L'affection vaudrait presque tous les gallions du monde | Regulus

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emetra était allongée sur l'un des canapés de cuir de la salle commune des Serpentard, on ne peut plus confortablement, surtout avec cet oreiller de haute qualité qu'elle avait réussi à garder avec elle. Tête posée tout naturellement sur les genoux de Regulus (elle ne lui avait pas vraiment demandé l'autorisation, était juste arrivée et avait pris son territoire, plus simple que de demander l'autorisation et donc avouer qu'elle avait une soudaine envie d'affection), la sang-pur avait les yeux fermés, écoutant simplement le son des pages du livre que lisait l'héritier Black. En résumé, Demetra ne faisait rien, ce qui était son activité favorite après le maquillage, la manucure, et tout ce qui lui permettait d'entretenir son atout principal et argument commercial premier : son physique.

Mais le fait de pouvoir se poser, sans soucis, ni responsabilités, et juste profiter de l'accalmie... Elle aurait aimé qu'il soit possible, comme dans les contes sorciers pour enfant, de juste fermer les yeux et dormir jusqu'à ce que son futur époux fortuné vienne la trouver. Le processus de sélection et de séduction des candidats était long, laborieux, et parfois physiquement éreintant. Si James n'avait pas posé ses yeux sur cette sang de bourbe cela aurait pu être réglé depuis longtemps... Il était après tout en tête de liste.
Pas que Regulus Black soit loin derrière, les Black étaient riches, respectés, presque parfaits en tout point... Mais ils étaient aussi bien plus difficiles d'accès, conservateurs à l'extrême... et réagiraient sans doute très mal d'apprendre l'état du coffre de Gringotts des Zabini.

Mais pour le moment elle n'avait pas à se soucier de tout cela, juste à apprécier. Le silence. La paix. Et surtout le contact physique, l'une de ses rare faiblesses. Elle se surprenait elle-même, mais, se laisser aller contre Regulus avait toujours été si simple, si évident. Elle n'allait pas se plaindre en tout cas. Grâce à ses résultats peu probants aux BUSES, son emploi du temps était bien plus allégé que la plupart de ses camarades de sixième année, et elle avait plus de temps pour paresser et planifier ses prochains coups d'échecs.

Après encore quelques minutes, Demetra rouvre les yeux. Le visage de Regulus lui était caché par la couverture de son manuel de potions avancées.

« Est-ce vraiment plus intéressant de t'abîmer les yeux là-dedans que de contempler mon visage ? » fait-elle remarquer avec sa douceur enjôleuse habituelle, sourire aux lèvres. Ce qui aurait pu être de l'humour mais, pour elle, c'était tout à fait franc. Il était studieux, mais elle l'avait laissé suffisamment travailler pour aujourd'hui. Demetra ne pouvait jamais rester longtemps sans être le centre de l'attention -même si les quelques rares élèves encore présents dans la salle commune, qui jetaient "furtivement" des regards vers les sang-purs l'empêchait de se sentir complètement délaissée.

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egulus n'était pas forcément quelqu'un de tactile, il n'appréciait pas particulièrement le contact physique, avec qui que ce soit, c'était juste... comme ça... MAis il y avait des exceptions, quelques personnes avec qui il se sentait suffisamment à l'aise pour que leur proximité ne le dérange pas le moins du monde, et Demetra était de ces personnes-là. Certains le jalousaient peut-être, d'autres encore s'imaginaient peut-être des choses, la vérité, c'est que le jeune homme n'avait aucune arrière-pensée la concernant, honnêtement. Il reconnaissait qu'elle était très belle, et ça s'arrêtait là.

Il n'avait juste aucune envie de penser à ce genre de choses, en tout cas pas pour l'instant. Quand il rejoindrait les rangs de Voldemort, il serait de toute façon préférable qu'il n'ait pas de fille dans les pattes. Se consacrer à la cause et espérer mener une vie de famille digne de ce nom, ce n'était pas compatible, ça n'avait aucune forme d'intérêt. Alors non, rien d'ambigu avec Demetra. Elle était certainement la fille dont il se sentait le plus proche, et c'était justement pour ça qu'il avait également levé toute ambiguité depuis longtemps. Il l'appréciait beaucoup trop pour gâcher tout ça avec une romance qui ne soulèverait à ses yeux qu'un intérêt très limité dans tous les cas. Alors si ça l'amusait de rester dans cette position, libre à elle, il n'allait pas l'en empêcher.

Lui, de son côté, vaquait à ses propres occupations. Contrairement à Demetra, son emploi du temps était surchargé. Et pour cause, il avait obtenu toutes ses BUSE (et brillamment, je vous prie), et il avait renoncé au moins de matières possibles. Quand dans tous les aspects de son existence, il visait l'excellence, et il y était d'autant plus déterminé qu'il lui fallait briller aux yeux de ses parents pour compenser la déception ultime que son aîné avait représenté pour eux. Bref, il était donc en train d'étudier en préparation de son prochain cours de potion quand Demetra, dont il avait presque oublié la présence, fit de nouveau signe d'exister.

-Hautement plus intéressant, s'amusa Regulus dans un fin sourire en daignant tout de même tourner son regard en direction de son amie. Mais si tu essaye subtilement de me faire comprendre qu'il est temps d'arrêter de réviser, je suis d'accord avec toi.

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emetra n’était pas une personne avec qui il était difficile de s’entendre, dans les faits. Cela faisait partie de sa tâche officieuse, après tout, se créer des relations qui, par extension, pourraient devenir des relations pour les Zabini. Alors, en effet, elle « s’entendait » avec à peu près tout le monde, mais ça ne voulait pas dire qu’elle les appréciait. Tout, dans ce monde, était apparences et faux-semblants. Elle pouvait très bien sourire et discuter avec quelqu’un, et verser des paroles empoisonnées derrière son dos. Le tout, sans scrupules.

Ceux à qui elle tenait, ne serait-ce qu’un peu, tenaient sur les doigts d’une main. Littéralement. Regulus faisait partie d’un de ces rares élus avec qui elle s’autorisait quelques brides d’honnêteté… Parfois. Elle s’était approchée de lui par simple intérêt mais, elle ne pouvait pas se mentir, il était maintenant le garçon, l’ami, dont elle était la plus proche. Black ou non Black, il était bien plus digne d’intérêt que la plupart des autres élèves de cette école. (et il était, en plus, un faire-valoir de haute qualité, idéal pour rendre jaloux ses cibles. Il fallait lier l’utile à l’agréable si possible, c’était son moto). Alors elle tolérait ses piques, sans trop se vexer, et savourait simplement sa compagnie et ce même s’il était focalisé sur autre chose. Ce garçon était bien trop sérieux pour son bien.

« Tu me blesses, mon cher Regulus, nous sommes censés être honnêtes l’un envers l’autre. » répond-elle en posant une main sur son cœur, repoussant nonchalamment l’idée qu’il puisse préférer son livre à elle. « Tu vas finir comme ces manuels, vieux et poussiéreux, gare à toi. » le taquine-t-elle en attrapant le livre de ses mains pour le fermer, coupant court à ses révisions. « Nous pourrons nous détendre à la prochaine réunion de Slugh. Tu m’accompagneras ? » Si seulement James était moins un perturbateur, il y aurait eu sa place aussi, ce qui aurait bien arrangé les affaires de Demetra. En attendant, elle pouvait profiter de son absence pour, subtilement, pourrir la vie de Lily Evans. Et se concentrer sur les autres élus du professeur de potions, tous, ou presque, de futurs grands hommes. Ce club, bien que nombreux soient ceux qui s’en moquaient, était un vrai tremplin pour gravir l’échelle sociale. Slughorn avait un vrai don pour dénicher les potentiels, elle ne pouvait pas le nier. Il n’était pas rare qu’elle s’y rende avec Regulus, bonne compagnie faisait bons amis, et bonne soirée.

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egulus afficha un fin sourire indifférent en réponse à Demetra quand cette dernière suggéra qu'il ait pu la blesser. Il n'y croyait pas une seule seconde. Oh, il savait que son amie était susceptible, apanage de tous ceux qui possèdent la plus grande des fiertés, mais il se doutait qu'elle ne prendrait pas mal son propos malgré tout. Parce que ça venait de lui, justement. Tout comme lui-même ne s'offusquait pas de l'entendre lui assurer qu'un jour, il finirait comme les manuels anciens et poussiéreux dans lesquels il se plongeait avec tant d'attention et de concentration. Il ne s'en offusquerait que s'il y avait vraiment un fond de vérité là-derrière. Mais non.

Oui, Regulus était studieux, mais ce n'était pas sans raison, il s'efforçait de devenir aussi puissant qu'il pouvait l'être, afin de servir les intérêts du seigneur des ténèbres du mieux possible. Mais une fois qu'il aurait quitté Poudlard, il pourrait mettre concrètement à profit ses connaissances, les employer pour la bonne cause. Alors non, ça ne ferait pas de lui un sorcier vieux avant l'âge mais un mangemort digne de ce nom, loyal à sa cause... ou bien un traître qui mourrait bien avant d'avoir le temps d'envisager de vieillir.

-Bien sûr, répondit Regulus avec un sourire plus large quand Demetra suggéra d'être sa cavalière lors de la prochaine soirée qu'organiserait Slughorn.

Regulus était de ceux qui ne rechignait pas à se rendre à ces réunions. Il admettait qu'elles avaient quelque chose d'un peu... désuètes, mais en même temps, c'était un tremplin, une voie d'accès sérieuse, et Regulus appréciait assez son professeur de potions, ce n'était pas si difficile de lui lécher les bottes. Alors oui, il ne voyait aucun problème à se rendre à ces réunions avec Demetra à son bras. Au contraire. Après tout, Demetra était belle, intelligente, d'un sang irréprochable. Elle était parfaite. Alors oui, il n'irait pas faire la fine bouche, d'autant que ça lui évitait de se chercher une quelconque cavalière de façade, il avait mieux à faire de son temps.

-Mais je suis surpris, je me serais attendu à ce que tu invites Potter, vu ton insistance à lui tourner autour, observa-t-il sans dissimuler à son amie le dédain certain que lui inspirait James Potter. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi elle perdait son temps avec lui...

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[size=13]emetra sourit avec satisfaction lorsque Regulus donne son accord pour la prochaine soirée si élitiste de Slughorn -quoique, il y avait une vraie perte avec l'acceptation de sang-de-bourbes. Elle se redresse finalement de sa position allongée, sans relâcher le manuel pris en otage plus tôt. Demetra s'assoit confortablement, les jambes croisées et à demi tournée vers son ami.

Evidemment, il n'avait aucune raison de refuser. Demetra était textuellement, objectivement, parfaite : sang-pur, belle, de bonne réputation. Et puis ils étaient amis, ce qui était un bonus intéressant, bien qu'elle ne comptait pas passer toute la soirée accrochée stupidement au bras de Regulus. Il y avait des connexions à entretenir, d'autres à créer, notamment pour les sang-pur d'autres Maison que Serpentard qu'elle voyait plus rarement. Elle trouvait le professeur Slughorn ennuyeux mais au moins il avait l'art de faire des compliments et faire sentir ses interlocuteurs importants : elle admirait ce talent. Quoi qu'il en soit, arriver en compagnie du seul Black respectable serait un coup de pub idéal, cela découragerait les prétendants inférieurs et rendraient plus intéressés les autres. Tout était une question d'apparence, et Regulus n'avait pas l'air d'être dérangé qu'ils se servent mutuellement de prétexte.

A la réflexion suivante, ses lippes s'ourlent d'une légèrement moue. « Le terme est un peu exagéré, je m'assure simplement que toutes mes options soient ouvertes. » répond-t-elle avec un ton léger, pour minimiser son intérêt envers Potter. Or c'était tout sauf simplement... James était un des meilleur parti de leur génération, malgré ses fréquentations. Regulus ne pouvait pas le savoir bien sur, mais Demetra avait désespérément besoin d'un riche parti. Elle ne pouvait pas se contenter d'une famille respectée et pure, il fallait qu'ils aient les fonds, ce qui restreignait encore plus ses possibilités. Regulus n'était pas loin derrière, mais elle le considérait trop comme un ami et aurait presque des scrupules à l'emmener vers un mariage pour ensuite lui révéler sa ruine. De toute manière, il avait d'autres intérêts que le mariage. Non, James... James n'était sans doute pas l'époux idéal, mais c'était celui qu'elle désirait le plus, contre toute logique. Demetra avait encore un peu de temps avant de devoir faire un choix définitif et trouver un fiancé. Il était encore possible que James réalise qu'elle était ce qu'il y avait de mieux pour lui. « Peut-être qu'une fréquentation convenable pourrait le ramener dans le droit chemin, avant que les dégâts causés au nom Potter ne soient irréversibles. » Elle connaît assez bien Regulus pour ne pas parler de son frère, même si cela la démange. Sirius faisait à ses yeux partie des mauvaises fréquentations de James, qui le poussaient vers un chemin destructeur... Mais bien d'autres accusaient plutôt le Potter d'être le véritable coupable.

« Et puis, tu imagine James à une réunion de Slughorn ? Cela risquerait de finir en catastrophe, un vrai gâchis. » ajoute-t-elle avec une pointe d'amusement... Hors de question d'avouer à qui que ce soit qu'elle avait plus d'une fois tendue la branche au Gryffondor, insinuant avec de moins en moins de subtilité au fil des tentatives ratées qu'elle avait toujours besoin d'un cavalier pour la prochaine soirée... James avait fait sourde oreille, ou bien était trop bouché pour comprendre... Demetra était trop fière et trop vexée pour lui demander directement d'être ledit cavalier... Elle fait tourner entre ses doigts une de ses mèches de cheveux, seule preuve de son mécontentement. Même s'il lui avait fallu se confier à quelqu'un, ça n'aurait pas été Regulus : un garçon ne pouvait définitivement pas comprendre ses problèmes de fille. Et un Black, ses problèmes de Zabini : la belle cravate en soie pure, elle connaissait son prix, sa valeur. Elle savait aussi que la sienne avait été récupérée d'occasion, reprise par magie, couture, improvisation. Que tout ce qu'elle portait était de bien moindre qualité que ce qu'elle avait voulu... Il fallait d'ailleurs qu'elle se débrouille pour trouver une nouvelle robe pour la soirée. Non, Regulus ne pourrait pas comprendre l'importance de ce problème !

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egulus grimaça en entendant la réponse de Demetra quand cette dernière affirma qu'elle se contentait d'envisager toutes ses options. Ce qui le dérangeait, ce n'était pas qu'elle envisage tous les bons partis de sang pur comme de futurs maris potentiels, ce qui le dérangeait, c'était qu'elle puisse considérer James Potter comme une option. Non, les Potter étaient grillés dans leurs cercles, un point c'est tout. A partir du moment où ses parents avaient accueilli Sirius chez eux, leur comportement était aussi indigne que celui de son frère. Sans compter que James Potter était un petit con dans tous les cas.

Et oui, Regulus ne serait jamais, ô grand jamais, objectif quand il était question du rouge et or, et il estimait vraiment que Demetra se compromettrait en s'affichant avec l'autre binoclard. Oui, au fond, Regulus était jaloux, mais pas pour les raisons qu'on pourrait imaginer. Pas pour l'intérêt que lui portait Demetra, mais parce qu'il ne pardonnerait jamais à James Potter de lui avoir volé son frère, quoi qu'il advienne, peu importe les circonstances.

-Les dégâts sont déjà irréversibles, tu perds ton temps. Je vois pas l'intérêt de jouer les bons Samaritains avec lui quand y a plein de partis de sang pur qui t'iront très bien.

Et une fois de plus, même si on pourrait croire le contraire, non, il ne parlait pas de lui. Regulus, dans tous les cas, ne s'imaginait pas se mettre en couple, avec qui que ce soit, ni maintenant, ni plus tard. Ce n'est pas qu'il était totalement insensible, mais il n'avait pas de temps à perdre avec des amourettes qui le distrairaient de ses plus hautes priorités. Alors non, ça ne l'intéressait vraiment pas du tout, ce n'est pas pour autant qu'il tenait à voir une de ses meilleures amies se compromettre avec le dernier des crétins. Si quoi que ce soit devait se concrétiser entre les deux, il serait honnêtement affligé. Mais heureusement, James Potter semblait n'avoir d'yeux que pour les sangs de bourbe, dans tous les cas.

-Mais oui, je m'épargnerai bien sa présence à une soirée du club de Slug, Slughorn admet déjà suffisamment de crétins dans son cercle comme ça, pas la peine d'en rajouter.

C'était déjà devenu presque absurde à ce stade tant tout le monde semblait pouvoir être admis sans restriction.

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