La forêt interdite ne portait pas son nom pour rien, si elle s’appelait ainsi, c’était qu’elle était interdite. Mais en même temps, cet endroit regorgeait d’élément qu’on cherchait sans aucun doute à cacher aux autres. Et Xenophilius était un peu trop du genre à essayer de découvrir ce qu’on cachait au « commun des mortels » dans le but d’en savoir le plus possible. Pas parce qu’il était à ce point avare en connaissance et qu’il avait envie de tout connaître. Simplement parce qu’il ne voulait pas qu’on lui cache quoi que ce soit. Et Xeno avait bien évidemment envie de partager ces connaissances, sans encore réaliser que dans le futur il n’allait pas manquer de créer un journal dans le but de faire découvrir la vérité aux autres. Oui, clairement, Xenophilius avait envie de connaître la vérité et il avait même envie de partager cette vérité.
Donc, forcément Xeno n’était pas le dernier à se promener autour de la forêt interdite. Au bout de sept année à Poudlard, il avait quand même eu souvent l’occasion de s’y rendre et maintenant qu’il était de retour à Poudlard – pour sa dernière année en plus – il fallait qu’il en profite. Dans un peu moins d’une année, il n’aurait plus la possibilité de passer du temps dans l’école de magie, c’était donc cette année qu’il devait découvrir tous les secrets de la forêt interdite. Il venait donc d’y passer plusieurs heures, un carnet et une plume à la main, prenant diverses notes. Le soleil avait eu le temps de se coucher entre temps, ce que Xenophilius n’avait pas spécialement réalisé alors qu’il se promenait entre les arbres touffus. Mais maintenant qu’il s’approchait de l’orée de la forêt, il le réalisait un peu. Autant dire que le jeune homme n’avait pas intérêt à trop trainer avant de rentrer, même s’il n’avait pas non plus trop peur des conséquences. Si c’était le cas, il était évident qu’il ne ferait rien de sa vie, qu’il se contenterait simplement de rester à sa « place ». Mais ce n’était pas son genre, absolument pas son genre.
Mais bon, quand même, le but n’était pas de rentrer au beau milieu de la nuit non plus. Alors, il avait l’intention de rentrer au château, mais ce fut sans se douter que sa route n’allait pas manquer de croiser celle d’un Black. Xenophilius avait l’habitude de ne pas avoir beaucoup d’amis, clairement il y était habitué depuis toujours. Dans son enfance c’était le cas, à Poudlard c’était le cas, il ne se souciait en aucun cas de ce que les autres pouvaient bien penser de lui. Mais en même temps, il n’appréciait pas non plus tant que ça le fait d’être le souffre-douleur de quelqu’un. Et Regulus Black était loin d’être le genre de personne particulièrement tendre avec lui-même. Autant dire qu’il n’aimait pas spécialement l’idée que son chemin croise le sien, même s’il espérait encore pouvoir se contenter de l’ignorer et de se diriger vers le château.
egulus était extrêmement respectueux du règlement. On pouvait lui reprocher de nombreuses choses, c'est une certitude, mais en aucun cas de sortir des clous. Non, on pourrait même affirmer que le jeune homme était plutôt... sage. Son but n'était pas de faire de vagues, seulement d'être à la hauteur. Et pour ce faire, il fallait impérativement qu'il se montre, disons, respectable.
Cela ne voulait absolument pas dire qu'il était exempt de tout défaut... Cela voulait seulement dire qu'il faisait ce qu'il fallait comme il le fallait, du moins en fonction des convictions familiales, qui pour la peine étaient aussi ses convictions. Ce serait pour lui une humiliation totale si ses parents devaient recevoir un courrier de Poudlard qui viendrait leur rapporter il ne savait quelle attitude indigne. Ils y avaient suffisamment eu le droit avec Sirius... Et forcément, les récents événements n'avaient pas arrangé les choses, il éprouvait une pression supplémentaire, un besoin complémentaire d'irréprochabilité, somme toute.
En somme, ce n'était clairement pas son genre que de traîner du côté de la forêt interdite. De toute manière, il ne voyait pas pourquoi il s'y risquerait. Il ne trouvait aucun attrait à cet endroit. Certaines personnes en appréciaient le danger, l'attrait du frisson, ce n'était pas son cas. Bon, on pourrait lui faire remarquer qu'en tant qu'aspirant mangemort, il devait ressentir le goût du danger... mais non. Il savait, bien sûr, qu'il s'engageait sur une voie particulièrement dangereuse, mais ça lui était égal. Il n'aimait pas le risque pour le risque, pas du tout, même. Ce qu'il appréciait, en revanche, c'était la perspective de pouvoir servir une cause qu'il estimait noble et à laquelle il avait la ferme volonté de consacrer tout son temps et toute son attention.
Malgré tout, oui, Regulus se trouvait aux abords de la forêt interdite, mais ça n'avait aucun rapport, en réalité, avec une quelconque intention de violer les règles... ni avec la forêt interdite en elle-même au bout du compte. Non, il avait juste décidé de se promener dans le parc du château. Le genre de balades solitaires dont il avait l'habitude, qui lui permettaient de recentrer et de faire le tri dans ses pensées. Il avait besoin de s'isoler... c'était un besoin presqu'impérieux. Et en l'occurrence, quand il se laissait déborder par ses pensées, il en oubliait quelque peu où ils se trouvaient. En l'occurrence, il n'avait pas réalisé que ses pas l'avaient mené aussi loin. Il s'apprêtait d'ailleurs à rebrousser chemin, il était de toute façon temps pour lui de retourner dans sa salle commune. Mais alors qu'il s'apprêtait à rebrousser chemin, il reconnut une silhouette familière... et dans le même temps déplaisante. Xenophilius Lovegood. Ben tiens. Il n'avait pas prévu ça au programme. Mais bon... Soit.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il de son ton hautement déplaisant habituel.
Clairement, Xenophilius ne sautait pas de joie de croiser la route de Black. Le jeune homme aurait très bien pu croiser la route d’une autre personne, ça aurait été mieux. Enfin, pas forcément tout le monde, mais Black faisait quand même partie des personnes qui ne l’appréciaient vraiment pas – ils étaient nombreux, mais la plupart, le bleu et bronze se contentaient simplement de les ignorer –, du genre à bien lui faire comprendre qu’il n’appréciait pas sa présence. Xenophilius aurait bien aimé que Regulus se contente simplement de passer son chemin, qu’il ne cherche pas à lui parler, à s’en prendre à lui, mais c’était sans doute trop demandé. Regulus Black s’approcha de lui, Xeno se doutait bien que ça n’allait pas être une bonne chose pour lui. En tout cas, qu’il n’allait pas passer le meilleur moment de sa vie, alors qu’il demandait simplement de rentrer dans sa salle commune et de se contenter de replonger dans ses notes.
Le vert et argent arriva donc à sa hauteur avant de lui demander ce qu’il faisait ici. Xenophilius observa d’abord le jeune homme sans rien dire, même s’il était quand même plus jeune que lui, le bleu et bronze était quelque peu impressionné par ce dernier. Ce n’était pas un secret que Black n’était pas le genre de sorcier à apprécier les autres. Bon, techniquement, Xenophilius était issu d’une famille de sang pur, il n’avait donc aucune raison d’être une… cible. Cela dit, comme il ne ressemblait pas aux autres et qu’il n’avait rien contre les moldus (en dehors du fait qu’il avait du mal à comprendre qu’ils soient si incapables de voir les choses, mais en même temps il pensait la même chose de la plupart des sorciers), il savait bien qu’il n’était pas forcément bien vu par les personnes comme Regulus Black. Enfin, en même temps, il n’était pas bien vu par beaucoup de personnes.
« Je me promène. » Répondit-il simplement, d’une voix légère, pour répondre à la question. Il se contentait de dire les choses telles qu’elles étaient, en soit le jeune homme n’avait pas forcément besoin de rentrer dans les détails. Il n’avait rien de plus à dire, le jeune homme se contentait simplement de se promener, il cherchait des informations, il faisait des recherches, mais en même temps Xenophilius se disait que ce n’était pas le genre de chose qu’il devait dire à son interlocuteur. Parce qu’il ne comprendrait pas. Il n’avait aucune honte de ce qu’il faisait, mais il avait conscience que ce n’était pas le genre de chose qu’il devait dire devant des personnes comme Black. « Mais j’étais en train de rentrer. »
Et il espérait bien que Regulus allait se contenter de passer son chemin et le laisser rentrer sans soucis jusqu’au château pour qu’il puisse rejoindre la salle commune avant de se faire prendre par un préfet. En soit, ce n’était pas si grave s’il devait se retrouver en retenue, mais en même temps il avait bien envie de se l’éviter tout de même.
a réponse de Xenophilius n'avait rien d'exceptionnelle, et elle correspondait assez à ce que Regulus aurait lui-même pu répondre si les rôles avaient été inversés étant donné que lui-même ne faisait jamais que se promener, en effet, sans intention particulière. Pourtant, s'il reconnaissait pour lui-même qu'il était tout à fait possible de marcher juste comme ça, à l'aveugle, sans idée ni intention particulière, ce qu'il admettait pour lui n'était bien sûr jamais valable pour les autres, et donc il ne croyait pas une seule seconde dans le discours du bleu et bronze. Bon, dans le fond, ça ne le regardait pas, et ça pouvait même lui être bien égal, ce n'était pas comme si ce que ce cinglé fini foutait de sa vie intéressait un tant soit peu le vert et argent.
De manière générale, d'ailleurs, moins Regulus en savait sur les habitudes de Xenophilius Lovegood, mieux il se portait, le mec était un cinglé avéré qui passait sa vie à parler de joncheruines et de ronflaks entre autres élucubrations vraiment stupides, mieux valait rester loin de lui, des fois que ses lubies soient contagieuses, mais en même temps, Xeno en plus d'être bizarre et parce qu'il était bizarre, en fait, était une cible facile, et comme le vert et argent avait tendance à s'ennuyer au cours de sa balade solitaire, il ne pouvait pas passer à côté de l'occasion de le narguer un peu. Il n'en retirerait peut-être rien, c'était quasiment sûr, même, mais peu importe, au point où ils en étaient, autant le dire, Regulus n'avait franchement rien de mieux à faire de son temps à l'heure actuelle.
-Pourquoi ça, Lovegood ? répliqua Regulus d'un ton narquois en toisant le bleu et bronze de toute sa suffisance (et je vous assure que ça faisait beaucoup, parce que Regulus n'en manquait clairement pas). Je te fais peur ?
Là encore, il n'en savait fichtre rien et il pensait même que ce n'était pas le cas. Xenophilius Lovegood était comme égaré dans une dimension tellement tordue que son seul bonheur devait dépendre des risques débiles qu'il devait prendre, pas parce qu'il aimait le risque mais parce qu'il n'avait pas conscience du fait que risque il y avait. Et au-delà de ça, Lovegood n'avait jamais été du genre à se laisser facilement intimider sans forcément tenir tête pour autant, et c'était en partie pour cela que Regulus pouvait accepter de lui consacrer de son temps en provocation, parce que ça le changeait de ceux qui se planquaient, s'excusaient ou filaient la queue entre les jambes. Encore que, pour le coup, le jeune homme donnerait presque l'impression de prendre la fuite, pour le coup. Pas normal du tout, comme comportement de sa part. Et forcément, Regulus insistait à dessein sur ce point spécifique pour la peine.
Xenophilius espérait quand même que Regulus Black allait le laisser rentrer tranquillement dans le château et ne pas l’ennuyer. C’était que mine de rien, le bleu et argent n’était pas des plus à l’aise en compagnie du jeune homme. Regulus Black ce n’était pas le genre de jeune homme qui était ami avec Xeno. En soit, il était évident qu’il n’y avait pas grand monde qui était ami avec le jeune homme. Ce qui ne le dérangeait pas spécialement en soit, le jeune homme se contentait très bien de ce qu’il avait. Mais ne pas être ami avec Black, ça pouvait aussi potentiellement lui attirer des ennuis. Parce que les Serpentards n’étaient pas spécialement agréable, du moins ça arrivait quand même souvent qu’il ait quelques ennuis avec eux.
Regulus lui demanda pourquoi il avait l’intention de rentrer, en lui demandant s’il lui faisait peur. Xeno n’irait pas jusque-là tout de même. Le jeune homme n’était pas réellement à l’aise en compagnie de son interlocuteur, mais en même temps il n’était pas non plus effrayé. Enfin, pour le moment ça allait, mais il ne faudrait pas que le jeune homme commence à aller un peu plus loin dans ses actions.
« Non, je ne vois pas pourquoi. Tu n’es pas vraiment effrayant tu sais. » Répondit-il, sur un ton neutre. Bon, il n’était pas non plus complètement à l’aise, mais ça ne voulait pas dire qu’il avait peur. « Mais il est tard, tu sais bien qu’on ne doit pas vraiment se promener si tard. »
Et clairement, Xenophilius espérait vraiment que son interlocuteur allait juste le laisser rentrer. Comme ça, il allait juste pouvoir retourner dans la salle commune des Serdaigles et il allait continuer ses petites affaires, sans que Regulus n’ait à y mettre son nez. Dans tous les cas, le jeune homme savait bien que son interlocuteur n’avait aucune envie de se préoccuper de ce qu’il était en train de faire. Dans tous les cas, Xeno savait bien que peu de personne s’intéressait sincèrement et sérieusement à ses travaux. Encore moins le jeune homme sous ses yeux donc.
« Donc, je vais gentiment rentrer. »
Parce qu’il n’avait pas spécialement envie de rester plus longtemps dans le coin, mais en même temps quelque chose lui disait que ça n’allait pas être si facile que ça. En même temps, si le jeune homme avait l’intention de le laisser rentrer tranquillement, il l’aurait quand même fait bien avant. Cela dit, Xeno était quand même du genre à croire en sa chance (et à croire tout court à un tas de truc), alors il s’attachait à cette idée que ça allait bien se passer. Qu’il allait juste rentrer dans son dortoir sans tomber sur un professeur et sans faire perdre des points à sa maison, ce qui sera du coup particulièrement mal vu. Et c’était quelque chose dont il avait un peu trop l’habitude d’ailleurs, il n’avait pas besoin de ça pour s’attirer des ennuis.
egulus resta de marbre face à la réponse de son interlocuteur. Il ne saurait pas vraiment dire si le jeune homme se payait sa tête ou s'il était simplement lui-même, mais dans le doute, mieux valait ne pas tirer de conclusion trop hâtive, après tout, c'était de Xenophilius Lovegood, qu'il était question, l'illuminé de service. Décider de tenir compte de son opinion ou encore prendre ombrage de ses remarques serait une manifeste perte de temps, et le vert et argent estimait qu'il avait bien mieux à faire du sien - même si ce n'était pas forcément vrai, certes.
Oui, le jeune homme pouvait peut-être admettre que, de prime abord, il ne paraissait pas avoir grand chose d'effrayant ou d'impressionnant. Après tout, le jeune homme était un adolescent ce qu'il y a de plus classique, et quand on ne lui cherchait pas de crosses, on pouvait même le considérer comme quelqu'un de relativement sage. Ce qui ne signifiait pas pour autant qu'il n'était pas redoutable. Le jeune homme estimait en effet qu'effrayant, il était tout à fait capable de l'être. Il dissimulait peut-être mieux ses cartes que quelques autre. Mais le jour où il porterait la marque des ténèbres et le masque des mangemorts, alors tout le monde comprendrait, tout le monde tremblerait sur son passage. Et il avait bien envie de relever le défi personnel de réussir à intimider ne serait-ce qu'un peu le bleu et bronze, même si ce dernier paraissait vivre dans un autre monde, et qu'il était difficile de savoir précisément ce qui était susceptible de l'atteindre ou non.
-Dans ce cas, permets-moi de t'accompagner, il me semble que nous allons dans la même direction.
En soi, c'était vrai puisque l'un et l'autre se rendaient à l'heure actuelle dans leurs salles communes respectives, alors ils avaient bien un bout de chemin à faire ensemble... Enfin, rien ne les obligeait à marcher côte à côte, ils pourraient bien décider de partir chacun dans leur coin. D'ailleurs, ce serait sans doute mieux, ne serait-ce que pour les nerfs du vert et argent. Seulement, il n'avait pas juste envie de laisser partir Xenophilius comme ça, d'autant plus que ce dernier mentait peut-être et n'avait pas forcément l'intention de partir. Certes, ce n'était pas du tout ses oignons, mais il avait décidé que ça l'était, et il allait donc s'y tenir. N'en déplaise à son interlocuteur qui paraissait d'ores et déjà vouloir se dérober à sa compagnie, preuve que s'il ne l'effrayait pas, il n'était pas non plus complètement à l'aise en sa présence (mais il faut dire ce qui est, aussi, c'était réciproque).
-A moins bien sûr que tu ne veuilles inventer une excuse pour fuir ma compagnie.
Xenophilius ne manqua pas d’être quelque peu déçu quand il entendit Regulus Black lui demander de lui permettre de l’accompagner jusqu’au château. Techniquement, ils se rendaient dans la même direction en effet, mais en même temps le bleu et bronze n’avait pas spécialement envie non plus de marcher en compagnie de son interlocuteur. Regulus et lui ne pouvaient pas s’entendre, ils ne se ressemblaient vraiment pas. Et moins Xeno avait à faire au Black, mieux il s’en portait, très clairement. D’une manière générale, il y avait quand même peu de vert et argent que le jeune homme pouvait réussi à supporter, très clairement. Enfin, le souci, c’était que Xeno pouvait difficilement se défiler. Il avait l’intention de rentrer dans la salle commune, donc au château et donc techniquement il prenait bel et bien la même direction que Black. En soit, ils n’avaient clairement pas besoin de marcher à la même hauteur, de faire ce bout de chemin ensemble. Ils pouvaient aller dans la même direction, sans marcher ensemble, mais Xeno se doutait que ce n’était pas ce que voulait Regulus. Sinon, il ne prendrait pas la peine d’insister autant qu’il le faisait.
« Nous allons dans la même direction. » Reconnu Xenophilius, parce qu’il ne pouvait évidemment pas dire le contraire. Le jeune homme et lui allaient dans la même direction, ça ne voulait pas dire que ça l’enchanté et qu’il avait spécialement envie de faire ce bout de chemin avec lui, mais en même temps ils allaient bel et bien dans la même direction. « Mais tu n’es pas obligé de m’accompagner. » Reprit-il, en se doutant que ça n’allait pas forcément plaire à Black, mais en décidant de se montrer parfaitement honnête. Il ne s’inventait pas des excuses dans le but de fuir sa compagnie… mais ça ne voulait pas dire qu’il avait spécialement envie de la supporter cette compagnie. « Je ne vois pas pourquoi tu voudrais t’imposer ma compagnie. Autant qu’on rentre chacun de notre côté. »
Et sur ce point, Xenophilius était honnête. Il ne comprenait pas pourquoi le vert et argent avait envie de s’imposer sa présence, alors qu’il pourrait se contenter de rentrer au château sans se préoccuper de lui. Ce n’était pas comme s’ils s’appréciaient. Bon, en même temps, il pouvait avoir justement envie de l’agacer prodigieusement, de s’en prendre à lui… et ce n’était pas une perspective que Xeno appréciait plus que ça, contre toute attente. Il espérait que ce n’était pas le cas, mais le jeune homme n’avait pas non plus grand espoir. Clairement, il aurait bien aimé que sa route ne rencontre pas celle de Black. Il se permettait encore d’avoir un peu l’espoir qu’il se contente simplement de rentrer au château sans plus de cérémonie, sans s’ennuyer à s’imposer sa présence. Mais c’était surement trop beau d’espérer. Bon… techniquement, une fois arrivé au château, Xenophilius devrait être tranquille, sauf qu’ils n’étaient pas forcément prêt d’y être. S’il avait su, le bleu et bronze aurait trainé un peu plus avant de rentrer.
egulus, en vérité, n'avait pas vraiment envie de s'imposer la présence de Regulus. Ce ne serait une surprise pour personne, le jeune homme n'appréciait absolument pas son camarade, et à l'instar de beaucoup d'autres, s'il pouvait s'épargner sa compagnie, alors il le faisait avec grand plaisir et sans rechigner. Ceci dit, les circonstances étaient différentes. Là, il se méfiait des éventuelles intentions de son interlocuteur, et ne voulait pas lui laisser le loisir de faire... il ne savait quelle connerie.
Il n'était pas préfet, ce n'était pas son rôle que d'épier ses moindres faits et gestes, mais en même temps, même si être en présence de son interlocuteur pouvait être déplaisant, l'avoir dans son sillage sans savoir exactement ce qu'il manigançait et si c'était susceptible de lui retomber dessus, ce n'était pas franchement mieux, loin de là, même. Donc non, il n'était pas obligé de l'accompagner, en effet, mais il allait l'y obliger malgré tout, avec la satisfaction de voir le bleu et bronze vouloir tout sauf sa compagnie. Et puis, ce ne serait que le temps de rejoindre le château, ensuite, il vaquerait à ses occupations, tout simplement. Ce n'était pas comme si c'était réellement un souci en soi, en vérité.
-Eh bien j'ai décidé de rentrer avec toi, alors il va falloir que tu te contentes de faire avec, répliqua Regulus en haussant les épaules.
Il n'en revenait même pas de devoir insister autant pour accompagner son interlocuteur, alors qu'honnêtement, il en avait rien à foutre de lui, et sa présence l'agaçait plus qu'autre chose. Le fait de devoir insister, par-dessus le marché... C'était d'autant plus agaçant, mais passons... Le jeune homme n'allait tout de même pas en rajouter encore, parce que là, c'était son égo qui en prendrait un coup. C'était la compagnie de Lovegood, que l'on fuyait, d'ordinaire, et certainement pas la sienne. Il ne manquerait plus que ça.
-T'étais allé faire quoi, dans la forêt interdite ?
Parce que le coup de la promenade nocturne, le vert et argent n'y croyait pas, pas même une seule seconde. Et ça avait beau ne pas le regarder, lui aussi savait se montrer curieux, à quelques occasions. Et qui sait, par ailleurs, si cette situation ne pourrait pas finir par lui servir, en fin de compte. Et s'il pouvait dégoter une information quelconque sur son interlocuteur, pourquoi pas. Pas que ça lui servirait forcément, mais au point où il en était, autant essayer d'occuper son temps convenablement, même un tout petit peu. Et si ça ne devait servir à rien, tant pis. La distance pour rejoindre le château n'était tout de même pas si longue, ils auraient tôt fait de vaquer à leurs occupations chacun de leur côté, et ce serait très bien comme ça, évidemment.
Xenophilius n’avait pas forcément l’habitude d’entendre quelqu’un insister dans le but de rester en sa compagnie. La plupart du temps, les autres élèves se contentaient simplement de l’éviter, ce qui en soit ne le dérangeait pas tant que cela. Parce qu’il n’était pas si sociable que ça. Oh, il appréciait quand même la compagnie des autres personnes, mais en même temps il appréciait de pouvoir être seul et tranquille pour ses recherches. Il était un peu étonné donc que Regulus Black insiste à ce point pour rester en sa compagnie. Et quand même un peu agacé aussi, parce que Xenophilius n’appréciait pas tant que cela la compagnie de Black. Il aurait vraiment préféré que le vert et argent se contente simplement de passer son chemin, qu’il ne prenne pas la peine de l’accompagner. Mais ce n’était pas le cas… alors sans doute que le bleu et bronze allait devoir se contenter de faire ce chemin avec Black.
Lovegood avait bien envie de marcher rapidement, parce qu’il se disait qu’une fois qu’ils seraient tous les deux au château, ils allaient juste pouvoir prendre chacun un chemin différent. Il espérait quand même que Black n’allait pas lui tenir la jambe jusqu’à son dortoir. Il y avait peu de chance quand même. Mais en attendant, ils allaient donc marcher l’un avec l’autre et en prime, Xeno devait supporter les questions de Black. Même si, en un sens, cette question n’était pas encore si difficile. Bon, Xenophilius n’avait aucune envie de rentrer dans les détails de ses recherches, surtout en compagnie d’une personne qui ne le comprendrait sans doute pas du tout.
« Je faisais des recherches, rien qui ne peut vraiment t’intéresser Black. » Répondit-il. Il considérait vraiment que Regulus ne pouvait pas être intéressé par ses recherches. Cela dit… puisqu’il le questionnait, puisqu’ils en étaient là et puisque Black avait à ce point envie de passer du temps avec lui… il allait peut-être prendre la peine de se montrer un peu plus précis. « Je fais des recherches sur les créatures qui vivent dans la forêt interdite. Il existe énormément de créatures encore inconnues qui ne demandent qu’à être découvertes. » Et Xenophilius avait bien envie de considérer qu’il allait pouvoir découvrir ces créatures et les révéler au monde entier. C’était ainsi que les choses allaient se passer, il s’en donnait clairement les moyens en même temps. « J’ai pu prendre énormément de note. Si tu veux, je peux t’en fais un topo. » Dit-il en prenant son bloc note dans ses mains avec vraiment l’intention de faire tout un résumé à Black.
Quand bien même, il était possible que Black n’en ait que faire, mais puisqu’il tenait à ce point à rentrer en sa compagnie, autant que ça serve à quelque chose et que Xenophilius en profite pour lui parler de ses recherches, lui faire le point sur ce qu’il avait découvert. Même si en réalité, il n’avait pas non plus découvert grand-chose ce soir, mais il savait bien qu’un petit pas pouvait faire une grande avancée.
e vert et argent ne pouvait pas donner raison à Xenophilius sur grand-chose, ce serait comme admettre que sa parole a une quelconque valeur (et il refusait de croire que ce puisse être le cas), mais il devait bien admettre que sur un point, il avait raison : les recherches de l'adolescent ne l'intéressaient pas du tout. Elles ne l'intéressaient pas du tout parce qu'il les estimait stupides et sans valeur. Maintenant, restait à savoir si elles pouvaient également être potentiellement dangereuses, et si Regulus pouvait s'en servir contre lui, d'une façon ou d'une autre. Donc non, il n'était pas en soi intéressé par les recherches du jeune homme, mais il tenait tout de même à ce qu'il lui réponde franchement. Le fait qu'il accepte au moins d'admettre qu'il ne rôdait pas du côté de la forêt interdite par le plus grand des hasards, c'était un bond début. Et le jeune homme, par ailleurs, ne s'arrêta pas là.
Ils faisaient des recherches sur les créatures qui peuplaient la forêt, en particulier les specimens qui n'avaient pas été découverts. En toute objectivité, l'adolescent pouvait bien reconnaître que ce n'était pas si inintéressant que ça, mais il ne comptait pas demander à son interlocuteur plus de détails. C'était une chose de parler de créatures jamais découvertes, c'en était une autre de savoir si ces créatures étaient vraiment à découvrir ou si elles n'existaient que dans l'imaginaire perturbé du bleu et bronze, qui leur usait les oreilles et le moral à causer ronflaks et joncheruines alors qu'il était évident que de tels animaux n'existaient pas et n'étaient à chercher nulle part. Pas plus de véracité à ce sujet qu'au sujet du croque-mitaine ou n'importe quelle fantaisie du même acabit. Alors non, il ne voulait pas s'intéresser de trop près aux recherches de son interlocuteur. En revanche, peu importe la nature de ses activités, s'il les estimait suspectes, il n'hésiterait pas un seul instant à descendre le Serdaigle. C'était évidemment son objectif.
Et il sentit qu'une occasion se présentait quand son interlocuteur lui suggéra de lui montrer ses notes. S'il allait voir son directeur de maison pour se plaindre des sorties nocturnes de Xenophilius Lovegood, il devrait justifier du fait que lui-même était sortie non loin d'un lieu interdit à une heure complètement interdite, et forcément, ce pourrait lui porter préjudice. Mais s'il montrait les notes de Xenophilius à un professeur, il aurait une preuve formelle et impeccable.
-Ouais, montre-moi tes notes, ça m'intéresse, répondit Regulus avec un fin sourire, tout à coup plus amène.
Xenophilius ne se laisserait sans doute pas manipuler si facilement, mais il tentait le coup. Autant donner de l'intérêt à cette conversation, non ? Et de l'intérêt pour lui, bien sûr, pas pour son interlocuteur.
Puisque Regulus Black tenait à ce point à passer du temps avec lui pour rentrer au château, Xeno se disait qu’il pourrait en profiter pour lui parler un peu de ses recherches. Le Serdaigle n’était pas dupe, il savait parfaitement que son interlocuteur ne s’intéressait pas à ses recherches, qu’il n’en aurait sans doute que faire de ce qu’il pouvait bien raconter comme une grande partie de l’école magique. Mais est-ce que c’était quelque chose qui le retenait de parler au quotidien ? Pas du tout, au contraire. Il aimait parler de ses recherches et s’il avait dû attendre que les autres s’en intéresse, au final il n’en parlerait qu’à une seule et unique personne. Autant dire qu’il n’allait pas se contenter d’attendre l’aval des gens pour parler.
Alors Regulus allait entendre ce qu’il avait à dire tout simplement, parce qu’il ne voyait pas bien pourquoi il se retiendrait. Ce dernier allait surement regretter de rentrer avec lui, et en un sens ce serait une bonne chose aussi. Parce que Xenophilius n’était jamais à l’aise en compagnie de Black, et même lui qui ne se préoccupait pas de grand-chose aurait bien aimé qu’il n’insiste pas à ce point pour rentrer avec lui. Black lui demanda de lui montrer ses notes. Est-ce qu’il comprenait où il voulait en venir ? Pas vraiment, mais une chose était sûre, Xeno ne supportait pas de laisser ses notes entre d’autres mains que les siennes. La seule personne qui pouvait se permettre de farfouiller son carnet c’était Pandora et personne d’autre.
« Ça ne sert à rien, tu ne parviendras pas à me relire. » Dit-il simplement en haussant les épaules. Mais plus précisément, Xeno n’avait aucune intention de laisser son carnet entre les mains de Black. Même pas vraiment parce qu’il se doutait qu’il allait utiliser son carnet à des fins malveillant à son encontre, simplement parce qu’il n’aimait pas que quelqu’un d’autre touche à ses notes. « Mais je peux te faire un résumé de tout ce que j’ai noté ce soir si tu veux. » Affirma-t-il, d’un ton léger en affichant un grand sourire. « Tu sais bien que les licornes sont des créatures particulièrement incroyables n’est-ce pas ? » Tout le monde savait ça et il jugeait que Black était suffisamment intelligent pour le savoir en effet. « Mais sais-tu que bien souvent, il y a des farfadets qui s’amusent à prendre leur apparence. Ce sont des Farfarcornes, ils prennent l’apparence des licornes pour envouter les passants. Et quand ceux-ci sont suffisamment proches, ils envoutent leurs esprits pour pouvoir les contrôler. La plupart des baguettes des sorciers sont faites en réalité de crin de farfacornes. » Xenophilius marqua une pause. « Je suis sûr que les licornes qui se trouvent dans la forêt interdites ne sont pas du tout des licornes. À tous les coups, c’est même la réserve favorite du ministère de la magie pour les baguettes. Mais je n’ai pas encore trouvé de moyen de les percer à jour. »
[size=13]Regulus avait de toute évidence présumé de la naïveté de Xenophilius, qui ne se laissa pas avoir si facilement et refusa de lui donner ses notes sous le prétexte qu’il serait incapable de les relire… ou bien ce n’était pas une fausse excuse. Quelque part, c’était bien possible. Regulus serait bien incapable de dire de quelle manière le bleu et bronze organisait ses notes, mais il n’aurait aucun mal à croire qu’il était brouillon et pas franchement ordonné dans sa manière de faire. Après tout, le jeune homme était clairement brouillon et désordonné, il n’y avait pas besoin de le connaître par cœur ou d’être fin psychologue pour être sûr de cela. Mais il n’empêche qu’illisibles ou non, à présent que le vert et argent avait cette idée en tête, il avait bien envie de réussir, d’une façon ou d’une autre, à mettre la main dessus. Possible que ce soit tout sauf facile, mais, et même si cette pensée ne l’enchantait guère, ils avaient encore un peu de temps à passer ensemble, alors ce n’était pas quelque chose de totalement impossible ou inconcevable non plus.
Il allait, à la place, lui faire un résumé de ses recherches de la soirée. Super… vraiment super. Il ne voulait pas d’un résumé détaillé, lui, il voulait des preuves concrètes, tangibles, quelque chose qu’il pourrait montrer directement à un professeur ou à son directeur de maison afin de mettre Xenophilius dans l’embarras. Mais bon, c’était moins que rien. Si le bleu et bronze ne le baratinait pas, il y aurait peut-être quelque chose à faire de son discours. Peut-être, peut-être pas. Sûrement pas, en fait.
Du baratin, c’en était effectivement, et du gratiné en plus du reste. Mais le pire dans tout ça, c’est que Regulus était à peu près sûr que son interlocuteur croyait dur comme fer dans ce qu’il affirmait sans broncher. Il lui pondait tout un tissu d’âneries avec un sérieux et un enthousiasme qui auraient franchement de quoi vous faire froid dans le dos. Non mais… définitivement, il sortait d’où, ce type ? Des farfacornes… des farfacornes, non mais quelle connerie. La place de Lovegood n’était définitivement pas à Poudlard mais dans un asile, et c’était une épreuve pour Regulus que de ne pas le lui faire remarquer. Ceci dit, il faisait mine d’écouter religieusement, quand bien même il était difficile de ne pas juste lui rire au nez et de constater à quel point ses absurdes théories du complot étaient délirantes et sans l’ombre du moindre fondement.
-Si ce que tu dis est vrai, il ne faut pas garder ça pour toi. Est-ce que tu as déjà essayé d’en parler à un professeur ? ou à Dumbledore ? suggéra-t-il en déployant ses meilleurs talents d’acteur pour faire mine de se sentir véritablement concerné par ce qu’il entendait en cet instant.
Et il espérait bien, oui, que Xeno irait s’épancher sur ses stupides lubies auprès de ses professeurs, et que ces derniers y réagiraient en conséquence. Non, parce qu’au bout d’un moment, on ne pouvait pas tout leur laisser passer non plus.
Xenophilius n’était pas fou contrairement à ce qu’on pouvait croire, il était loin de l’être. Et il se rendait bien compte que quand il parlait de ses recherches à ses camarades d’école, ces derniers pouvaient s’imaginer qu’il était fou. Mais ce n’était pas le cas et au final, le jeune homme n’en avait que faire de ce que les autres pensaient, il se contentait d’appréciait de partager ce qu’il cherchait, ce qu’il avait en tête. S’il n’avait pas l’intention de donner ses notes à son interlocuteur, parce qu’il était évident qu’il n’avait en aucun cas confiance en ce vert et argent, cela ne voulait pas dire qu’il ne pouvait pas lui parler de ses recherches. Il ne laissait simplement personne en dehors de Pandora avoir accès à ses notes.
Même s’il avait conscience que Regulus risquait d’être septique, comme à peu près toutes les personnes se trouvant dans cette école. Sauf que le vert et argent sembla… intéressé ? En tout cas, il ne commença pas à lui rire au nez comme beaucoup de ses camarades quand il commençait à parler de ce qu’il avait en tête et de ce qu’il avait l’intention de faire découvrir au monde. Comme toutes ces personnes qui n’étaient pas capables de voir la vérité en ce bas monde et qui se laissaient tout simplement contrôler par la bien pensée commune. Regulus lui suggéra même de parler de tout cela à un professeur ou même directement au directeur de l’école de magie. Xenophilius pourrait très bien comprendre le jeu de son interlocuteur mais… eh bien, non, il se contentait simplement de considérer que le vert et argent pensait qu’il fallait vraiment qu’il en parle à un « adulte ».
« J’ai bien l’intention d’en parler bien sûr, je ne vais pas garder ça pour moi. » Répondit-il plein de confiance en lui, puisqu’il parlait de son sujet de prédilection. « Mais je ne peux pas encore me permettre de tout révéler, je n’ai pas les preuves suffisantes. Mais dès que ça sera le cas, je peux t’assurer que ça fera les gros titres. »
Les gros titres du journal qu’il avait envie de monter à Poudlard, ou les gros titres quand il allait sortir de l’école de magie. Dans tous les cas, il était évident qu’il ne cherchait pas tout cela dans le but de les garder pour lui, ce n’était pas l’intérêt de faire ces recherches. Le but était évidemment d’en parler, que le monde le découvre, qu’il puisse un peu ouvrir l’esprit de tout le monde. Qu’ils se rendent enfin compte qu’il y avait des mensonges partout et qu’on leur cachait beaucoup de chose. Cela dit, il fallait qu’il en parle quand ça sera probant, quand il aura vraiment des preuves et que personne ne pourra mettre en doute ses paroles. Alors donc, il n’allait pas forcément en parler aux professeurs pour le moment, même s’ils allaient forcément le découvrir à un moment donné comme le reste du monde.
egulus ne put s'empêcher de se sentir fier en voyant son interlocuteur se laisser prendre à son petit jeu, qui n'était pas forcément des plus subtils. Le vert et argent n'était pas forcément le meilleur des acteurs, mais à force d'entraînement, il estimait qu'il devenait de plus en plus bon à ça, et visiblement, ça payait. Tant mieux, il était convaincu que ses talents d'acteur étaient parmi ceux qu'il devrait apprendre à développer au mieux. Quand il serait un mangemort, il devrait mentir constamment, à tour de bras, c'est ce qui serait attendu de lui, alors autant prendre de l'avance tout de suite là-dessus. Il se laissait prendre au jeu, oui, et Regulus espérait même qu'il irait plonger tout droit dans la gueule du loup, mais ça c'était tout de même un chouias hasardeux au bout du compte. Car même si Xenophilius Lovegood en tenait une sacrée couche, c'est rien de le dire, ce n'était pas non plus au point qu'il ait complètement abandonné toute intelligence, et donc, il n'avait pas l'intention de se précipiter dans le bureau de Dumbledore pour partager avec lui ses théories loufoques. Dommage, en vérité. Regulus aurait été prêt à piocher dans ses - généreuses - économies pour assister à un tel spectacle.
-Oh mais je te crois sur parole, mais je te conseillerais tout de même de ne pas attendre trop longtemps, preuve ou pas, ajouta Regulus, poursuivant sur sa lancée.
Il avait envie trouvé de l'intérêt dans le fait de passer du temps avec le bleu et bronze, comme quoi tout était bel et bien possible. En ce qui le concernait, il ne crachait pas dessus. Il adorerait voir Lovegood être puni par où il péchait si clairement, il se demandait seulement à quel point il serait capable de l'influencer en ce sens, et de ce point de vue, il n'avait pas forcément beaucoup de points de référence, il fallait bien le dire. C'était certainement la première fois que les deux adolescents parlaient aussi longtemps, et de préférence, Regulus voudrait que des circonstances similaires ne se représentent pas de sitôt, d'accord, il avait trouvé un avantage à cette situation, mais la présence de Xenophilius ne lui était pas devenue d'un seul coup acceptable pour autant, loin s'en faut.
-Parce que si tes infos doivent arriver aux oreilles des mauvaises personnes, ils vont chercher à te faire taire, et là, ce sera trop tard pour en parler à qui que ce soit. Alors que si tu avais l'aide d'un adulte, tu serais protégé.
Mais oui, qu'il partage ses élucubrations avec Dumbledore, le pire c'est que ce dernier était sans doute suffisamment siphoné pour l'écouter voire même le croire... Ou pas. Non, quand même pas, tout de même. Ou bien ? Avec des énergumènes comme eux, Regulus ne présumait de rien.
Au fond, Xenophilius ne pouvait pas nier qu’il appréciait d’avoir attisé la curiosité de Regulus Black et de lui avoir fait prendre conscience de la vérité. Enfin, une vérité toute relative pour le moment, puisque le bleu et bronze se reposait pour le moment sur des suppositions, mais cette vérité allait éclater une fois qu’il aura trouvé des preuves. Peut-être qu’il pourrait comprendre où voulait en venir le vert et argent, mais pour cela, il faudrait qu’il soit moins ravi de pouvoir partager l’une de ses découvertes et qu’on le croit. Il avait quand même l’habitude qu’on ne le croit pas, il ne s’en formalisait pas, mais quand une personne adhérait à ce qu’il disait, il s’engouffrait dans la brèche. Sans voir par conséquence le fait que cette personne pourrait chercher quelque chose de sa part, pourrait avoir envie de le manipuler.
Black lui conseilla de ne pas attendre trop longtemps, preuve ou pas. Oh, Xenophilius aimerait pouvoir rédiger tout un article pour expliquer sa théorie au monde entier dès maintenant, mais il avait quand même envie d’avoir un minimum de preuve. Mais est-ce qu’il ne prendrait pas un risque à attendre avant d’en parler ? Xenophilius écouta attentivement les arguments de Black – ce qui était quand même quelque chose d’incroyable, c’était bien la première fois qu’ils se parlaient autant et le jeune homme n’aurait pas pensé une seule seconde pouvoir avoir une telle conversation avec lui –, pesant un peu le pour et le contre. Est-ce que s’il attendait trop, il risquait de se faire couper l’herbe sous le pied, qu’on s’en prenne à lui pour que la vérité ne soit pas révélée. C’était quelque chose qui pouvait très bien arriver en effet, Xenophilius avait parfaitement conscience que ses recherches de la vérité pouvaient lui apporter beaucoup d’ennuis. D’ailleurs, il était prêt à prendre n’importe quel risque pour ces vérités justement. Mais est-ce que Regulus n’avait pas raison de lui conseiller d’être protégé par un adulte ?
« Peut-être… » Répondit-il dans un premier temps, réfléchissant aux propos de Regulus. Il prit la peine de la réflexion, est-ce qu’il devait aller trouver le professeur Dumbledore pour lui parler de tout cela, afin d’obtenir sa protection ? Il pourrait, en soit il considérait l’homme comme un grand sorcier, il avait énormément de respect pour lui et de ce qu’il avait compris, on ne pouvait pas dire qu’il soit à la botte du ministère de la magie. Mais en même temps… ça serait lui retirer le mérite non ? « Non, je n’irais voir personne. » Tant pis pour les risques. « Par contre tu as raison, je ne dois pas attendre trop longtemps pour en parler, au risque que des personnes mal intentionnées découvre ce que je sais. Alors je ne vais pas attendre plus de preuve, je vais déjà révéler la vérité ! »
Ça n’allait pas se faire dans la seconde bien sûr, il allait devoir préparer un peu le terrain. Mais ce qui était évident, c’était qu’il n’allait pas attendre plus longtemps.
egulus ne savait vraiment pas pourquoi il laissait cette conversation s'étirer en longueur alors que chaque minute passée était visiblement là pour lui rappeler que son interlocuteur était complètement attaqué. Non parce que, vraiment, il n'y avait pas besoin de l'entendre plus de quelques secondes pour comprendre qu'il lui manquait une case, pour ne pas dire plusieurs, même. Alors oui, il ne savait vraiment pas à quoi il jouait, mais quitte à être là, il décidait d'en jouer, ce qui avait au moins le mérite de rendre cette conversation vaguement moins inconfortable, encore que c'était aller quand même très vite en besogne que d'affirmer une chose pareille.
Xeno affirma qu'il n'irait voir personne, eh bien grand bien lui fasse, il trouverait de toute façon d'autres manières de se tourner en ridicule. Pour cela, il lui suffirait très probablement, dans tous les cas, de respirer ou quelque chose du genre. Le vert et argent estimait que l'existence seule du bleu et bronze était déjà embarrassante en elle-même, alors il n'y avait pas spécialement à chercher beaucoup plus loin au final. Le jeune homme se contenta de hocher la tête. La vérité, c'était que plutôt que de l'alimenter, il devrait juste laisser tomber et envoyer ce type promener. Il commençait à en avoir sérieusement assez.
-Vas-y, révèle la vérité sous tous les toits, et n'hésite pas à réveiller le château, s'il le faut. Le monde doit savoir, affirma Regulus d'un ton qui en disait long sur l'ironie qu'il n'était plus capable de dissimuler.
C'est que tout, depuis les convictions de son interlocuteur jusqu'à son comportement, avait quelque chose de profondément embarrassant à ses yeux, et Regulus se sentait plus que jamais aux antipodes de ce camarade qui avait la sérieuse mauvaise idée de respirer le même air que lui. A quoi est-ce qu'il s'attendait exactement ? Evidemment que cette situation allait être au comble de ce que l'on peut considérer comme embarrassant.
-Je suis sûre que toutes les preuves que tu as à ta disposition sont suffisamment importantes pour convaincre le monde entier dans tous les cas, pas vrai ? fit-il en jouant de moins en moins la carte d'une compréhensivité de façade qui ne l'avait très probablement pas dupé pour commencer.
Regulus avait affaire à un cinglé. Ceci dit, si le plus grand nombre de personnes pouvait être informé du fait qu'il était effectivement cinglé, ça pouvait clairement être une bonne chose. Ou pas. A ce stade, le vert et argent ne présumait absolument plus de rien, y compris de lui-même, d'ailleurs, à mesure que cette conversation s'étirait en longueur.
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