Beware the moon ☾ PV. Patmol

James et Peter étaient partis se coucher, Remus faisait son tour de préfet comme chaque jour et Sirius avait décidé de simplement flâner dans la salle commune des rouges et or. Le jeune homme n’avait pas sommeil et il n’avait aucune envie de tourner en rond dans son lit pour rien en écoutant la respiration trop forte de ses amis (bon, peut-être plus de Peter que de James cela dit… mais ça). Il pourrait peut-être profiter un peu de ce temps qu’il avait tranquille dans la salle commune, parce que tous les Gryffondor avaient semble-t-il décidé de se coucher, afin d’avancer ses devoirs… mais il n’avait aucune envie de travailler. En même temps, le jeune homme ne faisait pas vraiment d’effort en cours et il arrivait quand même à obtenir des notes correctes, alors il ne voyait pas vraiment pourquoi il allait se donner plus de mal.

Il avait trouvé dans son sac de cours le mot d’une fille de la maison… le genre de mot doux. S’il voyait bien de qui il s’agissait – non parce que les filles étaient nombreuses quand même chez les Gryffondor, il ne pouvait pas retenir le nom de tout le monde –, il s’agissait d’une fille de cinquième année qui indiquait avoir enfin eu le courage pendant l’été de lui écrire une lettre pour lui exprimer son admiration et… ses sentiments. Le mot fit sourire Sirius. C’était vraiment si c’était bel et bien à celle qu’il pensait, elle n’était pas trop mal. Peut-être qu’il allait prendre la peine de lui parler le lendemain, de lui jouer un peu son rôle de séducteur. Il réfléchissait à comment s’y prendre quand quelqu’un entra dans la salle commune, le petit préfet qui revenait de sa ronde. Sirius afficha un large sourire, cet été chez James avait été clairement parfait, mais il lui manquait quand même ses deux autres amis pour que tout soit parfait. Ici, ils étaient tous les quatre réunit. Lunard s’installa à ses côtés, lui adressant un de ces pâles sourires qu’il affichait à chaque fois que la pleine lune était bien trop proche d’arriver. Les Maraudeurs faisaient forcément attention au calendrier lunaire, mais en réalité il suffisait de regarder le visage de Remus pour savoir quand la pleine lune allait avoir lieu.

« J’avais des choses à faire. » Répondit-il sans perdre son sourire en tendant le mot doux à son ami pour qu’il puisse y jeter un œil, même si les histoires de cœur étaient loin des considérations du loup-garou de la bande. Ce qui était dommage, sans aucun doute. « Désolé de te le dire Lunard, mais tu as vraiment une sale tronche. »

Bon, Remus n’avait pas forcément besoin qu’on le lui rappel, le jeune homme ne disait pas ça pour le blesser, c’était juste une manière comme une autre de le taquiner légèrement. Pour une fois qu’ils se retrouvaient que tous les deux, Sirius n’était pas spécialement pressé de devoir aller se coucher. Même si Remus semblait plus fatigué que jamais.

Effectivement, Sirius avait autre chose à faire que d'être désolé de dire la vérité à son ami. Bon il n'avait pas envie de l'accabler, il savait bien que Remus savait très bien le faire seul. Il ne cherchait donc pas à l'enfoncer, mais il voyait bien que la pleine lune arrivait. Son ami était un parfait calendrier lunair, les maraudeurs n'avaient pas besoin de se poser longtemps la question avant de savoir que la pleine lune arrivait. Ils faisaient de leur mieux pour aider leur ami, mais en même temps ce n'était clairement pas suffisant. Dans l'idéal, il faudrait qu'on puisse trouver un remède à cette condition, mais ce n'était pas quelque chose de possible. Alors ils le soutenaient du mieux qu'ils pouvaient, même si ce n'était sans doute pas assez suffisant, que ça n'allait pas résoudre le souci de poil de Remus et que ce dernier aurait dû mal à juste profiter de la vie. Même si, en réalité, il semblait être mieux depuis qu'ils étaient au courant de son secret et qu'ils venaient avec lui toutes les pleines lunes.

Sirius ne dit rien de plus donc, il se contenta d'adresser un sourire à son ami qui reprit de toute façon rapidement la parole, pour lui demander s'il avait l'intention de répondre à la lettre qu'il avait reçu. Le jeune homme prit la peine de réfléchir à la question avant de répondre, ou en tout cas il mima une réflexion assez intense.

« Eh bien, je t'avoue que je ne sais pas trop.  » Répondit-il en s'affalant dans son fauteuil, un sourire aux lèvres.  « Elle est plutôt mignonne oui, mais je t'avoue que ça commence à me fatiguer un peu tout ça. J'ai vraiment trop de succès, je ne sais vraiment pas où en donner la tête.  »

Et ce n'était même pas faux d'ailleurs, le jeune homme ne manquait pas d'avoir énormément de succès auprès des filles. Et en soit ce n'était pas quelque chose qui le dérangeait, bien au contraire. Il était même parfaitement enjoué d'avoir autant de succès et que les filles lui tournent constamment autour. Même si bien sûr le succès avait quelque revers de médaille, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était pris au sérieux, que ça soit par ses amis ou par les autres élèves de l'école de magie. Bon en même temps Sirius ne pouvait pas leur en vouloir, parce que lui même ne se prenait pas au sérieux.

Le jeune homme était loin d'être intéressé par une seule fille, ce n'était pas de sa faute. Il n'avait aucune envie de se caser sérieusement, il se sentait bien trop jeune pour ça. Il avait été bridé pendant très longtemps, même si dès son arrivée à Poudlard il s'était libéré. Il ne se sentait donc pas capable d'apprécier qu'une seule fille comme le faisait James avec cette Lily. Et par chance, il avait dû succès donc.

Sirius afficha un grand sourire quand son ami commença à le « plaindre » gentiment, en affirmant qu’il ne savait vraiment pas comment il faisait. Ah, il aimait entendre ce genre de parole, même s’il savait parfaitement que Remus se contentait de plaisanter. En même temps Sirius adorait entendre Lunard plaisanter, ce n’était pas réellement dans son… caractère. Non pas qu’il soit morne ou quoi que ce soit d’autre, mais Remus avait un côté bien plus sérieux, bien plus renfermé, stressant énormément, s’inquiétant pour tout et pour certaines choses en particulier. Sirius ne lui en voulait pas pour son sérieux, mais il adorait quand ils se retrouvaient et qu’ils se contentaient simplement de plaisanter ensemble. Il avait le sentiment que son ami était moins… renfermé que par moment, que c’était un peu une bonne action de sa part.

Et puis quand il était question des conquêtes de Sirius, il y avait effectivement pas mal de chose à dire. Remus souligna que peut-être qu’il devrait envisager de rester plus d’une semaine avec l’une de ses conquêtes. En vérité, le jeune homme ne cherchait pas spécialement à arrêter si vite, c’était juste qu’à chaque fois ça ne collait pas. Et aussi, peut-être parce qu’il aimait un peu trop bien séduire toutes les filles autour de lui, c’était dans sa nature. On n’allait quand même pas lui reprocher d’être au goût des filles quand même.

« Je trouve que tu exagères quand même beaucoup, ça m’est arrivé plein de fois que ça dure plus d’une semaine quand même ! » Bon, il n’avait pas beaucoup d’exemple en tête, mais ça arrivait quand même. Et il n’était pas non plus tout le temps en train de bécoter une fille, il lui arrivait souvent de n’avoir personne pendant plusieurs semaines. Cela dit, même quand il était seul, il n’y pouvait rien s’il y avait un tas de fille qui lui tournait autour. « Regard, Mary. On a été ensemble pendant plus d’une semaine quand même ! »

Et c’était le cas. C’était même peut-être son histoire la plus sérieuse qu’il avait eu depuis…, eh bien, depuis qu’il avait commencé à fréquenter des filles (ce qui était quand même arrivé assez tôt). Ça aurait pu tenir plus longtemps, possiblement… mais en même temps ils étaient finalement plus des amis que des petits amis. Sirius adorait Mary, vraiment, il l’appréciait comme une très bonne amie, mais ça n’allait pas plus loin que cela. Cependant, ça avait quand même duré plus qu’une semaine, contrairement aux propos de son meilleur ami, il ne pouvait pas s’empêcher de le contredire un peu. Même si ça ne changeait rien en soit, qu’il n’avait même pas besoin de se justifier. Il savait bien que Remus ne jugeait pas son comportement, c’était ce qu’il y avait bien avec leur bande d’ami, c’était qu’ils ne se jugeaient pas pour ce qu’ils étaient, ils s’acceptaient tout entier.

Sirius afficha un sourire en entendant Remus affirmer qu’il avait presque cru que ça allait marcher avec Mary. En un sens, le jeune homme avait été bien avec la rouge et or, ils s’entendaient super bien. Mais justement, ils s’entendaient super bien, ils étaient amis, ce n’était donc pas la même chose. De toute façon, même si Sirius avait souvent des relations avec des filles, il n’était sans doute pas fait du tout pour se caser comme il le fallait. Il aimait bien avoir une petite amie, mais il fallait avouer qu’il se lassait quand même très rapidement ensuite. Autant dire que ce n’était pas vraiment envisageable pour lui d’avoir une relation réellement sérieuse, même si beaucoup de fille avec qui il était sorti s’étaient imaginé qu’ils allaient avoir une vraie relation durable.

Mais Remus marquait un point en affirmant qu’à force, le choix du rouge et or allait quand même être sacrément limité. Le jeune homme ne pouvait que le reconnaître, à force il allait être sortie avec toutes les filles des trois maisons réellement envisageables. À moins de commencer à fréquenter les réellement trop jeunes… mais ce n’était quand même pas son genre. Il faudrait peut-être qu’il fasse plus attention, mais en réalité le jeune homme n’avait pas spécialement envie de se prendre la tête avec ce genre de chose.

« Et bientôt, on sera libre de nos mouvements parce qu’on en aura terminé avec nos études ! » Ils avaient encore deux ans à tirer à Poudlard et en soit c’était très bien, parce que Sirius se sentait bien à Poudlard. Mais maintenant qu’il avait goûté à ce que la vie normale sans sa famille pouvait ressembler, il devait bien avouer qu’il avait hâte de terminer ses études. « On va avoir le monde à nos pieds avec nos ASPICs en poche. Ça va être l’éclate ! »

Sans penser au fait que techniquement, il faudra bien que les comparses se mettent à travailler pour gagner de l’argent. James arriverait peut-être enfin à épouser Lily et ils auraient tous un tas de responsabilités pas drôle qui n’allaient pas leur donner l’occasion de profiter tant que cela de la vie. Mais Sirius était loin de penser à ce genre de chose. La seule chose qu’il voyait, c’était la liberté qu’il allait obtenir parce qu’il savait une chose : dans tous les cas à aucun moment il n’allait se retrouver coincé à cause de sa famille de dégénérée. Sa mère n’allait pas s’amuser à lui trouver une femme ennuyante à épouser, pour qu’il fasse un tas d’enfant aussi dégénéré que les autres membres de sa famille. Ça non merci, il en était sûr, jamais il ne laisserait plus aucun Black décider pour lui. Autant dire, donc, que la vie ne pouvait que lui sembler parfaitement belle.

Ils avaient clairement encore du temps devant eux avant de partir de Poudlard, mais ça n’enlevait pas le fait qu’ils puissent décider de rêver de la suite. Sirius ne pouvait pas s’empêcher d’avoir des rêves de grandeur, même si au vu de sa situation, quelques portes allaient sans doute lui être fermées. Mais au pire, ce ne serait clairement pas de bonnes portes, donc ça serait forcément bien une fois qu’ils auraient quitté l’école de magie. Même si, en même temps, Sirius voulait bien reconnaître que ça allait lui faire bizarre de ne pas juste être avec ses trois amis, en tant que roi de l’école de magie. Ils seraient les rois du monde dehors, assurément, mais ça allait être différent et ça allait faire bizarre. Pas au point qu’il puisse craindre la suite.

Et il avait l’ignorance de la jeunesse qui l’empêchait de réellement se rendre compte que lui pouvait bien être impatient pour la suite, mais que ce n’était pas le cas de Remus. Ce n’était pas qu’il ignorait ce qui attendait son ami en soit, il savait bien que ce dernier ne passait clairement pas des étés formidables quand il rentrait chez ses parents et il y avait de forte chance donc que sa vie en dehors de l’école de magie ne soit pas vraiment belle… mais Sirius avait cette ignorance qui faisait qu’il considérait que les choses n’allaient pas se passer mal pour eux tous, qu’ils allaient trouver leur place. En fait, dans le monde idéal, ils s’installeraient tous dans une maison tous ensemble et seraient juste les rois du monde.

« Aucune idée ! » Répondit-il avec enthousiasme quand Remus lui demanda s’il savait déjà ce qu’il allait faire quand il allait quitter Poudlard. Il devrait se montrer justement moins enthousiaste et heureux de ne pas savoir ce qu’il allait faire une fois les études terminées, mais en même temps il n’avait aucune envie de se prendre la tête. « J’ai aucune envie de terminer comme tout le monde à faire un boulot minable au ministère. » Ce que faisait quand même une bonne partie du monde magique. « J’ai encore le temps de trouver ma voix, si j’en ai une. » Ajouta-t-il en riant, avant de reprendre la parole rapidement. « Et toi, tu sais ce que tu veux faire ? »

Parce qu’il pouvait techniquement tout faire non ? Non. Mais Sirius ne pensait pas comme ça. Bêtement, il décidait d’ignorer complètement le fait que son ami n’allait sans doute rien pouvoir faire faire concret dans sa vie, parce que le monde n’était pas prêt à accepter un monstre comme lui et que justement, Poudlard était le cocon parfait pour qu’il puisse envisager d’avoir une vie normale. Vie qui devenait tout d’un coup anormal dès qu’il partait du château, même pour retrouver sa famille incapable de réellement l’accepter comme eux l’acceptait. Non, il ne se rendait pas bien compte de tout ça, pas parce qu’il était idiot, juste qu’il balayait tout ça d’un revers de la main beaucoup trop inconscient et préférant largement se contenter de sa belle vision du monde.

Remus sembla surprit par la question de Sirius, ce dernier se rendant compte en entendant son début de réponse que la question qu’il venait de poser était effectivement un peu délicate. Ce n’était pas par manque d’intérêt qu’il ne pensait pas forcément au fait qu’il soit difficile pour Lunard d’avoir une vie normale, c’était surtout parce que lui le voyait comme une personne parfaitement normale qui avait juste besoin d’un peu de temps pour lui de temps en temps. Il ne voyait pas vraiment tout ce qui empêchait Remus de vivre normalement, parce qu’il n’avait pas envie de le mettre dans une case différente. C’était comme ça depuis le début, ils avaient décidé de tous devenir des animagi dans le but de l’aider certes, mais surtout parce qu’il méritait une vie normale.

Lunard lui apprit donc qu’il ne savait pas ce qu’il avait envie de faire plus tard, ce qui en soit n’était pas réellement le souci, Sirius lui-même n’était pas forcément décidé sur ce qu’il ferait une fois l’école terminé. Bêtement sans doute, il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il avait encore le temps de voir les choses venir, même s’il savait déjà ce qu’il n’avait surtout pas envie de faire. Mais pour Remus ce n’était pas la même chose, ce dernier avait surtout l’intention de prendre tout ce qu’on sera capable de lui offrir, avec un peu de chance…

« Tu trouveras forcément quelque chose ! » Répondit-il, avec une très grande assurance dans la voix. Mais pas comme celle qu’il avait l’habitude d’utiliser quand il parlait légèrement d’un sujet, quand il se vantait lui-même de ses propres capacités. Non, il était assuré, mais surtout sérieux. « Regarde ça se passe super bien ici. Qui aurait cru que tu parviendrais à suivre une scolarité normale ? Et pourtant, tout marche parfaitement à Poudlard. » Si on enlève le soir où Servilus avait approché un peu trop du loup-garou à cause de lui, mais c’était un détail ça après tout (au fond Sirius regrettait à peine ce qu’il avait fait, il avait promis de ne plus faire de connerie, mais il n’en avait que faire de Rogue et son gros nez crochu). « En plus tu as Dumbledore dans la poche, il t’aidera c’est sûr ! » Ça ne sera surement pas facile, Sirius ne le niait pas, mais il considérait qu’il valait mieux avoir confiance pour parvenir à obtenir quelque chose. Patmol n’en voulait jamais à Lunard de se montrer quelque peu morose par moment, il était juste là pour redorer l’ambiance. « D’ailleurs, tu pourras peut-être trouver quelque ici ? »

Il avait tellement ses habitudes à l’école de magie, ce n’était quand même pas une si mauvaise idée. Bon, évidemment Sirius ne pouvait pas prendre de décision à la place de Remus, la seule chose qu’il souhaitait c’était lui prouver que le champ des possibilités était là, qu’il ne devait pas se fermer lui-même les portes. Les portes, ils devaient les défoncer à coup de pied, pas se bloquer devant.