Jeu de marionnettes, jeu de simples | Peter

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i Demetra avait pu convaincre un de ses camarades de prendre sa place en cours, elle l’aurait volontiers fait. Sa motivation à travailler frôlait le zéro, elle n’avait pas la moindre envie de se faire mal au poignet à force de prendre des notes, ni de se faire des mal de crânes à essayer de comprendre les leçons, et encore moins à perdre son temps libre en le dédiant à quelque chose qui ne lui rapporterait rien sur le long terme. Quoi qu’il advienne, son avenir se terminait par un mariage, et elle n’avait pas besoin d’Optimals ou de diplômes pour ça.

Néanmoins, elle ne pouvait pas échapper à son destin pendant les cours, et devait faire semblant d’être intéressée alors qu’elle rêvassait, planifiait, et faisait des yeux doux à son sang-pur de voisin de table.

Sortir de la salle de classe est, comme toujours, un soulagement. Elle se sentait libérée et prête à se reposer après cette heure éreintante.

« Tiens, bonjour, Peter. Comment vas-tu ? Tu as fini les cours pour ce matin toi aussi ? » demande-t-elle avec un ton aimable et un gentil sourire, l’air intéressée par la réponse. Elle avait rapidement placé Pettigrew dans la catégorie la plus médiocre de la sorciété. Les suiveurs, les agneaux, ceux qui se laissaient tirer dans une direction tellement ils étaient assoiffés de reconnaissance. Il était tellement influençable que ça n’en avait plus rien d’intéressant, mais Demetra aimait la facilité. Et si elle ne comprenait vraiment pas comment James pouvait être ami avec quelqu’un d’aussi ennuyeux, elle lui avait trouvé une utilité (oh miracle). Qu’est-ce qu’un garçon ne lui dirait pas, pour quelques-unes de ses œillades ‘intéressées’ ?

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e cours de sortilège avait été un des rares enseignements que Peter avait été autorisé à poursuivre après les résultats absolument désastreux qu'il avait obtenu à ses BUSE, et le fait qu'il soit parvenu à poursuivre plus loin dans cette matière n'ôtait rien au fait qu'il ne pouvait que se rappeler que c'était seulement de justice tant il se peinait à être au niveau de ses camarades. Le fait d'être constamment entouré des trois génies qu'étaient Sirius, James et Remus n'arrangeait rien. Même s'il avait était un bon élève - ce qui n'était définitivement pas le cas -, il n'aurait eu l'air que médiocre en comparaison de ses amis. Enfin, il ne pouvait pas tout avoir... la chance d'être accepté dans leur entourage et celle de réussir sa vie...

Bref, ce cours avait été particulièrement éprouvant. Toute la classe s'attelait à l'apprentissage de sortilèges informulés, et déjà que c'était une épreuve pour le rouge et or de savoir articuler ses sortilèges sans se foirer, cet exercice n'arrangeait rien. Aucun résultat probant jusqu'à la dernière minute, et un profond sentiment de lassitude alors qu'il quittait la salle de cours et que ses trois amis le saluaient d'un geste de la main alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre leur prochain cours, auquel lui-même n'était évidemment pas convié.

Il se traînait dans les couloirs, incapable de savoir ce qu'il allait faire de son temps libre, à présent. La raison voudrait sans doute qu'il se rende à la bibliothèque pour réviser ou dans sa salle commune pour réitérer ses tentatives foirées de sortilèges informulées, mais il n'avait pas franchement envie de ça... pour le coup, tout ce qui le tentait c'était... d'avaler une tablette de chocolat en entier et de lire une bande dessinée... il n'allait pas aller très loin, comme ça. Peter avançait donc de son pas terriblement mou quand une voix féminine l'interpella. Peter tourna son regard vers Demetra...

-Salut, Demetra, il tenta de lui adresser une esquisse de sourire. Il appréciait assez cette fille, surtout parce qu'elle se montrait relativement sympa avec lui - fait d'autant plus étonnant qu'en plus elle appartenait à la maison "ennemie. Mais bon, il se sentait toujours un peu idiot en sa présence. Comme en présence de n'importe quel individu du sexe féminin. Ouais, j'ai pas le niveau pour les potions...

Qui aurait dû être son prochain cours. Mais il aurait peut-être dû s'abstenir de donner ce genre de précisions.

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as étonnant que Pettigrow n’ait pas passé ses BUSES, il était médiocre… Ce que Demetra se garde bien de dire à haute voix, bien sûr. Elle était déjà surprise qu’il ait réussi à aller aussi loin dans sa scolarité, il avait vraiment la chance que James l’ait pris sous son aile et le pousse vers le haut. Parfois, elle se poser des questions, quand elle voyait le type d’amitiés qu’avait créer son ami d’enfance. Des sang-mêlé, des idiots, des traîtres à leur sang… Et même, en vouloir après une née-moldue ! A croire qu’elle était la seule relation de qualité qu’il possède. Raison de plus pour garder un œil sur lui et l’empêcher de tomber en peu plus bas… James était influençable et aurait bien besoin de Demetra pour faire le ménage autour de lui, lorsqu’il serait temps.

Et en attendant, Peter avait sa petite utilité, aussi minime soit-elle. La Serpentard à un sourire compréhensif : « Comme cela nous sommes deux. Ce n’est pas plus mal, qu’en penses-tu, pendant que les autres s’enferment dans les cachots, nous pouvons discuter tranquillement. » Demetra mime un enthousiasme qu’elle ne ressentait absolument pas… Il était d’un ennui avadakedavresque, et elle redoutait déjà ce qui allait suivre. Mais, il fallait souffrir pour maintenir ses relations, tout comme il fallait souffrir pour être belle. Au moins, elle ne détestait pas Peter. Il éveillait en elle un manque total de sentiments… Un ennui, simplement. « Pourquoi as-tu l’air si abattu ? Quelque chose ne va pas ? » Sans doute qu’il complexait de ne pas pouvoir suivre ses amis. Pauvre petit cancre, qui n’avait ni le physique, ni l’esprit, ni rien du tout. Il ne fallait pas espérer qu’elle ait de la compassion, Demetra considérait que ses propres problèmes étaient bien plus importants, et que c’était de sa faute à lui, s’il était né sans aucun avantages. De la même manière qu'elle était destinée à la grandeur depuis sa naissance, Peter Pettigrow était destiné à l'oubli. C'était comme ça.

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uelque part, ça rassurait Peter d'entendre son interlocutrice lui apprendre qu'elle aussi n'avait pas obtenu ses BUSE en potions (du moins était-ce ce qu'il comprenait), il se sentait un peu moins seul. Ce n'était pas forcément qu'il espérait après l'échec des personnes qui l'entouraient, même s'il lui était souvent difficile de se réjouir des succès alentours quand lui-même se trouver au fond du gouffre...

Mais il se sentait un peu moins idiot, comme ça. Parfois, il avait le sentiment d'être le seul crétin au monde, quand tous les autres s'en sortaient à la perfection. Il savait bien que tout le monde n'avait pas parfaitement réussi ses examens dans toutes les matières, mais si son talent avait été de savoir s'entourer de personnes fortes et intelligentes, il fallait accuser le revers de la médaille en retour, et oui, par moments, c'était assez déprimant.

Mais Peter n'avait pas envie de s'en plaindre... il avait beau souffrir d'une atroce absence de confiance en lui, il avait beau être un lèche-bttes de première, il avait beau couiner comme une souris écrasée au moindre prétexte, il n'était pas du genre geignard, il laissait ça à Mimi. Ce n'était pas parce qu'il voulait se montrer plus fort qu'il ne l'était, c'était juste parce qu'il acceptait son sort en quelque sorte, même s'il ne le rendait pas toujours plus agréable. Il regrettait d'avoir l'air abattu face à Demetra, et surtout, qu'elle s'en soit rendue compte.

Il pourrait tenter de jouer la carte du type mal dans ses baskets et qu'il fallait consoler, peut-être que ça marchait avec certaines filles... mais il aimerait plutôt pouvoir faire comme James et Sirius, savoir se donner des airs nonchalants, avoir l'air vraiment cool. Pas stupide et mal à l'aise. Et puis, c'est ridicule, qu'est-ce qu'il pourrait bien lui répondre ? La vérité ? Certainement pas... ça le rendrait plus pathétique qu'il ne l'était déjà, et ce n'était pas peu dire.

-Si si, tout va bien... Je m'ennuyais juste un peu, dit-il alors simplement, ce qui en soi n'était pas faux non plus.

Même si Peter avait tout un tas de choses à faire. A commencer par ses devoirs, ce ne serait pas du luxe. Mais ça attendrait.

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n vérité Demetra n'était pas si mauvaise en potions, surtout depuis qu'elle faisait ses petites expérimentations avec Skyler. Mais la matière la répugnait lorsque ingrédients et bestioles peu ragoûtantes entraient dans l'équation. A part des araignées et mantes religieuses, insectes qu'elle trouvait absolument fascinants, l'adolescente avait un dégoût (pour ne pas dire peur) de toutes ces bêtes répugnantes qui parcouraient la terre. Si cela n'avait pas risqué d'abimé ses chaussures, elle aurait écrasé de son talon tous ceux qui croisaient son chemin... Quoi qu'il en soit, elle avait raté ses BUSES de potion à force de flemme, procrastination et non envie de mettre la main à l'ouvrage... Ce qu'elle regrettait en partie car elle aimait le côté détourné des potions, toutes les possibilités offertes. Mais l'avantage était qu'elle avait plus de temps pour elle, et le choix de se concentrer sur ce qui l'intéressait vraiment... Comme le désir en flacon.

Mais bon, l'intérêt était de faire penser à Pettigrew qu'ils étaient semblables tous les deux, bien qu'il n'existe pas deux individus plus différents. Demetra jette à nouveau un coup d'œil aux alentours, vérifiant que personne n'était témoin de leur discussion. Il ne faudrait pas qu'elle soit prise seule avec cet imbécile, ça ne serait pas bon pour sa réputation, surtout avec cette fameuse Gazette de Poudlard.

« Je vois... Moi aussi, même si avoir plus de temps pour soit est agréable. Parfois être entouré par trop de monde est épuisant, même quand ce sont ses amis... » Absolument pas, elle se plaisait dans les foules, dans les obligations sociales et les minauderies. Demetra aimait se faire voir, mais ce n'était pas ce que le rouge et or avait besoin d'entendre. « Comment se sont passées tes vacances, dis moi ? »[/size]

Sans doute d'un ennui et d'une banalité mortelle, connaissant le personnage. Si celles de James avaient été pleines de rebondissements avec la fugue de Sirius... Elle doutait que Peter ait été inclus. Demetra, résolument flegmatique et détendue, laisse passer l'agacement sur elle sans se hérisser. Tout vient à point qui sait attendre, ou surtout tout vient toujours tomber dans les bras de Demetra Zabini... Et bientôt, la fortune.

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eter n'irait pas dire qu'avoir du temps pour soi était quelque chose d'agréable, ou en tout cas il ne l'avait jamais ressenti comme tel de son côté. Pour sa part, la solitude était une chose qui l'angoissait assez. Pas que la compagnie des autres lui soit toujours plaisante, mais devoir rester seul avec lui-même était particulièrement stressant pour lui. Parce que quand il était livré à lui-même, il était aussi laissé seul en compagnie de ses pensées, et ses pensées étaient rarement très heureuses. Sans oublier le fait que le rouge et or avait dans tous les cas tendance à se montrer particulièrement sévère avec ses propres réflexions. C'était agréable d'être entouré, parce qu'il se retrouvait auprès de personnes qui réfléchissaient pour lui, il n'avait plus besoin d'exister ou de s'exprimer en tant qu'individu, il faisait partie d'un groupe, et même si c'était quelque part étouffant, à bien y regarder, c'était aussi et surtout réconfortant.

Alors même si les interactions sociales, même avec ses amis proches, pouvaient parfois être épuisantes, le jeune homme n'était pas vraiment capable de partager la vision de la vert et argent. Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'il avait en quoi que ce soit l'intention de contredire cette même vision. Il avait trop besoin de l'approbation des autres pour se permettre de la contredire. Il préférait largement hocher docilement la tête et prétendre qu'il était à cent pour cent du même avis et que jamais une opinion contraire n'avait pu l'effleurer, même une fraction de seconde. De toute manière - et c'était tant mieux -, elle n'attendit pas vraiment de réponse de sa part, puisqu'elle reprit la parole en lui demandant comment s'étaient passées ses vacances. Il haussa les épaules, il n'allait clairement pas briller par une réponse captivante.

-C'était tranquille, pas franchement fascinant. J'ai pas fait grand-chose, en fait, je suis resté chez moi, c'est tout.

Et il avait attendu que le temps passe, seul avec lui-même justement, et il avait été jaloux d'imaginer Sirius et James faire les quatre cents coups ensemble chez ce dernier quand lui-même était coincé chez ses parents. Au fond, il avait eu hâte que les cours reprennent, même si ça voulait dire... eh bien... reprendre les cours, et autant dire que ses profs, de manière générale, ne lui avaient franchement pas manqué.

-Et toi ? Qu'est-ce que t'as fait ? T'es partie quelque part ?

Quand il se trouvait trop inintéressant - donc tout le temps -, sa parade était de faire que les autres se sentent intéressants en comparaison. Dans le cas de Demetra, ce n'était sans doute pas difficile. La jeune femme transpirait la pure confiance en elle. Ce n'était pas le genre à avoir le moindre souci à se répandre sur son propre sujet.

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