondor serait le seul à pouvoir renoncer à cette étiquette de médiocrité qu'il avait appliqué sur lui-même. Et Margaret était déterminée à lui faire atteindre ce but.

« Tu as accompli bien des choses dans ta vie. Tu ne peux pas m'en citer une par exemple ? »

N'importe laquelle, même la plus petite des victoires en deviendrait une grande si Peter la repérait et la formulait comme telle.

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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a raison profonde de la mauvaise opinion qu'il avait de lui-même ? Peter serait bien incapable de la déterminer, à dire vrai. Il avait l'impression d'être né comme ça, avec le sentiment d'être moins capable que tous les autres. Il ne pensait pas pourtant qu'il puisse l'imputer à quelque chose dans son enfance ou dans son éducation. Ses parents l'avaient aimé et bien éduqué, ils n'avaient jamais cherché à ternir l'image qu'il avait de lui-même, ils avaient toujours eu foi en lui. Il avait envie de croire que c'était une affaire de caractère.

Après, il y avait eu des événements isolés, comme la manière dont ses camarades l'avaient traitée en primaire, notamment, mais là encore, s'il s'était laissé malmener, il avait le sentiment que c'était de sa faute. Que la raison profonde de cette mauvaise opinion, eh bien c'était lui-même. Quelque chose dans sa personnalité, dans sa manière d'être, quelque chose dans sa façon de se présenter aux autres.

Margaret décida de prendre le problème à l'envers, de le considérer d'une autre manière en l'invitant à considérer non pas ses fêlures et ses échecs mais bien davantage ses accomplissements et ses réussites. Allez, il devait bien y en avoir quelques-unes à faire valoir... En cherchant bien. En cherchant avec beaucoup de minutie.

Bon, non, peut-être pas en cherchant tant que ça. Il y avait bien un accomplissement dont Peter était particulièrement fier, et c'était d'être devenu un animagus... ça lui avait pris du temps, de l'énergie, il s'était souvent découragé en constatant que ses meilleurs amis progressaient plus vite que lui, mais il avait tenu bon, pour Remus. Et il avait réussi. Il aurait aimé devenir autre chose qu'un rat, outre ce qu'il estimait que ça disait de sa personnalité, il trouvait les rats moyennement utiles les soirs de pleine Lune, mais il avait réussi. Sauf que ce n'était pas le genre d'accomplissement dont il pouvait vraiment se vanter alors que c'était quelque chose de tout à fait illégal, cela va sans dire. Mais bon, il devait bien y avoir d'autres choses, qui elles étaient avouables, dont il pourrait parler à son interlocutrice, non ?

-Eh bien... J'ai eu Efforts Exceptionnels à mes BUSE de défense contre les forces du mal, j'imagine que c'est quelque chose, suggéra Peter sans grande conviction.

En fait, il était assez fier de ses résultats, mais ce n'était pas la folie non plus.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

La difficulté d'être un bon psychomage consistait principalement dans le fait de ne pas pouvoir toujours donner les réponses. En réalité, la plupart du temps, il ne fallait pas les donner mais laisser la personne les trouver elle-même. Pour ce qui était de Peter, cela était encore plus difficile à Margaret par le fait qu'elle le connaissait depuis sa venue au monde. Elle avait envie de lui donner les clés et qu'il les mette immédiatement en pratique pour aller très vite mieux. Mais ce n'était pas comme ça que les choses fonctionnaient et si elle avait utilisé ce biais, non seulement Peter n'aurait pas progressé mais il aurait augmenté son sentiment de se voir toujours dépendre de quelqu'un.

Cela l’attristait mais il fallait le reconnaître, tant que le jeune garçon penserait qu'il n'était pas capable de faire des choses et qu'il n'avait pas de valeur, il serait presque impossible à Margaret de le convaincre du contraire. La confiance en soi était tellement plus facile à perdre qu’à gagner et le moindre échec était pour Peter, non un moyen de devenir meilleur, mais une preuve de son manque de valeur. Et comme tout le monde, il en cumulé des échecs. Car échouer c'était apprendre. Et tout le monde était confronté un jour à cet apprentissage.

Au moins, lorsqu'elle lui demanda de se trouver une réussite dans sa vie actuelle, Peter ne resta pas sans voix. Il avait eu une bonne note à sa BUSE de Défense contre les Forces du Mal. Le jeune garçon n'était pas un élève aussi brillant que ses camarades maraudeurs et une telle note était effectivement un succès notable aux yeux de Margaret. Son regard s'éclaira et un sourire naquit sur ses lèvres. Elle était contente qu'il ait réussi ce petit exercice, c'était des plus prometteurs. Maintenant, il restait encore à savoir si cette réussite aller suffire à lui redonner un peu du poil de la bête.

« Eh bien tu vois ! Tu peux t'enorgueillir de certaines choses. Et je suis certaine que ce n'est pas la seule ! »

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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eter força un léger sourire quand la psychomage affirma qu'il y avait de quoi s'enorgueillir de son petit succès, et qu'il y en avait d'autres qui méritaient qu'il soit fier de lui-même. En bref, elle l'encourageait non pas à se monter la tête, mais à admettre ses quelques victoires plutôt que de se focaliser sur ses (nombreux) échecs. C'est sûr, elle avait totalement raison, c'était le point sur lequel il fallait appuyer, c'était ce sur quoi il fallait qu'il travaille, à coup sûr, s'il voulait espérer se débarrasser de ce poids de plus en plus pesant sur ses épaules, cette impression de ne rien valoir, et surtout de ne pas être à la hauteur des personnes qui l'entouraient, même s'il avait eu tout d'abord l'opportunisme de se rapprocher d'eux en sachant justement qu'ils valaient mieux que lui.

-Peut-être, j'en sais rien, répondit Peter, qui avait tout de même du mal à se montrer aussi enthousiaste que son interlocutrice.

D'autant que même là où il pouvait éventuellement se vanter, il restait quand même... en dessous ? C'était un peu honteux à exprimer, mais il aimerait être dépasser ses camarades, y compris ses meilleurs amis, dans certains domaines. Car oui, c'était bien d'avoir eu Efforts exceptionnels à ses BUSE de défense contre les forces du mal, mais à côté de ça, James, Sirius et Remus avaient eu la note optimale, eux...

C'était con, mais en fait, il manquait d'un domaine de prédilection : en plus d'être brillants, ses meilleurs amis avaient tous ces caractéristiques qui leur donnaient encore un sursaut d'intérêt : Remus était le préfet de leur maison, et Peter était convaincu qu'il finirait par devenir préfet en chef, James était un excellent joueur de Quidditch et l'une des coqueluches de l'équipe de Gryffondor, Sirius était le tombeur de ses dames. Et lui, ben... Voilà... Il avait eu Efforts exceptionnels en enchantements, super... Il n'entrerait certainement pas dans la postérité avec un palmarès aussi insignifiant... même s'il tirait un minimum d'orgueil pas tant au fait d'avoir réussi qu'au fait de ne pas s'être planté, en fait.

-En fait..., avoua-t-il, un peu mal à l'aise. J'aimerais bien être le meilleur dans quelque chose.

Mais c'était jamais le cas. Au mieux, il était... dans le top dix pour quelques rares domaines.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

S’il pouvait admettre qu'il avait des forces quelque part, c'était déjà un bon début pour Peter. Mais c'était totalement insuffisant. Il n'était même pas capable de convenir que ce qu'il avait formulé était encourageant. Il était plutôt hésitant et ne semblait pas tellement croire que ça sortait de l'ordinaire. Margaret se retint de ne pas lever les yeux au ciel devant autant de mauvaise foi. Elle savait que ce n'était pas volontaire de la part du garçon de se dénigrer ainsi. Mais elle allait peut-être devoir discuter avec sa mère des raisons qu'il pouvait faire penser à ce garçon qu'il était plus médiocre que les autres.

« Tu sais si tu ne s'enorgueillit pas de tes petites victoires, tu ne pourras pas le faire non plus des grandes. C’est pas à pas que l'on construit son succès. »

Quelquefois, elle se demandait d'où lui sortait ses phrases toutes faites. Quand elle avait encore son cabinet à Londres, elle enregistrait parfois ces séances dans le but de mieux comprendre certains patients en réécoutant leurs échanges et elle haussait systématiquement un sourcil en s'entendant elle-même sortir des choses de ce niveau. Mais le fait était avéré que cela marchait beaucoup plus qu'on ne pourrait le croire au premier abord. Alors elle décidait de faire confiance à son instinct et elle continuait, malgré le fait que ça ressemblait plus à de la psychologie de comptoir.

Cependant, elle considéra comme une véritable avancée le fait que Peter admette que ce dont il avait besoin était de pouvoir être le meilleur en quelque chose. Malheureusement, Margaret n'avait aucune idée de s’il y avait un domaine dans lequel le garçon était le meilleur. Tout ce qu'elle pouvait dire, c'est qu'il y avait toujours quelque chose qu'on faisait mieux que le reste et qu'il fallait qu'il trouve simplement ce que c'était. Et ensuite il faudrait que ça lui convienne. Ce serait probablement ça le plus dur.

« Il y a forcément quelque chose dans lequel tu es très bon. C’est le cas pour tout le monde. Mais c'est juste que tu n'as pas encore trouvé. »

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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S'

enorgueillir des petites victoires… L’exercice semblait impossible à Peter, en réalité. Peut-être à tort, il avait tendance à penser qu’une victoire, si le trophée devait être partagée ou si elle ne devait qu’être personnelle, n’avait pas tant de valeur que cela, voire n’en avait pas du tout. De toute évidence, ce n’était pas ainsi qu’il devrait penser, de toute évidence, il faudrait qu’il reconsidère sa manière de voir les choses, mais manifestement, c’était encore trop difficile pour lui. Il n’était pas capable de se contenter de se dépasser lui-même, une part de lui avait envie, aussi, de dépasser les autres. Pas partout et tout le temps, mais suffisamment du moins, pour se sentir important, pour mettre les autres dans la situation où lui-même avait bien trop souvent le sentiment d’être.

-Ouais, ben j’aimerais bien ne pas mettre mille ans à trouver, répondit Peter un peu amer, quand la psychomage lui assura qu’il devait avoir un don particulier lui aussi, quelque chose pour quoi il était particulièrement doué, et s’il ne l’avait pas encore trouvé, peut-être que ça finirait par être le cas.

Elle en doutait très largement. A tort, peut-être, mais il ne se voyait pas un jour exceller dans quoi que ce soit. L’image qu’il avait de lui-même était excessivement négative, et n’aidait pas non plus le moindre programme. Il y avait bien des domaines auxquels il refusait de s’intéresser parce qu’il estimait d’office qu’il serait forcément nul. Par exemple, il refusait bien souvent une partie d’échec version sorciers parce qu’il avait la conviction qu’il échouerait et que ses piètres talents de stratège susciteraient la moquerie. Et de manière générale, c’était toujours comme ça. Il ne s’essayait jamais à rien parce qu’il partait immédiatement du principe qu’il serait forcément mauvais, qu’il ne pouvait que l’être. Il était né pour l’échec, voilà ce qu’il croyait se concernant. Ce n’était pas flatteur, ce n’était pas heureux, mais c’était bel et bien son opinion.

-Je suis pas sûr que tout le monde soit forcément doué à quelque chose. Je pense qu’il y a des gens qui sont juste médiocres, et qu’il faut l’accepter et faire avec.

C’était incroyablement défaitiste, comme propos, mais c’était définitivement ce qu’il pensait, de cette manière qu’il voyait les choses pour sa part. Il considérait bel et bien appartenir à la catégorie des médiocres. Il n’avait d’autre choix que de l’accepter et de faire avec. Il ne disait pas cela pour récolter les compliments de son interlocutrice ou se sentir flatté dans un orgueil qui en aurait sans doute un peu besoin, mais effectivement parce que c’était comme ça qu’il voyait les choses. Et on aurait grand peine à le faire changer d’avis sur la question.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

Peter n’était pas facile à convaincre et il était certain que ce serait probablement le travail de toute une vie de tenter d’améliorer sa façon de voir les choses. Mais Margaret était déterminée. Elle ne renoncerait pas à tenter de faire comprendre à Peter qu’il n’avait pas à rougir de qui il était et qu’il devrait s’énorgueillir de ce qu’il parvenait à faire. Il était trop exigeant à la fois envers lui-même et envers l’opinion que les autres avaient de lui. C’était ce qui s’appelait avoir un complexe d’infériorité un peu trop intense. Mais elle était déterminée à obtenir un progrès, même infime.

Il commença par exprimer qu’il voudrait bien ne pas mettre trop de temps à trouver la réponse à cette question. En quoi était-il le meilleur ? Margaret hocha la tête avec compréhension. Elle n’avait jamais eu à se poser ce genre de questions, ayant des compétences dans des domaines distincts. Mais elle était sûre que c’était principalement parce qu’il ne savait pas identifier ses forces que Peter ne trouvait pas en quoi il était le meilleur. Il était difficile de savoir exactement ce qui faisait la force de quelqu’un qui se trouvait toujours trop faible.

« Tu trouveras, si tu te concentres sur tes forces et non sur tes faiblesses. »

Elle pensait au moins avoir réussi à le convaincre qu’il n’était pas aussi médiocre qu’il le pensait. Mais apparemment, ce n’était pas encore ça, puisqu’il affirma une nouvelle fois qu’il fallait qu’il accepte sa médiocrité. Elle secoua la tête avec fatalisme. Toutes les méthodes qu’elle avait testées avec Peter n’avaient donné que des résultats peu probants jusqu’à présent. Elle commençait à être à court d’arguments et elle réfléchit à la façon dont elle pourrait lui faire comprendre qu’il devait avoir la tête haute et garder espoir en son propre avenir.

« Ecoute moi bien, Peter, quel que soit ton niveau en cours, ta force ou ton courage, il n’y a que toi qui puisse construire ta vie pour en faire quelque chose. Si tu décides que tu ne veux pas être médiocre et que tu te bats pour ça, tu finiras toujours par obtenir des résultats. »

Elle était peut-être un peu dure dans sa prise de conscience, mais elle savait qu’elle devait lui ouvrir les yeux.

« Tu comprends ? »

**Peter Pettigrow** Messages : 949

La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres

S

e concentrer sur ses forces plutôt que sur ses faiblesses... D'accord, d'accord... Mais c'était plus facile à dire qu'à faire pour Peter, ça. Clairement, s'il devait faire un tableau de ses forces et des ses faiblesses, il y aurait une colonne pleine et une colonne presque vide. Autant dire que ça n'aidait pas franchement à se remonter l'ego. Non pas que c'était ce que la psychomage lui demandait, même pas du tout, mais il lui était absolument impossible de considérer ses qualités sans immédiatement songer à tous les défauts qui venaient les contrebalancer. Et quand on observait les choses sous cet angle, eh bien le résultat n'était pas franchement glorieux, on pouvait même dire qu'il était singulièrement... pathétique ? Oui, c'est ça, diablement pathétique. Pas de quoi être fier ou s'enorgueillir. D'accord, d'accord, il fallait qu'il réussisse à modifier son mode de raisonnement, et Margaret l'aidait un peu de ce point de vue, à sa manière à elle. Mais tout de même, il y avait encore du boulot.

La psychomage ne le ménageait pas, mais en même temps, c'était bien ce que Peter attendait d'elle, en réalité. De manière générale, l'adolescent avait besoin qu'on lui secoue les puces, autrement, il était incapable de se raisonner, de progresser... C'était juste au-dessus de ses forces. C'était peut-être assez malheureux à constater mais c'était bel et bien le cas. Le jeune homme se sentait particulièrement influencé par l'opinion des autres. Cela avait ses mauvais aspects, cela va sans dire, mais en même temps, ça avait le mérite de produire un impact positif, aussi, parfois.

Par exemple, si ses meilleurs amis ne l'avaient pas poussé, s'ils n'avaient pas insisté chaque fois que Peter s'était plaint de n'arriver à rien, de ne pas être assez compétents, il y a plein de choses qu'il n'aurait pas faites, parce qu'il aurait été incapable de le faire, parce qu'il aurait très, très vite abandonné. Peter, par exemple, ne serait jamais devenu un animagus si on ne l'avait pas poussé à aller au bout de ses limites.

-Oui, je crois que je comprends, répondit Peter. Je vais faire de mon mieux, c'est promis.

Mais ce n'était pas à elle qu'il devait faire cette promesse, bien sûr, c'était à lui-même. Et ça, évidemment, c'était une autre affaire, une affaire bien plus complexe et très différente.

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**Margaret Janeway** Messages : 118

Margaret ne savait pas si Peter avait compris réellement ce qu'il devait faire, ou peut-être l'avait-il compris, sans parvenir pour autant à être déterminé à le faire. Mais cette promesse qu’il lui faisait était déjà un premier pas plutôt encourageant. La psychomage espérait seulement qu'il irait au-delà de ce premier pas pour réussir concrètement à travailler sur le regard qu'il portait sur lui-même afin de prendre enfin conscience qu'il y avait plus en lui que la dernière roue du carrosse. Mais on ne gagnait pas sa confiance en soi en une journée. Margaret le savait d'autant mieux que cela faisait des années qu’elle essayait de faire comprendre au jeune garçon qu'il devait croire en lui-même.

Elle n'était pas sûre qu'il avait compris le message, mais elle n'allait pas pouvoir continuer à le lui répéter, car elle allait bientôt recevoir un autre élève. Il allait donc falloir conclure là l'entretien, un entretien dont elle n'était pas complètement satisfaite. Toutefois, elle songea qu'il fallait finir sur quelque chose de positif et elle décida que c'était à lui de définir comment il allait se servir de ce qui venait de se dire entre eux. S’il arrivait à prendre les devants et à avancer dans la bonne direction, il pourrait peut-être atteindre ses objectifs.

« Je suis désolée, Peter, mais nous allons devoir conclure là notre entretien, car un de tes camarades a rendez-vous d'ici quelques minutes. Mais nous pourrions convenir d'un rendez-vous dans le courant de la semaine prochaine. D’ici là, ce serait bien que tu mettes quelques petites choses en place en fonction de ce dont nous avons parlé. Tu as des idées ? »

Elle tenait à le faire réfléchir afin que ce soit lui qui trouve les solutions pour lui-même et qu'on ne lui donne pas tout cuit. Après tout, elle n'était pas là pour lui apporter les solutions sur un plateau pour l'aider à construire lui-même le chemin qui mènerait à sa propre guérison. Il lui appartenait d'accepter de le suivre ou de s'y refuser. Dans tous les cas, elle continuerait à l'épauler tant qu'il se sentirait assez en confiance pour venir vers elle.

**Peter Pettigrow** Messages : 949

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P

eter hocha la tête, au fond soulagé d'apprendre que leur séance était bientôt terminée. Même si ses entretiens avec la psychomage étaient toujours importants pour lui et l'aidaient au fond vraiment beaucoup, l'adolescent devait reconnaître qu'après chaque conversation avec Mrs Janeway, il se sentait... épuisé moralement. Ce n'était pas forcément un mauvais sentiment, mais le fait de dire tout ce qu'il avait sur le coeur, de se confier comme il se retenait trop souvent de le faire en temps normal de peur de décevoir ou de déplaire, cela relevait tout de même de l'effort réel pour lui, et donc, il avait quand même hâte de quitter cette pièce et de retrouver ses meilleurs amis, même s'il serait aussi temps pour lui de prendre davantage conscience de sa situation et d'en tirer les leçons qui s'imposaient par la même occasion.

-D'accord... c'est quand vous voulez, la semaine prochaine... j'ai rien de prévu de toute manière.

Rien qu'il ne soit en mesure d'annuler en tout cas. La prochaine pleine lune était encore loin, et en dehors de ça, mises à part quelques exceptions, les maraudeurs n'étaient pas forcément du genre à planifier les choses très à l'avance, plutôt du genre à s'embarquer à coeur perdu dans une nouvelle galère à la dernière minute et sans planning préétabli, alors autant que Peter se calque sur l'agenda de la psychomage, tant qu'à faire.

-Je suppose qu'il faut que je réfléchisse, que je me donne le temps et les moyens de me perfectionner dans les domaines où je suis pas forcément le plus nul.

Il avait envie de rajouter que ces domaines n'étaient quand même pas très nombreux, mais il préféra s'abstenir de préciser quoi que ce soit. Ce serait de très mauvais ton, et surtout, ce ne pourrait clairement pas être une bonne idée, en quoi que ce soit. Alors, à la place, il était manifestement préférable de juste... laisser mariner et murir tout ça. Mrs Janeway lui offrait des clés de lecture, mais c'était à lui d'ouvrir les bonnes portes, il ne devait pas s'attendre à ce qu'on le fasse pour lui, à ce que tout lui tombe tout cuit dans le bec. Même si c'était là une perspective qu'il trouverait diablement tentante, en réalité. Il se poserait beaucoup moins de question.

-Je vous promets que je vais y réfléchir, ajouta-t-il tout en s'emparant de ses affaires, déjà prêt à prendre la poudre d'escampette. Je vous dis à la semaine prochaine, du coup ?

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**Margaret Janeway** Messages : 118

Peter avait l'air plutôt soulagé que la séance prenne fin, alors que c'était lui-même qui était venu de son plein gré, et non pas pendant un rendez-vous. Mais Margaret savait que même s'il ne regrettait pas de venir et qu'il reviendrait à la première occasion, il n'était pas facile pour lui de reconnaître qu'il avait besoin d'aide. Et il était encore moins facile pour lui de batailler avec Margaret comme ils le faisaient ensemble pour remonter sa confiance en soi. De fait, si les séances le soulageaient au bout du compte, la fin de la séance le soulageait aussi, en général.

« Disons, mardi 18 heures. »

Elle le nota dans son carnet pendant qu'il essayait de trouver des solutions comme elle le lui avait demandé pour améliorer sa confiance en lui-même. Il parla de se perfectionner dans les domaines où il n'était pas complètement nul et c'était un bon départ, même s'il démarrait quand-même encore par un peu de négativité. Mais Poudlard ne s'était pas construit en un jour et c'était déjà bien qu'il réfléchisse à des moyens de progression. Il allait falloir aussi qu'il les mette en œuvre afin de pouvoir enfin se sentir un peu plus libre et plus en paix aussi, sans attendre forcément Margaret.

Il annonça qu'il allait y réfléchir et la salua ensuite pour partir, comme s'il était particulièrement pressé. Mais avant qu'il ne s'en aille, la psychomage avait des conseil de dernière minute à lui donner. Il ne suffisait pas qu'il réfléchisse à des moyens de mettre en œuvre les choses importantes dont ils avaient parlé, mais il fallait aussi qu'il les mette en œuvre lui-même. Il n'était pas toujours obligé d'attendre d'avoir son aval pour prendre des mesures dans sa vie. Bientôt, il serait un adulte et aurait des décisions à prendre seul et il fallait qu'il apprenne à le faire.

« N'attends pas notre rendez-vous pour mettre tes idées en pratique. Test les dès que tu les trouves, d'accord ? A la semaine prochaine. »

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