C'est reparti pour un tour ! [Patmol :33]

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eter était fébrile. Il n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit tant il avait attendu avec impatience ce jour. Quand d'autres appréhendaient la rentrée en traînant la patte, Queudver, lui, attendait ce jour comme on espère le Graal. Ce n'est pas qu'il avait passé un été si terrible, bien sûr que non, mais disons qu'il avait été... solitaire. Bien sûr, James, Sirius et Remus (surtout Remus, on ne va pas se le cacher) lui avaient écrit, mais ce n'était tout de même pas pareil que de passer du temps ensemble en vrai... Et puis, Peter savait que Sirius avait fugué chez James... et l'air de rien, il n'avait su s'empêcher d'éprouver une certaine pointe de jalousie à la perspective qu'il passe leur été tous les deux ensemble quand lui-même restait coincé dans son petit appartement de la banlieue d'Edimbourg. Sans oublier qu'à chaque pleine lune, il avait eu une pensée angoissée pour Remus... il n'aimait définitivement plus l'été comme ça avait pu être le cas dans sa prime enfance, quand cela lui permettait d'échapper aux petites brutes qui avaient fait de lui son punching-ball.

Enfin, les vacances étaient enfin finies, et il avait vraiment hâte de retrouver ses camarades... qui étaient définitivement ce qui justifiait entièrement son impatience, car on ne pouvait pas dire en revanche qu'il soit impatient de retrouver ses professeurs qui, pour la grande majorité, lui menaient la vie dure. Impossible de leur en vouloir, Peter Pettigrow était une véritable calamité, et qui aurait bien du mal à s'en cacher. Non, clairement, essuyer les réprimandes et le double de retenue sous l'oeil sadique de Rusard, ce n'était pas ce qui lui vendait du rêve. En revanche, passer du temps avec ses meilleurs amis, ça il l'attendait clairement.

Arrivé tôt, la plupart des compartiments étaient encore vides, et il put par conséquent en réserver un, en espérant qu'il aurait l'autorité de mettre dehors ceux qui voudraient prendre les places qu'il réservait (rien n'était moins sûr). Ses camarades ne tarderaient sans doute pas. Enfin, Remus, en tant que préfet, passerait sûrement le début du trajet dans le compartiment dédié, mais Sirius et James donneraient le change. D'ailleurs, Peter se demandait s'il n'avait pas vu passer en coup de vent la chevelure broussailleuse de James... pas loin derrière une chevelure roux flamboyante qui laissait suggérer qu'il ne passerait pas sa tête par le compartiment tout de suite... contrairement à Sirius, par contre, qui finit par se présenter à la porte. Peter lui adressa un sourire radieux.

-Salut !

Il se retenait de harceler son interlocuteur de questions tout de suite, c'était sa manière à lui de tenter de paraître cool alors qu'il était plus que manifeste qu'il ne l'était pas du tout. De toute manière, Sirius avait toujours été plus doué que lui pour faire la conversation.

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air de rien, le seul fait d’être à nouveau appelé par son surnom mettait du baume au cœur de Peter. Pourtant, c’est vrai que Queudver, ce n’était pas ce qu'on faisait de plus élégant, mais le jeune homme s'en fichait. Pour lui, ce surnom représentait tout un tas de choses, et importantes qui plus est. Il était la marque de son appartenance à un groupe d'amis exceptionnels, il faisait de lui le détenteur d'un secret que personne d’autre n’était en mesure de soupçonner, en bref il était tout simplement parfait, et ça lui faisait définitivement du bien d’être ici. Tout serait parfait quand les maraudeurs seraient tous réunis, mais en attendant, ça lui convenait très bien d’être seul avec Sirius, même s'il espérait que leur conversation ne l'ennuierait pas, ou du moins pas trop vite.

Sirius lui demanda comment son été s’était passé. Peter aimerait avoir un milliard d’anecdotes intéressantes à raconter, mais ce n’était pas le cas, il fallait bien le reconnaître. Ses vacances avaient été d'un ennui mortel, et il n'y avait pas plus à en dire que ce qu’il avait écrit dans ses lettres. Elles n’étaient pas très longues, et ce n’était pas uniquement parce que le jeune homme n'aimait pas spécialement écrire, c’était surtout qu'il n’avait rien de particulier à dire. Peter rêverait d’être plus intéressant qu’il ne l’était en réalité, mais il n’avait pas l'imagination suffisante pour s’inventer une vie que l'on puisse en quoi que ce soit qualifier de palpitante. Et même s'il s'y essayait, il se doutait qu'il ne serait jamais convaincant. Peter appréhendait le jour où ses amis se passeraient de lui et décideraient d’arrêter de perdre leur temps en sa compagnie. Mais il se posait évidemment trop de questions.

-Oh, bah… c'était bien. Son ton était presque interrogatif, comme s'il y avait une mauvaise réponse à donner à cette question générale qui permettait pourtant toutes les réponses possibles. J'ai pas fait grand-chose, en fait. Mon père travaille toujours l’été, donc on n'est pas parti… C'est… rien de bien intéressant.

Rien que de s’entendre parler, Peter avait le don de s'ennuyer lui-même, si ça c’était pas un talent… il s’en voulait d’être si peu sûr de lui-même dans ce genre de circonstances. Il voudrait être capable d’avoir l'air cool et décontracté, ce qu’était Sirius sans fournir le moindre effort. Mais ce n’était pas demain la veille que ça arriverait.

- Et toi ? C’était comment chez James ?

Autant passer directement à ce qui était réellement intéressant. Bon, forcément, Peter en serait forcément au moins un petit peu jaloux. Mais il pourrait bien faire abstraction de cela si c’était pour entendre en détails le récit des dernières frasques du duo James-Sirius. Peter doutait fort du fait qu’ils soient juste restes dans leur coin tous les deux à attendre que le temps passe. Ces deux-là s'ennuyaient très vite, certes, mais il trouvait aussi très vite le moyen de palier cet ennui terrible. Donc à tous les coups, l’été avait été mouvementé, et le jeune homme avait sincèrement hâte d'en savoir plus.

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ans surprise, Sirius ne cacha rien de son enthousiasme à Peter en lui parlant de l'été qu'il avait passé en compagnie de James. Bien sûr, Peter était jaloux, mais il était malgré tout heureux pour ses amis, et surtout pour Sirius, qui échappait enfin à sa famille infernale. Pour lui, c'était une chance, un progrès. Ce n'était pas parce qu'il était envieux qu'il pouvait vraiment vouloir le malheur de ses amis. C'était même tout l'inverse. Si, un jour, Sirius et James devaient se déchirer et ne plus se parler, ce serait la fin du monde pour Peter. Donc oui, malgré tout, il était tout de même ravi de savoir que Sirius avait sûrement passé le plus bel été de sa vie en compagnie de celui qu'il considérait comme son frère.

Peter voulait bien le croire quand Sirius affirma que James avait les meilleurs parents du monde. N'importe quel parent devait paraître incroyable aux yeux de Sirius en comparaison de ceux auprès de qui il avait vécu et grandi, ceci dit, Peter n'avait aucun mal à reconnaitre que Mr et Mrs Potter devaient être des individus en or. Après tout, ils avaient accepté avec plaisir d'accueillir Sirius pendant deux mois entiers, ça voulait tout dire. Evidemment, Peter continuerait de considérer malgré tout que ses parents restaient quand même les meilleurs parents possibles, même s'ils étaient barbants. Ceci dit, ce n'était certainement pas eux qui auraient accepté d'accueillir Sirius pendant deux mois chez eux. Mais Sirius n'aurait sans doute pas voulu passer deux mois chez lui non plus, en vérité.

Peter afficha un sourire amusé quand Sirius affirma que le duo avait été très studieux et n'était pas sorti de tout l'été. Il n'y croyait évidemment pas, pas une seule seconde, pas un seul instant. Il se doutait qu'ils n'avaient pas dû manquer une occasion de faire les quatre cents coups tous les deux. En fait, de manière générale, le jeune homme idéalisait à peu près tout dans l'amitié fraternelle de Patmol et Cornedrue, alors l'un dans l'autre, il lui était bien évidemment parfaitement impossible d'être objectif comme il se devrait. Dans tous les cas, ils avaient mis au point tout un tas d'idée, et Peter était plus qu'impatient d'en entendre le détail, en espérant que son interlocuteur en omettrait le moins possible. Avant d'ajouter que ce serait bien qu'ils se voient tous l'été prochain. Est-ce que Peter avait un peu trop affiché sa jalousie ? Dans ce cas, il le regrettait. Mais il ne regrettait pas en revanche la suggestion de Sirius. Il n'attendait rien d'autre de son côté, lui.

-Ce serait génial ! dit-il sans dissimuler son enthousiasme. Alors, c'est quoi vos idées ?

Il voulait absolument tout savoir. A présent qu'il pouvait de nouveau être mis dans la confidence, il ne voulait surtout pas passer à côté de l'opportunité.

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Un sourire ravi illumina le visage de Peter quand Sirius observa qu’il fallait qu’ils mettent le paquet, cette année. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que cette affirmation. Le jeune homme ne demandait qu’à participer aux frasques des maraudeurs et à retirer un peu de la gloire que le petit groupe récolterait après avoir marqué une fois de plus les mémoires des autres élèves… Et puis, leurs coups bas revenaient toujours ou presque à une bonne tranche de rire, donc c’était tout ce qu’il pouvait demander. Encore plus s’ils devaient choisir Servilus pour cible. En vérité, Peter n’avait rien de personnel contre ce dernier, il le détestait par principe, parce que c’était ce que les autres faisaient… et l’initiative était rendue facile par les airs patibulaires du vert et argent et par ses idéaux pro sang pur. Donc bon, c’était une cible facile, et Peter ne disait jamais non quand il était question de s’acharner sur lui. Il apportait même sa pierre à l’édifice quand il le pouvait. Même si sa contribution était toujours… à son image… médiocre.

Trafiquer le chaudron de Servilus, c’était une idée de génie, Peter applaudissait des deux mains (enfin… non, mais il était pas loin de le faire pour de vrai). Ils auraient dû le faire bien plus tôt, mais il n’était jamais trop tard pour mettre leurs idées les plus brillantes à exécution. Et clairement ce serait bien mérité. Peter était sûr que Cornedrue ne serait pas d’un avis différent. Quant à Lunard… peut-être qu’il le serait, mais il dirait rien malgré tout donc…

-Il va pas le remercier d’avoir traité sa copine de sang-de-bourbe, répliqua Peter, même s’il n’apprenait rien à Sirius qu’il ne sache déjà. Il se permettait juste d’occulter la potentielle jalousie que Sirius pouvait ressentir, peut-être à l’idée de passer au second plan après Lily (qui techniquement n’était pas la copine de James, mais bon, elle finirait sûrement par le devenir). Sentiment que Peter connaissait bien… son appréhension – tout à fait fondée – de passer au… dernier plan était plus ou moins constante. C’est une idée de génie, en tout cas, ajouta-t-il comme pour occulter le sujet, qui de toute façon ne se discutait pas, c’est pas demain la veille que Servilus et James allaient se balader bras dessus bras dessous dans les couloirs de Poudlard et cesseraient de se faire la guerre. Mais si vous faites ça en cours de potion, je pourrais pas le voir, réalisa-t-il un peu dépité. J’ai été recalé en potions. En fait, j’ai été recalé à peu près partout…

Sans surprise, mais ça ne l’empêchait pas de se sentir particulièrement dépité. Cette année, les occasion de passer du temps avec ses meilleurs amis allaient être divisées par l’infini au vu de ses déplorables résultats aux BUSE… Sirius ne s’en étonnerait sûrement pas, surtout en ce qui concernait les potions, mais au moins, comme ça, l’info était jetée, comme ça, au passage. Même si pour le reste de ses amis, ça ne changeait sûrement pas grand-chose en fin de compte.

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eter afficha un sourire quand Sirius observa qu'il aurait tout le temps de s'amuser, avec les heures de creux qui lui laissaient ses déplorables résultats aux BUSE. Il appréciait l'effort que faisait Sirius pour lui faire voir les choses du bon côté plutôt que de mettre en exergue ses tares évidentes, mais ça ne suffisait pas franchement à lui remonter le moral en réalité. Il faisait de son mieux pour ne pas trop se plaindre. Il avait le sentiment que s'il exprimait trop clairement le fond de sa pensée, il allait ennuyer ses amis. Déjà qu'il se plaignait beaucoup trop souvent. Sa vie dépendait presque intégralement de l'assentiment de ses meilleurs amis, et de fait, il préférait largement abonder dans leur sens plutôt que d'afficher ses craintes et son inconfort... même si, qu'il cherche à le cacher ou non, il était sans doute trop transparent pour faire réellement illusion au bout du compte.

En tout cas, il n'irait pas contredire Sirius, quand bien même il n'était pas de son avis, pour le coup (ça arrivait, parfois... mais quand ça arrivait, il s'abstenait toujours de dire ce qu'il pensait vraiment) : comment pourrait-il s'amuser seul dans son coin ? Des heures de libre, très bien, mais la belle affaire si ses meilleurs amis étaient en cours pendant ce temps là. Il n'avait plus qu'à espérer que ces derniers envisageraient de sécher le plus souvent possible pour lui tenir compagnie, car dans le cas contraire, son année scolaire allait être d'un ennui mortel... bon, il devait en profiter pour au moins réussir à exceller dans les matières qu'il lui restait mais... bref, ça c'était une autre affaire.

Mais dans tous les cas, Sirius le rassura en lui affirmant que peu importe le coup bas qu'ils feraient à Servilus, ils s'arrangeraient pour que leur ami puisse y assister. C'était une chose que Peter avait eu besoin d'entendre et qu'il était rassuré d'entendre, même... Il avait peur, par-dessus tout, d'être tenu à l'écart, déjà qu'il avait parfois le sentiment qu'il était le boulet que les trois amis se traînaient au pied comme une ombre... Car il est vrai que Peter pouvait être sacrément collant quand il le décidait.

-C'est sûr que ça devrait pas poser problème, répondit Peter avec une sorte de fausse assurance qui dissimulait très difficilement l'absence totale de confiance qu'il plaçait en lui-même. Et ce n'était pas peu dire, il n'en avait vraiment aucune. Mais faut pas vous gêner pour quand je serai pas là aussi, sinon vous avez pas fini de m'attendre.

Il essayait de dire ça avec détachement, la vérité, c'est qu'il partait un peu à la pêche aux compliments. Il avait envie qu'on lui dise qu'il était indispensable au groupe... Quand bien même, en réalité, il savait pertinemment qu'il ne l'était pas.

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eter vivait dans une sorte d'insécurité constante qui devait être relativement éprouvante à vivre, à dire vrai, pour les personnes qui l'entouraient. Quelque part, il en avait conscience, et dans ces quelques moments de lucidité, il avait d'autant plus le sentiment d'être un boulet pour eux. Bref, le rat qui se mord la queue. C'était ainsi qu'il se percevait, en effet. Il n'y pouvait rien, Peter s'estimait terriblement chanceux d'avoir ses trois meilleurs amis auprès de lui, et il songeait souvent qu'ils ne toléraient sa présence que par défaut, parce que les choses s'étaient faites ainsi, et qu'il n'avaient pas eu le coeur d'y changer quoi que ce soit. C'était bien évidemment la pire manière de voir les choses, et ce n'était pas rendre justice à l'amitié que le reste des maraudeurs lui portait, mais il ne réussissait pas à faire abstraction de ces incertitudes.

Car oui, Sirius avait beau le rassurer et lui rappeler qu'ils formaient un quatuor, il estimait que dans les faits, tout était plus nuancés. Oui, les maraudeurs étaient un quatuor, mais il fallait tout de même observer certaines choses. Comme le fait que Remus tout comme lui ne pouvaient prétendre à une relation aussi fraternelle que celle que partageaient Sirius et James. Cela n'ôtait rien à leur amitié pour autant, bien sûr, mais Peter était... enfin, il était Peter. Il avait besoin d'être rassuré constamment, cherchait sa place sans arrêt, et il était fort à parier qu'un jour ou l'autre, les maraudeurs en auraient assez de le voir douter à ce point, constamment. Et ça aussi, c'était une de ses inquiétudes, c'est vrai. Malgré tout, il choisit de garder ses réflexions pour lui. Sirius faisait tous les efforts possibles pour essayer de le rassurer, et Peter voulait vraiment y croire. Il avait besoin d'y croire, d'ailleurs, parce que s'il décidait de rester sur les mêmes pensées en boucle (ce qu'il faisait souvent), il n'aurait plus à s'inquiéter de perdre ses amis, puisqu'il les aurait perdus pour de bon. Alors il parvint même à afficher un fin sourire quand Sirius fit remarquer que grâce à lui, ils avaient une excuse en or pour sécher. Pas le genre d'excuses que leurs professeurs sauraient apprécier, sans doute... mais ils s'étaient rarement intéressés à l'opinion de leurs professeurs. Quand au préfet.

-Comme si vous aviez besoin d'une excuse, tout à coup, répondit-il d'un ton amusé, tout de même un peu plus détendu à présent. Il avait les amis les plus cools de tout Poudlard, il ne fallait pas qu'il l'oublie. Alors au fond, il devrait juste se contenter d'en profiter et ne pas se poser plus de questions que cela. Je suis sûr que Remus sera emballé par ce futur programme.

Lui, le préfet qui était supposé donner l'exemple. Bah...

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eter devait bien reconnaître cela à Sirius, son enthousiasme à tout épreuve abattait d'office le moindre début de commencement de réticences de sa part. C'était toujours comme ça avec les maraudeurs, et définitivement pour cette raison que l'adolescent tenait à ce point à ses meilleurs amis. Ils avaient le don de lui rendre sa confiance dès que cette dernière allait se perdre allez savoir où. Intarissablement, indéfectiblement, ils savaient lui rendre l'estime qu'il avait de lui-même et lui donner le sentiment d'avoir un minimum d'importance, de compter ne serait-ce qu'un peu pour quelque chose, en tout cas.

Ce qui n'avait rien d'une tâche aisée, quand il était question de lui. Le jeune homme avait beaucoup trop tendance à se dévaloriser. Il ne se voyait pas mériter les efforts que l'on faisait pour James, pour Sirius et pour Remus, mais son ami savait très vite lui faire oublier tout début de commencement d'arguments. Il se demanderait toujours comment il avait bien pu mériter des amis pareil, mais ce qui faisait d'eux des amis exceptionnels, c'était justement ça, aussi, le fait qu'ils le rassuraient constamment sur le fait qu'il n'était pas de trop. Même s'ils finiraient peut-être par s'en lasser un jour, chose qui serait entièrement compréhensible au demeurant.

Servir d'excuse à Remus pour qu'il évite de jouer les préfets avec eux, c'était amusant à imaginer, mais dans les faits, ils ne pouvaient bien évidemment pas y croire. Il était assez certain, de l'ordre de la pure évidence, même, que Remus avait renoncé depuis longtemps à faire la loi les concernant. Au tout début, il avait peut-être essayé de se montrer digne de son insigne de préfet, mais au final, ça lui était assez vite passé, il faut le dire. En même temps, s'il y avait bien deux personnes à qui il était impossible de faire entendre raison, c'était bien Patmol et Cornedrue.

-En même temps ce n'est pas comme s'il nous avait toujours laissé faire tout ce qu'on voulait en faisant semblant de regarder dans l'autre direction, répondit Peter avec un fin sourire au coin des lèvres.

C'est sûr, ils avaient de la chance d'avoir un préfet dans leurs rangs... Parfois, Peter culpabilisait même un petit peu, à ce sujet, pour tout dire. Parce qu'elle se disait que le jeune homme devait voir dans son insigne de préfet une forme d'accomplissement méritée. Avec tout ce qu'il avait traversé, vécu et subi, c'était tout de même incroyable qu'il ait réussi à tirer son épingle du jeu. Et c'était aussi pour ça que Dumbledore l'avait choisi, sans doute. Alors parfois, faire que Remus passe vraiment pour le meilleur des préfets taraudait Remus.

-Peut-être que la vraie mission, ce serait faire en sorte que Remus devienne préfet en chef l'an prochain tout en continuant à nous couvrir. Je me dis qu'on devrait le laisser nous arrêter, une fois ou deux, juste pour la forme, tu vois.

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eter afficha un sourire satisfait quand Sirius observa que son idée était excellente. Bon, il supposait quand même que son ami en faisait des caisses, parce qu'il doutait tout de même d'avoir été brillant à ce point-là, et il était convaincu que c'était une suggestion que James et lui avaient déjà voulu faire, même s'ils ne l'avaient jamais formulé à voix haute. Pour ce qui était d'avoir des idées innovantes, Peter était le dernier des derniers, et il le savait pertinemment, il ne se leurrait pas sur la question...

Mais malgré tout, ça faisait toujours du bien à l'ego quand une de ses idées obtenait l'approbation du groupe ou d'au moins un membre du groupe. C'était probablement un autre des grands défauts du jeune homme, il avait impérieusement besoin de recevoir l'approbation et l'aval de ses pairs, quitte à faire absolument n'importe quoi pour l'obtenir. En l'occurrence, il n'avait pas eu besoin de faire ou de dire grand-chose, mais c'était agréable d'être considéré, même temporairement, même si ça ne durerait forcément pas, il ne fallait pas se leurrer, comme celui qui avait pris une décision intelligente que le reste des maraudeurs allait suivre... enfin, techniquement, ça ne dépendait pas que d'eux deux.

Il était bien possible que James désapprouve ou surenchérisse avec une idée encore meilleure... et il était possible aussi que Remus soit mal à l'aise avec cette suggestion. Même s'il était sans doute fier d'avoir été nommé préfet de sa maison, Peter ne pensait pas qu'il coure après le titre de préfet en chef, surtout qu'avec son violent syndrome de l'imposteur (qu'il avait en commun avec Peter, d'ailleurs), il s'imaginerait peut-être qu'il n'avait pas sa place et que d'autres la méritaient bien plus que lui-même.

-Parfois, ouais, répondit Peter dans un sourire qui ressemblerait presque à une grimace. Sirius ne faisait que le taquiner, évidemment, mais de taquinerie en taquinerie, l'estime déjà bien basse que Peter avait de lui-même s'en trouvait rognée progressivement. Non, ses amis n'étaient pas réellement à blâmer pour cela, Peter n'avait besoin de personne pour se flageller mentalement... mais sa susceptibilité mise à mal ne lui faisait pas le plus grand bien, loin, très loin de là. Mais faut en profiter, j'aurais sans doute plus aucune autre idée brillante avant un an ou deux.

C'était dit sur le ton de l'humour, ce n'était pas du tut pour s'apitoyer... Il n'empêchait qu'il y avait un fond de vérité dans tout ça. Ce n'était jamais lui qui faisait ses choix, ce n'était jamais lui qui prenait les décisions, et c'était évidemment, tant mieux. Heureusement, les autres avaient toujours de bonnes idées pour compenser. Et il préférait les suivre plutôt que les donner.

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eter devait bien avouer que quand il était susceptible de susciter l'hilarité chez un de ses meilleurs amis, il en éprouvait toujours une certaine fierté. C'est qu'il n'était clairement pas le rigolo de la bande... D'ailleurs, dans la bande, il ne savait pas franchement ce qu'il était : ni le plus drôle, ni le plus cool, ni le plus intelligent, ni le plus décontracté... que dalle, nada. Enfin bref, oui, il jubiliait intérieurement d'avoir su amuser l'amuseur, même si c'était peut-être à ses dépens, car si la blague était un tant soit peu drôle, c'était sans doute parce qu'elle ne venait pas de nulle part. M'enfin, il n'allait quand même pas trop y réfléchir, ça valait mieux. Son rire se changea en grimace un peu pincée quand Sirius affirma qu'il avait quand même intérêt à ne pas attendre à ce point longtemps avant d'avoir une idée tout aussi brillante. C'était con, mais ça lui mettrait presque la pression, en réalité. Mais il ne dit rien, tout de même, et laissa son sourire s'effacer progressivement pour disparaître au moment où Sirius évoqua James.

Ce n'était pas forcément le fait que Sirius veuille savoir où était James qui le dérangeait, lui aussi se posait la question et avait envie que leur ami se joigne à eux, mais il y avait cette petite voix dans sa tête qui lui soufflait que Sirius s'ennuyait avec lui et avait besoin de la présence de son frère de coeur pour égayer son temps qu'il lui avait déjà consacré tout l'été qu'ils avaient passé ensemble quand Peter, de son côté, s'était senti délaissé et mis à l'écart. Une fois n'est pas coutume, l'absence totale de confiance en lui de Peter se manifestait en cet instant... Et il s'imaginait tout un tas de trucs stupides, à commencer par le fait que Sirius s'ennuyait comme un rat mort (blague sur les rats de qualité par ici) en sa présence.

-Evidemment que j'en suis capable, répondit Peter d'un ton qu'il fit le moins renfrogné possible, même si y a sûrement rien à voir, il doit être en train de draguer Evans, pour changer.

Malgré tout, il ne pouvait que relever le défi tacite que lui lançait son meilleur ami, même si c'était évidemment très imprudent. Quand un de ses meilleurs amis lui lançait un défi, il était tout bonnement incapable de passer à côté de l'occasion, ce serait mal lui ressembler. Et Sirius le savait pertinemment, forcément.

-Bon, fais le guet, OK ?

Il savait qu'il pouvait compter sur Sirius pour ça, et il ne fallut pas beaucoup plus de temps pour que Peter disparaisse au profit d'un rat, et que sa vision change radicalement d'échelle... Il risquait d'en faire hurler plus d'un dans les couloirs du train.

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eter émit un ricanement amusé quand son ami lui suggéra de profiter de sa transformation pour aller mordre la jambe… de James ou d’Evans ? Dans le doute, Peter allait éviter de poser la question. Dans tous les cas, ce n’est pas comme s’il avait l’intention de le faire vraiment, ce ne serait pas son genre. Il n’était clairement pas du genre à faire ce genre de choses gratuitement… Ou pas. En vérité, il en était tout à fait capable, et il l’avait déjà fait, avec des serpentards qui étaient venus emmerder leur petite bande. La triste vérité, c’était que si un de ses meilleurs amis lui demandait de le faire, il le faisait, dans l’espoir bien sûr de trouver grâce à leurs yeux : c’était son seul et unique intérêt dans l’affaire, et il ne pouvait pas réellement le nier.

Ceci dit, il n’avait pas vraiment l’intention de mordre la jambe de qui que ce soit, parce que pour le coup, ce serait contreproductif, mais le seul fait qu’il ait réfléchi à la question en disait long à son sujet en réalité. Peu importe, il allait donc s’acquitter de la mission qui était la sienne. L’instant d’après, il se changeait donc en rat et tentait d’aller jeter un œil à proximité. C’était pas aussi simple que ça le semblait, c’était difficile d’avoir une vue d’ensemble quand on en était réduit à la taille d’un rat, ce qui voulait dire, naturellement, qu’on était plus prompt à faire des erreurs, assez logiquement. Au fil du temps, Peter avait appris à se faufiler discrètement partout, et ça servait largement au groupe, mais ce n’était pas toujours si efficace que cela, bien évidemment, et parfois, c’était même un échec particulièrement cuisant.

Comme en cet instant. Il avait pu parcourir plusieurs wagons sans problème, mais ça s’était corsé quand il avait été repéré dans un wagon rempli de Poufsouffle de quatrième année.

-UN RAT !! JE DETESTE CES MACHINS ? DEBARASSE-M’EN !!

La fille était hystérique. Résultat des courses, voilà qu’on essayait de l’assommer avec un gigantesque manuel de métamorphose sans qu’il soit capable d’y faire quoi que ce soit. Sans qu’il puisse y faire ne serait-ce qu’un début de commencement de quelque chose. La solution serait certainement de fuir, mais il n’y arrivait pas, il était constamment bloqué par l’un ou l’autre de ces sadiques. Se retransformer, alors ? Bien sûr que non, pas besoin d’être un génie pour comprendre que ce serait la pire idée possible. Non, il ne voyait définitivement pas ce qu’il pourrait faire, et pour la peine, il se retrouvait coincé, et c’était un sentiment extrêmement paniquant pour lui. Il espérait de tout cœur que Sirius entende les cris et intervienne, sinon, il ne donnait pas cher de sa peau. Mais qu’elle idée, franchement ! Surtout que, au bout du compte, ce n’était pas pour autant qu’il avait réussi à repérer James ou à savoir ce qu’il faisait : on pouvait le dire, c’était un échec sur tout la ligne.

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