Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer (pv Remus)

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

A chaque fois, c'était la même chose, Damoclès prenait soin de vérifier que ses camarades de dortoir étaient hors de vue ou en train de traîner dans la salle commune pour rejoindre son dortoir en toute discrétion afin de profiter de son lit sans avoir à entendre leurs conversations desquelles il était à chaque fois exclu. Et comme à chaque fois, quand la joyeuse bande irait se coucher, il s'enfoncerait sous sa couette en entendant leurs pas dans les escaliers et ferait mine de dormir quand ils seraient arrivés. Il ne savait même pas combien de fois, il avait fait ça, de prétendre être assoupi sans pour autant réussir à vraiment s'endormir. Impossible, en même temps, parce que eux, même s'ils rejoignaient leur dortoir, ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils étaient prêts d'aller se coucher, et il allait devoir se coltiner leurs conversations, comme à chaque fois.

Il attendait avec impatience cette nuit au cours de laquelle ils iraient faire le mur, comme ça arrivait plus ou moins tous les mois (mais non, même après toutes ces années, il n'avait pas fait le lien avec les nuits de pleine Lune, il était moins futé que ses camarades, ça aussi ça le frustrait), et où il aurait le dortoir pour lui tout seul, même s'il ne dormait quand même que d'une oreille dans ces moments-là. Il ne savait pas ce qu'ils fichaient, mais ils revenaient dans un drôle d'état à chaque fois. Remus, surtout. Ou bien il le remarquait plus chez Remus parce qu'il n'y avait qu'à lui qu'il s'intéressait vraiment ? Oui, c'était bien possible, mais il n'avait pas vraiment envie de raisonner comme ça. Ou de raisonner tout court en fait.

Profitant que le dortoir soit vide, donc, il était allé se poser sur son lit et tira de sous ses couvertures une bande dessinée, une de ses préférées, qu'il avait tellement lue qu'elle tombait en franche décrépitude. Il se laissa happer par cette histoire qu'il connaissait par coeur si bien qu'il n'avait pas fait assez attention aux bruits extérieurs. Il était trop tard pour faire mine de dormir quand la porte du dortoir s'ouvrit. Mais elle ne s'ouvrit que sur un seul de ses camarades.

"Salut..."

"Salut"... Mais quelle entrée en matière, vraiment ! Il se sentait toujours débile en présence de Remus, et si une part de lui était heureuse d'être seule avec lui, une autre avant envie de trouver un trou de souris où se réfugier.

**Remus Lupin** Messages : 191

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer (pv Remus) Tumblr_pmb0xsCKSb1u4wzo8o3_540

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus se sentait profondément fatigué. Pourtant, il en était à cette période du mois la plus confortable pour lui. La dernière pleine lune était passée il y a suffisamment de temps pour qu'il s'en soit remis, et la suivante était suffisamment loin pour qu'il ne s'en soucie guère. La fatigue persistait malgré tout. Il avait beaucoup de sommeil à rattraper, et il ne faisait pas tous les efforts qu'il fallait pour récupérer son quota de sommeil, ça, il fallait bien qu'il l'avoue. Dès que lui venait l'idée ou l'envie de s'effondrer dans son lit, ses meilleurs amis avaient une nouvelle idée, un nouveau projet, et... Remus se laissait convaincre. Pas du tout contraint et forcé, précisons-le tout de suite !

S'il avait lui-même insisté en affirmant qu'il était épuisé et préférait aller se coucher, Sirius, James et Peter auraient peut-être été déçus, auraient peut-être fait mine de persister, mais ils l'auraient laissé faire, c'était lui qui tirait sur la corde, et il était seul à blâmer pour ça. L'une de ses récentes conversations avec James lui avait rappelé l'impuissance que pouvaient ressentir ses meilleurs amis face à son état. Pourtant, ils en faisaient plus pour lui que n'importe qui d'autre, mais il comprenait bien où il voulait en venir. Alors il ne voulait pas qu'ils s'inquiètent plus que nécessaire, d'autant qu'il avait été largement plus mal. Il avait envie de leur prouver et de se prouver qu'il était capable de tout accumuler : leurs plans plus foireux les uns que les autres, tous les moments qu'ils passaient ensemble, les cours, son rôle de préfet et ses transformations. Il présumait de ses propres forces.

Il avait déclaré forfait, ce soir-là. Il était encore tôt, mais il ne tenait plus debout. Il avait donc décider, cette fois, d'être raisonnable et de laisser ses meilleurs amis pour aller lui-même se coucher. Mais il avait oublié qu'il pourrait bien ne pas être seul dans son dortoir. Il s'en voulait un peu d'avoir oublié que Caradoc pourrait être présent, mais il sut faire mine de rien, enfin il l'espérant, quand il le salua en retour. Même si le courant passait difficilement entre lui et le reste de ses camarades de dortoir, ça ne coûtait quand même rien d'être un minimum poli, pas vrai.

"Salut Caradoc." Remus retira ses chaussures et s'effondra dans son lit. La situation était inconfortable. Il n'allait pas faire mine non plus que son camarade n'était pas là. Surtout que lui-même n'avait rien contre lui, en vérité. "Qu'est-ce que tu lis ?"

Il était toujours aussi épuisé, mais il ferait l'effort de faire la conversation quand même.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Dans l'idéal, Caradoc voudrait que ce soit toujours comme ça. Même s'il se sentait toujours un peu intimidé et mal à l'aise en présence de Remus, il avait aussi l'impression de se sentir mieux quand il était seul avec lui. Il lui réchauffait le coeur juste avec le son de sa voix, juste avec un regard. Sans sous-entendu, sans rien lui laisser espérer, juste en étant... lui. Merlin, il n'en revenait pas lui-même d'à quel point il pouvait être amoureux de lui et d'à quel point c'était stupide. Il savait bien qu'au moins, l'intérêt qu'il lui accordait en cet instant n'était jamais qu'une forme élaborée de politesse, parce que Remus était, quand ses meilleurs amis ne le tiraient pas vers le bas, un garçon qui n'aimait pas faire de vagues (encore une qualité qu'il aimait beaucoup trop chez lui, au passage).

C'était sûrement de la politesse, c'est vrai, mais en même temps, c'était peut-être l'une des rares occasion qu'il aurait de juste discuter en tête à tête avec Remus. Le reste du temps, la moindre de leurs interactions était presque obligatoirement parasitée par les trois abrutis au cerveau à moitié fondu qui l'entraînaient dans toutes leurs magouilles alors qu'il méritait mieux, bien mieux que ça. Alors, juste parler de sa lecture du moment, même si c'était un peu bête, ça valait tout lors du monde.

"C'est rien, c'est juste une BD que j'aime bien lire, une BD moldue. Comme tu vois, elle a un peu vécu", parvint-il à dire en lui montrant l'exemplaire de sa bande dessinée en piteux état. "C'est sûr que c'est pas de la grande littérature, mais bon, j'aime bien, ça passe le temps..."

Il se sentait obligé de se justifier, oui. Remus était un garçon cultivé, intelligent. Alors lui, il avait envie d'être à la hauteur, sauf que loin d'être un grand fana de littérature et de gros volumes de plus de mille pages, il passait plutôt son temps à s'amuser de choses qui ne demandaient pas un trop gros effort intellectuel.

"Tu vas te coucher tôt... t'es fatigué ? Tu veux que j'éteigne la lumière, peut-être ?"

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Dans la manière que Caradoc avait de rabaisser ses propres goûts comme s'ils ne méritaient pas d'être partagés, Caradoc faisait un peu penser à Peter dans l'esprit de Remus. Mais il n'y avait pas que cela. Souvent, il s'était fait la réflexion que les deux se ressemblaient beaucoup et auraient sans doute très bien pu s'entendre dans d'autres circonstances, qui faisaient qu'à la place, ils semblaient à peine réussir à tolérer de rester dans le sillage l'un de l'autre.

Caradoc lisait une bande dessinée, qu'il aimait apparemment beaucoup, il n'y avait rien de honteux là-dedans. Remus lisait très peu de bande dessinée, mais il était loin d'estimer qu'il s'agissait d'un sous-genre ou quoi que ce soit du même acabit, et il trouvait que c'était un reproche que l'on faisait trop souvent au neuvième art. Ce n'était pas forcément pour autant que Remujs avait vraiment envie d'en discuter avec son interlocuteur, mais ils semblaient partis pour faire la conversation, alors...

"Y a pas de sous-littérature, tu sais. Et non, t'en fais pas, je vais sûrement lire un peu aussi, t'embête pas pour moi..."

Il mentait, Remus savait qu'il devrait se montrer sincère, plutôt, comme James et Sirius n'hésiteraient sûrement pas à l'être s'ils étaient à sa place, mais il avait toujours été trop... poli ? Ce n'était pas le mot adéquat, peut-être, mais il n'aimait pas être désagréable aux autres, alors il préférait garder pour lui son sentiment de fatigue, même s'il ne demanderait qu'à s'endormir tout de suite, immédiatement, et sans demander son reste.

Il ne voulait pas, de plus, que Caradoc lui demande de justifier sa fatigue. Il ne serait pas obligé de répondre, bien sûr, mais afficher la moindre faiblesse physique, c'était rapprocher ses interlocuteurs de la vérité. Et Caradoc était le plus susceptible, après les maraudeurs, de la découvrir, c'était presque étonnant d'ailleurs que cette dernière ne lui ait jamais sauté au visage. C'était sûrement parce que les vérités de ce genre paraissent trop absurdes vues de l'extérieur, pour que l'on consente à reconnaître la vérité qui s'y dissimule.

"Ça parle de quoi, ta BD ?"

Se murer dans le silence et dans la lecture, quitte à s'endormir sur son lit, serait peut-être plus simple. Mais la conversation était maintenant engagée.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Caradoc n'avait pas le souvenir d'avoir eu un jour une opinion objective de Remus. Il avait le sentiment que dès l'instant où il l'avait rencontré, il l'avait trouvé parfait, et ce sentiment n'avait fait que s'amplifier par la suite. Ses quelques défauts apparents le rendaient juste plus craquant, et au bout du compte, en plus d'aider Caradoc sans le savoir à admettre sa propre sexualité, Remus avait surtout rendu impossible à l'adolescent la possibilité de se détourner de lui tant il adorait tout ce que son camarade de dortoir représentait à ses yeux. Au final, son seul défaut, c'étaient ses meilleurs amis. Alors c'était bien handicapant, comme défaut, mais on ne pouvait quand même pas objectivement le lui reprocher non plus.

Oui, il était parfait. Dans sa réponse, déjà, il était parfait : patient, jamais dans le jugement. Il prenait le temps de s'intéresser aux autres et trouvait toujours un aspect positif à tout. Quand Caradoc dénigrait ses lectures avant tout parce qu'il ne voulait pas passer pour un crétin aux yeux de Remus, ce dernier lui assurait, en sous-texte, que non, il ne le prenait pas du tout pour un crétin. Alors, c'était quand même en partant du principe que le jeune homme ne disait pas ça juste pour abréger la conversation, mais Remus ne le pensait pas.

Remus Lupin était une perle rare, c'est tout, et même si Caradoc n'attendait rien de lui et savait qu'il ne devait rien attendre, il savourait la simple possibilité d'être un instant le centre de son attention, parce qu'il n'y avait qu'eux deux dans ce dortoir et que même si il avait l'intention de vaquer à son tour à ses occupations, il prenait tout de même la peine et le temps d'être à l'écoute et d'engager la discussion. Peu importe si cette discussion devait être courte, ce n'était pas bien important. C'était là. Remus s'intéressait à ce qu'il faisait, à ce qu'il lisait.

"C'est un bande dessinée moldue. Sur un reporter qui fait le tour du monde, c'est un peu comme un roman d'aventures, les images en plus", répondit Caradoc, plus prompt à s'enthousiasmer puisque son camarade ne le jugeait visiblement pas. "Et toi, qu'est-ce que tu as l'intention de lire ?"

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus n'était pas forcément un grand passionné de bande dessinée, il n'était pas forcément d'humeur à s'engager dans une longue conversation avec Caradoc sur la lecture, mais il préférait tout de même ce genre de discussions à n'importe quel silence gênant. Et puis, Caradoc était un garçon sympathique.

Parfois, Remus avait une empathie un peu coupable envers lui. Comment se faisait-il que ce soit Caradoc et non lui qui se soit retrouvé mis du côté au sein de ce dortoir, il n'en savait rien ? Mais il n'avait pas forcément fait grand-chose pour améliorer la situation non plus, ou encore pour favoriser l'intégration de son interlocuteur. Mais alors qu'ils étaient seul à seul, il pouvait quand même faire l'effort (qui n'en était pas un si terrible non plus) de lui accorder quelques minutes de son temps, même si c'était pour discuter des aventures d'un reporter moldu à travers le monde, chose qui ne l'intéressait qu'à moitié. Il songea à faire un commentaire, mais rien de vraiment pertinent ne lui venait en tête. Il n'était vraiment pas doué pour ça.

Il préféra répondre à la question de Caradoc en levant le livre qu'il venait de prendre en main pour laisser à son camarade de chambre le soin d'en déchiffrer la couverture. Le titre ne vendait pas vraiment de rêve, et le contenu semblerait sans doute assez aride également. Magie théorique, d'Adalbert Lasornette, une sommité dans la théorie de la magie. Ce livre, ce n'était pas la première fois que Remus le lisait, mais il en avait toujours apprécié le contenu presque scientifique. C'était un livre qui cherchait à rationnaliser l'usage de la magie, et c'était agréable d'avoir ce genre d'ouvrage sous le coude, surtout quand, comme lui, on avait parfois le sentiment d'être dépassé par toute la magie qui nous entourait, avec l'obligation pourtant de faire avec, parce que c'était ce qu'on attendait de vous.

"Magie théorique. C'est un peu rébarbatif à première vue, mais c'est un livre super intéressant." Il esquissa un sourire. "J'ai toujours eu un peu plus de mal avec la fiction."

Vu que sa vie ressemblait en elle-même à un roman, ceci expliquait sûrement cela.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Un livre pointu sur la théorie de la magie. Rien que le titre du bouquin pourrait faire bailler Caradoc aux corneilles. Mais là, tout à coup, parce que c'est Remus qui le tenait en main et parce que tout ce que touchait Remus avait tendance à se parer à ses yeux d'un caractère exceptionnel, le rouge et or avait soudain envie de penser que cet ouvrage devrait être passionnant. Il serait même près à s'intéresser à la théorie de la magie et au contenu rébarbatif de cet ouvrage juste pour avoir un sujet de discussion plus pointu à aborder avec son interlocuteur.

C'était sans doute pathétique, ça aussi. Il n'allait pas plaire davantage à son camarade de dortoir en s'inventant une nouvelle personnalité... mais il avait toujours ce petit espoir, maigre mais bien présent, de l'intéresser et de lui plaire... Malheureusement, il pouvait difficilement rivaliser avec les personnalités flamboyantes de ses meilleurs amis. En comparaison, il était complètement fade et insignifiant. C'était peut-être aussi pour ça que le courant passait aussi mal entre eux, c'était de la jalousie pure envers tout ce qu'ils étaient et qu'il ne pourrait jamais être. En plus d'un terrible sentiment d'exclusion qui ne le quitterait jamais.

"Moi c'est tout l'inverse", répondit Caradoc.

Il laissait couler la conversation, appréciait de remarquer qu'elle pouvait être fluide. En revanche, il n'aimait pas trop ce qu'impliquaient ses paroles, à savoir qu'en à peine quelques minutes de conversation, ils avaient déjà un point de divergence à faire valoir. Ce n'était peut-être pas malin. Mais Caradoc ne pensait pas qu'il gagnerait des points avec Remus en lui mentant. Surtout qu'ils se côtoyaient tous les jours depuis plus de cinq ans. Il ne pouvait pas vraiment lui mentir sur sa nature ou sur ses passions.

"J'aime bien la fiction, ça permet de s'évader... la vie semble toujours plus intéressante, dans les livres."

Il ne savait pas trop où il voulait en venir ni ce qu'il espérait que Remus réponde à cela, précisément. Il savait juste qu'il avait envie de l'intéresser, de réussir à engager une discussion sur laquelle il apprécierait de rebondir, au point d'oublier le livre qu'il avait entre les mains pour ne plus s'intéresser qu'à lui.

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus était fatigué, il n'avait pas forcément envie de s'engager dans une longue conversation avec son interlocuteur, mais il ne voulait pas couper ferme la conversation. Il avait le sentiment que Caradoc, lui, avait envie de parler. Et il était en soi très sympathique, et leur conversation n'était pas déplaisante non plus... mais elle le plaçait dans une situation qu'il ne gérait pas totalement, parce qu'il était rare qu'ils se retrouvent seul à seul. Même si leurs échanges étaient toujours polis et cordiaux, il n'étaient pas proches, ils n'étaient pas amis. Mais il laissait couler la conversation. Il ne serait pas capable d'être aussi direct que pouvaient l'être James et Sirius pour faire remarquer à son ami qu'il avait juste envie de se reposer.

Caradoc était donc un amateur de fiction. Et Remus comprenait assez facilement son point de vue sans pour autant l'adopter lui-même. La fiction avait parfois autant vertu à faire réfléchir que les ouvrages théoriques, selon l'histoire qu'elle décidait de raconter, mais au-delà de ça, il y avait bel et bien une invitation à l'évasion, à se mettre dans la peau du protagoniste d'une autre histoire, à devenir le temps de la lecture le héros d'une autre histoire qui parfois était davantage émotionnellement chargée ou dangereuse mais, au moins, était... palpitante, quand le quotidien pouvait ennuyer ou décevoir.

Remus pouvait le comprendre, en théorie, en effet, mais on ne pouvait pas réellement dire qu'il soit concerné, en revanche. Pour cause, le jeune homme se contentait plutôt bien de sa propre vie pour ce qui était des drames et de l'engagement émotionnel. Sa vie pourrait sûrement faire l'objet d'une fiction, et faire ce constat n'était pas se montrer prétentieux, pas selon Remus. Ce n'était jamais qu'un constat vrai et implacable, et inévitable pour lui. C'était peut-être pour ça qu'il aimait se rattacher à ce qui était concret. C'est vrai qu'il aimerait souvent être quelqu'un d'autre, mais la vie à laquelle il aspirait n'avait absolument rien d'exceptionnelle ou de mouvementée. Elle était classique, elle était banale... et rien que ça, ça tenait de l'inaccessible pour lui.

"Les ouvrages comme celui-là", répondit Remus en pointant du doigt le manuel qu'il avait en mains. "ont ce mérite, il rendent le quotidien beaucoup plus passionnant qu'il n'en a l'air à première vue." Le monde qui les entourait était au fond bien assez fascinant. "Je crois que je trouve ma vie... assez mouvementée comme ça", ajouta-t-il avec un fin sourire.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

S'il fallait encore la preuve que Caradoc Dearborn était un cas désespéré, cette situation en donnait la plus parfaite illustration. C'était sûr et certain, le rouge et or serait capable de dévorer littéralement absolument tout ce que son interlocuteur pourrait bien lui dire. C'en était presque pathétique, dans le fond, mais en cet instant, il le vivait très bien, parce qu'il se sentait léger, parce que si c'était Remus qui lui faisait l'article, il voulait bien l'entendre lui parler de bouquins pendant des heures et des heures, et il savait d'avance qu'il s'en lasserait pas, qu'il prendrait toujours plaisir à l'entendre lui dire ce qu'il avait à lui dire.

Et puis, tout ce que Remus disait et dégageait transpirait l'intelligence. Lui-même, le principal intéressé pourtant, ne devait pas forcément s'en rendre compte, mais c'était le cas, pourtant. Caradoc pourrait être suspendu à ses lèvres même s'il prenait tout à coup à Remus l'envie peut-être un peu absurde de lui détailler avec force spécificités l'intégralité du bouquin qu'il avait entre les mains. Ah ça, c'est sûr, c'étaient certainement pas ses professeurs qui, a contrario, pourront se targuer d'un exploit tel que celui-ci.

Il l'écoutait et il se disait qu'il avait raison, sur des trucs auxquels il avait jamais réfléchi, il avait raison. C'était un putain de génie, même. Il avait absolument tout compris, et tout à coup, Damoclès le trouvait absolument incroyable, comme s'il faisait face à la personne la plus incroyable qui ait jamais croisé sa route. Non mais, c'était dingue... et sans doute un peu ridicule. Caradoc espérait quand même qu'il lui épargnait ses yeux de merlan frit. Impossible pour lui d'en être sûr, pour le moment. Il se contentait (mais c'était déjà franchement pas mal) de ne pas totalement fondre et se dissoudre dans les draps usés de son lit.

"Ah, c'est sûr qu'avec les meilleurs amis que tu t'es choisi, ta vie doit pas être bien reposante." Il ne savait pas de quoi il parlait, il n'avait aucune idée de quoi il parlait, il ne réalisait pas du tout les épreuves et la souffrance que Remus traversait tous les mois. Si seulement il savait... "Pas comme la mienne." Il hésita avant de reprendre. "Le répète surtout pas aux autres, s'il te plaît, mais je vous envie un peu, parfois..."

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus sourit, amusé, en réponse à Caradoc quand ce dernier observa qu'avec les meilleurs amis qu'il s'était choisi, sa vie ne devait pas être bien reposante. Il avait effectivement raison. De la part de Caradoc, Remus se doutait que ce n'était pas franchement un compliment. Ce n'était pas une hostilité forcément affichée qui régnait entre les maraudeurs et leur camarade de dortoir mis de côté, mais effectivement, il était bel et bien mis de côté, et quelque part, Remus se voyait difficilement reprocher à Caradoc l'aigreur éventuelle qu'il pouvait éprouver à être ainsi laissé sur le banc de touche alors que de leur côté, lui, James, Sirius et Peter avaient développé une relation très forte. Pourquoi Caradoc ne s'était jamais greffé au groupe ?

Difficile à dire en vérité, mais c'était ainsi, et Remus se demandait parfois si son interlocuteur n'en conservait pas une certaine amertume. Ou bien il ne supportait tout simplement pas le tempérament haut en couleur de ses meilleurs amis. Il n'était pas du goût de tout le monde, c'est vrai. James et Sirius, surtout, pouvaient tout autant être admirés que détestaient. Ils divisaient, preuve qu'ils ne laissaient personne indifférents. Mais Caradoc se trompait, pourtant.

Oui, bien sûr, Remus aurait certainement eu une vie plus calme s'il ne s'était entiché des agitateurs de service, mais celui qui agitait le plus la vie des autres, c'était en réalité lui. Lui et ses transformations, lui et sa nature monstrueuse une fois la pleine Lune advenue. Remus voulait croire que beaucoup de choses changeraient si son camarade de chambre comprenait vraiment de quoi il retournait. Mais Caradoc n'avait jamais rien deviné. Et Remus préférerait largement que ça continue d'être le cas.

"Oh..."

Remus se sentit mal à l'aise quand son camarade lui confiait qu'il les enviait parfois. Le rouge et or y avait déjà pensé, au fait que l'hostilité de Caradoc dissimulait peut-être un peu de jalousie, qu'ils avaient encouragé à exacerber au fil du temps. C'est que, bien vite, ils avaient partagé un secret si fort qu'il devenait impossible de vraiment se livrer à qui que ce soit. Même ceux qui savaient une partie de la vérité, comme Pandora qui savait qu'il était un loup-garou, ne savaient pas tout pour autant. Il y avait aussi, à côté de ça, tous les efforts de ses meilleurs amis pour devenir des animagi non déclarés.

"Tu sais, on n'a jamais vraiment cherché à te mettre à l'écart..."

Mais maintenant, c'était trop tard, et Remus se sentait plutôt embarrassé en cette seconde.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Caradoc avait bien envie de se flanquer des baffes à lui-même pour avoir osé se montrer à ce point direct. Lui qui généralement se la fermait et attendait que les choses passent, voilà que tout à coup, il passait au grand déballage. Alors, c'était du déballage de quelques mots seulement, c'est vrai, mais c'était quand même autant de paroles qu'il aurait tout de même mieux fait de garder pour lui, parce qu'il n'était vraiment pas sûr de vouloir en discuter, ni avec Remus ni avec qui que ce soit d'autre d'ailleurs... ça le mettait considérablement mal à l'aise.

Mais Remus, comme toujours, était tout plein de douceur et de considération. Sérieusement, comment vous vouliez faire pour ne pas craquer, avec ça ? Remus Lupin était définitivement la personne la plus adorable qui ait jamais croisé la route de Caradoc. Il n'était jamais dans le jugement ou dans la moquerie comme ça pouvait être le cas de ses meilleurs amis. Et c'était toujours un grand mystère que de comprendre pourquoi il perdait son temps en leur compagnie alors qu'il valait clairement mieux que cette armée de petits crétins (oui, il le disait et il le pensait, c'était très exactement ce qu'il pensait de ses camarades de chambre).

Lui, il était délicat, et semblait sincèrement s'en vouloir d'apprendre ce léger sentiment de jalousie qui, parfois, oui, étreignait Caradoc quand il pensait à ces meilleurs amis qui le traitaient comme une plante verte, un élément du décor. Et pour cette raison, il aurait encore mieux fait de se taire. A aucun moment il n'avait envie de voir Remus culpabiliser, lui qui n'avait clairement rien fait pour mériter ça. Mais c'était dit, et c'était difficile de s'en cacher. Oui, il avait quand même une certaine amertume envers cette bande de potes si ravie de traîner ensemble. Il se sentait mise à l'écart, il avait le sentiment de ne compter pour rien, et ce n'était clairement pas un sentiment plaisant. C'était peut-être que dans sa tête, hein... mais ça restait difficile à vivre.

"Non, je sais bien. Enfin, pas toi en tout cas. Mais en attendant, c'est ce qui est arrivé." Il marqua une pause. "C'est pas grave, hein, je vous en veux pas particulièrement, je me suis habitué, avec le temps. Mais des fois, j'ai l'impression que je serais une plante verte que ce serait pas spécialement différent."

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus était tenté de prendre la défense de ses meilleurs amis quand Caradoc affirma que peut-être que de sa part, sa volonté de le mettre à l'écart était inexistante, mais que ce n'était pas le cas des autres. Il n'aimait pas cette vision binaire des choses, mais il manquait tout de même d'arguments pour défendre James, Sirius et Peter. Il ne pensait vraiment pas que les trois aient jamais été malintentionnés envers Caradoc. Mais en même temps, il y avait les intentions et il y avait les faits. Il ne se voyait pas argumenter, pas le moins du monde, il se disait que ça ne servirait à rien. Son camarade avait une opinion arrêtée sur la question, et cette opinion n'évoluerait certainement pas, peu importe les circonstances.

Caradoc avait beau affirmer que ce n'était pas grave, Remus doutait fort que son interlocuteur le vivait si bien que ça. Dans le cas contraire, il ne se sentirait pas l'obligation de parler, et ce d'une manière qui paraissait presque surgie de nulle part. C'était qu'il devait en "souffrir", ou en tout cas en pâtir. Et effectivement, il pouvait le comprendre. C'était dur de se sentir rejeté par les personnes qui nous entouraient. Remus savait ce que cela pouvait faire d'être discriminé. Ce que Remus serait à grande échelle si tout le monde connaissait son secret. Il entendait suffisamment de lieux communs sur les loups-garous pour s'en faire une vraiment très bonne idée.

"Ne le prends pas comme un reproche, Caradoc, mais tu t'es aussi un peu mis à l'écart tout seul... Tu devrais parler aux autres de ce que tu es en train de me dire, tu pourrais être surpris de leur réponse."

Oui, ça résonnait peut-être comme un reproche, et donnait peut-être l'impression qu'il reportait le blâme sur son interlocuteur. Ce n'était pas le cas, pourtant, il se disait juste que c'était une convergence d'éléments. Ils n'avaient pas suffisamment intégré Caradoc, et Caradoc, de son côté, s'était renfermé, renfrogné. Et au final, oui, possible qu'il ait l'impression de jouer les plantes vertes, alors même que ce n'avait été, à aucun moment, le but de la manoeuvre.

:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Quand une phrase commence par "ne le prends pas comme un reproche", on sait d'avance que ça va être difficile de faire autrement. Et effectivement, avant même que Remus commence à dire quoi que ce soit, Caradoc avait déjà envie de se braquer. C'est qu'il était très susceptible, Caradoc. D'ailleurs, sa susceptibilité avait certainement joué un grand rôle dans la manière dont il s'était toujours révélé incapable de s'intégrer au reste du groupe. C'est que quand on a tendance à prendre n'importe quelle remarque personnellement, peu importe sa nature, il devient très difficile de faire ami-ami avec des personnes dont c'est la marque de fabrique.

Donc Caradoc avait déjà envie de se braquer. Et s'il avait été question de Sirius Black ou de James Potter (Pettigrow était assez inexistant à ses yeux, peut-être parce qu'il lui ressemblait trop et qu'il se disait que ça s'était joué de peu pour que l'un se retrouve à la place de l'autre), il n'aurait même pas cherché à entendre la suite. Comme c'était Remus qui parlait, il voulait bien faire l'effort d'écouter et de ne pas tout de suite partir bouder dans son coin. Mais quand même, ça exigeait un réel effort de sa part. Surtout qu'avant même que Remus dise quoi que ce soit, Caradoc savait déjà pertinemment où il voulait en venir. Parce que c'était la vérité ? Oui, bien sûr. Et la vérité pouvait parfois se révéler franchement blessante et dure à encaisser.

Il était sûr que ça allait partir là-dessus, que Remus allait lui faire remarquer qu'il s'était quand même mis à l'écart tout seul, et objectivement, il fallait bien qu'il reconnaisse que c'était effectivement le cas. C'est vrai qu'il s'était senti rapidement de trop, et au lieu de corriger le tir, de chercher à s'intégrer, il s'était isolé. Par contre, là où il n'était pas d'accord, c'était dans le fait que répéter ce qu'il venait de dire à Remus changerait quoi que ce soit à la situation. Non, ça l'humilierait plus qu'autre chose.

"Je vois pas à quoi ça servirait maintenant", répondit Caradoc d'un ton renfrogné, n'adoptant par conséquent pas du tout la bonne attitude, mais il fallait s'y attendre, pas vrai ? "Tu leur répéteras pas notre conversation, hein ?" demanda-t-il quand même pour se rassurer.

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Caradoc n'avait peut-être pas tort quand il affirmait qu'il était un peu tard pour les explications et le remises en questions. Son camarade de chambre avait effectivement raison de souligner qu'après toutes ces années, des explications de la sorte auraient l'air un peu vaines. L'adolescent ne pourrait certainement pas construire une belle et grande histoire d'amitié avec le reste du groupe, il était trop tard pour ça. Et puis le secret, son secret, faisait qu'il se sentirait forcément à l'écart.

Il y aurait forcément des moments où, même si la situation s'apaisait, ils ne pourraient pas se parler librement, il y aurait forcément une distance, il y aurait forcément une sorte de déséquilibre... Alors il valait mieux en rester au statu quo. Peut-être que ça ne servirait à rien, mais Caradoc vivait avec de l'amertume d'une manière qui semblait constante, comme si c'était son seul et unique mode de fonctionnement, et ce n'était vraiment pas une bonne chose. Il leur restait encore deux années à tirer à Poudlard, ce serait tout de même mieux que ces deux années se passent tranquillement, sans ombre au tableau, sans problème, ou un minimum de problème. Remus poussa un soupir.

"Non, je ne répéterai pas cette conversation, t'en fais pas."

Il n'était pas comme ça. Même s'il se disait que s'il jouait les intermédiaires entre Caradoc et le reste de ses camarades pourrait faciliter le dialogue et la communication, il ne voulait pas se donner un rôle qui pourrait mettre tout le monde dans l'embarras.

"Mais je suis pas sûr que ça servirait à rien. On a encore deux ans à passer dans ce dortoir, ça pourrait être une bonne chose qu'on apaise des tensions qui n'ont pas lieu d'être. Tu ne penses pas que ce serait bien d'améliorer l'ambiance ? Ou que tu te sentes mieux intégré."

Il ne pensait pas que Caradoc changerait d'avis, mais Remus espérait qu'il y réfléchirait à deux fois malgré tout, parce que ça ne leur ferait pas de mal de juste mettre certaines choses à plat. Cette conversation leur ferait du bien quoi qu'il en soit, ça c'était certain. Absolument certain.

:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Caradoc comptait vraiment sur Remus pour ne rien répéter de cette conversation. Déjà que la situation n'était pas spécialement reluisante pour lui avec le reste de ses camarades de chambre, il n'avait vraiment pas envie d'en rajouter une couche. Il savait que si Remus décidait d'en parler à ses meilleurs amis, ce serait forcément en étant armé des meilleures intentions du monde, mais à ses yeux, ça ne changerait pas grand-chose au résultat final, à savoir que les autres allaient en profiter pour tirer avantage de ses appréhensions et de ses doutes. Il était convaincu, peut-être à tort mais sans pouvoir être persuadé d'autre chose, que la situation à ce stade ne pourrait atteindre que le seuil le plus exécrable. Non, il ne fallait surtout pas qu'ils en sachent quoi que ce soit, et Remus lui-même, au fond de lui, devait aussi savoir que c'était pour le mieux dans tous les cas. Remus était intelligent, après tout. Remus était parfait, surtout. Il savait forcément que ce ne serait rendre service à personne d'agir différemment.

Ceci dit, peut-être pas intelligent au point d'en oublier d'être idéaliste. Mais ça faisait partie de son charme aussi (tout faisait partie de son charme aux yeux de Caradoc) : Remus était toujours capable de voir les autres sous leur meilleur jour, c'était assez fou, à bien y regarder. Il trouvait toujours des circonstances atténuantes aux uns et aux autres. Il fallait sûrement avoir ce genre de caractère pour non pas cautionner mais fermer les yeux sur les agissements souvent assez exécrables de ses meilleurs amis. Il y aurait de quoi mais il ne leur reprochait jamais rien. Non, non, à la place, il estimait que chacun pouvait être capable de mettre de l'eau dans son vin et de bâtir un... monde meilleur ? Quelque chose du genre, sans doute. Caradoc était beaucoup plus réticent et frileux à ce sujet.

"Je dis pas que l'ambiance comme elle est actuellement me fait sauter au plafond", était bien obligé d'avouer Caradoc. "Mais ça fait plus de cinq ans que c'est comme ça, je me suis habitué, tu sais. Puis ça aurait aucun sens maintenant. Vous avez vos secrets, vos délires. Et c'est très bien, hein, mais je me sentirais forcément largué."

Parce qu'il ne pensait pas que les maraudeurs seraient prêts de sitôt à lui confier leurs secrets.

**Remus Lupin** Messages : 191

Le cœur a ses raisons que la raison doit ignorer
Remus avait le sentiment de parler dans le vide. C'était son truc, de vouloir arrondir les angles, et en règle générale, il n'était pas si mauvais pour ça, même s'il avait tendance à ne pas savoir s'affirmer assez pour être réellement entendu, mais face à quelqu'un d'aussi entêté que Caradoc, on tournait vite en rond. Au final, c'était le souci. Ils étaient tous particulièrement bornés, dans l'affaire. Et si pour résoudre celle-ci, il fallait attendre que l'un d'eux fasse un premier pas, eh bien ils pouvaient attendre longtemps, au final.

Remus donnait ses suggestions, mais personne n'avait envie de les écouter. Oui, ils y gagneraient tous à ce que la situation soit plus sereine, surtout qu'au final, les raisons pour lesquelles Caradoc avait été mis à l'écart pour commencer restaient assez inexplicables. Maintenant, avec le secret que les maraudeurs partageaient, il était évident que leur camarade ne deviendrait jamais le meilleur de leurs amis, mais il n'était pas nécessaire d'en faire un ennemi non plus. Non, ça c'était complètement contreproductif, comme comportement.

Caradoc admit quand même qu'il ne sautait pas au plafond par rapport à la situation comme elle était (il aurait fallu que la mauvaise foi soit au rendez-vous pour qu'il en dise autre chose, en même temps), mais il avait quand même l'air résigné. Parce qu'il était habitué. Habitué peut-être, mais pas enchanté. Est-ce qu'on devait forcément accepter les mauvaises choses parce qu'elles nous guidaient par la force de l'habitude ? Remus avait envie de penser que non. Il avait envie de croire, au contraire, qu'on devrait lutter contre ces habitudes. Même si lui-même avait du mal avec ses propres "habitudes". Mais pouvait-on parler d'habitudes dans son cas ? Peut-être pas.

Là où Caradoc avait raison, c'est qu'ils avaient leurs "délires", et leurs secrets, surtout. Et sur ce point, il serait impossible d'inclure Caradoc. Ce n'était pas contre lui. C'était comme ça. Ce que partageaient les maraudeurs, personne en dehors d'eux ne seraient capables de le comprendre, et c'était très bien comme ça, en vérité.

"Je te parle pas forcément de ça. Mais juste... faire en sorte que l'ambiance soit moins froide. Je sais que des fois on est dans notre monde, mais ça veut pas dire que tu dois te sentir exclu de toutes nos conversations, vraiment pas..."

Il tentait d'insister, mais il commençait à sérieusement manquer d'arguments.
:copyright:️ 2981 12289 0

**Caradoc Dearborn** Messages : 59

Le coeur a ses raisons que la raison doit ignorer

Faire en sorte que l'ambiance soit moins froide, hein ? Caradoc voyait bien où Remus voulait en venir, mais en l'occurrence, il estimait qu'il accordait trop de crédit à ses meilleurs amis s'il s'imaginait que c'était son seul comportement qui faisait que l'ambiance était si glaciale entre lui et le reste du dortoir. Non, ils faisaient clan commun, ils avaient leurs secrets, et s'il débarquait maintenant avec ses grands sabots, ça ne donnerait clairement rien, c'était évident, Caradoc était sûr de ça, ou bien il aimait s'en convaincre parce qu'il n'avait pas envie de se remettre en question, c'était une possibilité aussi.

Oui, il résumait bien les choses, le quatuor avait souvent l'air dans son monde. Clairement, ils avaient leurs propres délires, et ça partait parfois si loin que Caradoc se demandait s'ils n'étaient pas allés jusqu'à inventer leur propre langage secret par-dessus le marché. Dans tous les cas, l'adolescent ne se voyait pas faire plus d'effort qu'il n'en faisait déjà, mais en même temps, il n'avait pas envie de faire mine de ne pas prendre les conseils de Remus au sérieux.

Quand ce dernier cherchait des moyens d'arrondir les angles, Caradoc était absolument convaincu de sa bonne foi, et c'était une des choses qu'il aimait tant chez lui : Remus était quelqu'un de bien, il avait toujours envie de faire ce qu'il y avait de mieux, c'était un truc qu'on pouvait définitivement pas lui ôter. Dès qu'il en avait l'occasion, il se dressait contre ce qu'il estimait injuste, et même si sa voix ne portait pas aussi fort que celle d'un Sirius ou d'un James, ça ne l'empêchait pas d'essayer malgré tout.

"Ben... c'est pas comme si je contrôlais le fait de me sentir exclu ou pas", remarqua-t-il avec un léger sourire. "Mais t'as raison, en même temps. J'ai un peu lâché l'affaire, je peux pas dire le contraire."

Qu'il daigne l'admettre était une sacrée concession de sa part, clairement, et elle devait être appréciée comme telle. Caradoc avait quand même sa fierté, mais parce qu'il était en compagnie de Remus, il était capable d'admettre ses torts, ou au moins une part de ses torts.

"De quoi est-ce qu'on pourrait parler sans qu'on m'envoie balader ?"

Contenu sponsorisé

» L'enseignement, c'est une amitié. [pv Remus]
» Remus Lupin {Fini}
» Sur les pas du loup l'agneau ne marche pas. (Remus)
» Le travail n'épouvante que les âmes faibles - [Ft Remus]
» Tout est meilleur avec une licorne (Ft Remus]