La famille c'est compliqué ♢ Hazel

M

arlene remontait tout juste de la salle commune des Poufsouffle, après un passage express en face des cuisines ou  un elfe lui avait apporté sa commande, deux tasses fumantes de son breuvage préféré ainsi que de celui de sa tante. La jeune Poufsouffle avait de très bonnes relations avec les elfes, il fallait dire qu'ils étaient quasiment voisins, géographiquement parlant, et elle allait souvent vers eux pour discuter -et pas juste grignoter des trucs gratuits. Elle aurait aimé qu'ils réalisent à quel point leur place était injuste, à quel point ils étaient écrasés par la société sorcière !

Quoi qu'il en soit, après avoir un peu discuté avec l'elfe, et tenté vainement de lui faire entendre son opinion, elle avait pris la direction de la sortie, d'un peu meilleure humeur qu'au réveil, après ses cauchemars.
Il faisait toujours beau, alors c'était dans le parc qu'elle devait retrouver Hazel, pour profiter d'un trou dans leurs deux emplois du temps. Sa tante étant professeur à Poudlard, c'était facile de la voir au quotidien, c'était comme si elles vivaient dans la même maison et, elle pourrait presque croire que rien n'avait changé, lorsqu'elle la croisait aux détours d'un couloir, déjeunait avec elle... Mais tout avait changé.

Marlene sourit en la voyant assise sur le banc, et accélère un peu le pas. Il faisait encoreun peu frais, comme c'était le matin. « Ton café bien chaud, tatie. » Elle lui tend la tasse et s'assoit à côté d'elle, l'observant du coin de l'œil. Ca lui faisait toujours aussi bizarre, sa nouvelle couleur de cheveux, elle n'arrivait pas à s'habituer. Hazel avait toujours été l'exception à la règle, la seule McKinnon qui n'avait pas hérité des cheveux sombres, presque corbeaux. Non, les siens était d'un blond que Marlene avait toujours envié, alors même qu'elle ne faisait pas attention à son apparence physique, à la base.
Elle détestait ce nouveau style. Elle le détestait, parce que à chaque fois qu'elle voyait sa tante aux couleurs brunes du deuil, elle repensait à ce qu'elles avaient perdues.

« Désolée du retard, je discutais avec l'elfe de Maison. » Marlene s'excuse avec une mine un peu contrite. Discuter avec Hazel n'était pas forcément très facile, depuis le drame. Surtout à cause de Marlene, en fait. Elle savait qu'elle n'était pas facile à vivre... C'était sûrement pour ça qu'Hazel avait préféré la laisser à son autre tante. « Alors... ça se passe bien, avec les nouveaux professeurs ? J'adore Meadowes, elle est extra. J'espère qu'elle durera plus longtemps que les autres. »

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L

a plupart des adolescents auraient très mal vécus le fait d'avoir un membre de leur famille dans le corps professoral, ça avait tendance à faire d'eux des victimes de moqueries faciles. Mais pour Marlene, ce n'était pas nouveau, après tout Hazel avait commencé à Poudlard en même temps que sa première année. Et puis comme elle enseignait une option, il n'y avait jamais eu de question de favoritisme... Marlène préférait rester loin, très très loin de l'arithmancie. Elle était plutôt pratique et manuelle, loin d'être une tête comme Emmeline... Et même si elle l'avait été, c'est vrai que sa tante comme professeur... pas top. A une époque, ça ne l'aurait pas embêtée, mais depuis le drame... Leur relation s'était dégradée.

Malgré tout, malgré sa colère, sa frustration, Marlene fait un petit effort avec son café et sa bonne humeur. Elle en voulait un peu à tout le monde mais elle savait qui étaient ses véritables ennemis. Et ce n'était pas Hazel. Alors la jaune et noire essaie de passer outre leur conflit, et profite de sa boissin chaude et d'une conversation qui potentiellement pouvait dégénérer à tout moment.

« Oh, je savais pas que tu la connaissait. » Ce n'était pas forcément une mauvaise chose mais... Marlene n'avait pas envie que sa tante apprenne qu'elle avait commencé des cours particuliers en Défense Contre les Forces du Mal. Elle n'en avait parlé directement qu'à Emmeline, préférait garder ça discret pour le moment... Parce que connaissant certains adultes et camarades, ils voudraient la décourager ou jalouserait ce qui pourrait être perçu comme un traitement de faveur... ou bien la qualifierait de lèche-baguette. Mais l'adolescente n'entrait dans aucunes de ces cases, elle avait ses raisons et appréciait sincèrement que le professeur Meadowes ait accepté de l'aider.

« Tu sais, les BUSES ne sont que des examens. Ce n'est pas comme si j'allais jouer ma vie.. » Elle est sur la défensive. Parce que l'école n'était plus à ses yeux qu'une perte de temps, un obstacle à dépasser. Parce que ça ne les aidait pas d'être abrités derrière de grands murs et traités comme des gamins. Marlene n'en démordait pas, si elle avait pu elle ne serait même pas revenu à Poudlard -quand bien même tant lui aurait manqué.

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