Rivalité, encore et toujours [pv Marlene]

S

ortilège était une des matières favorite de Marlene, même si rien n’arrivait à la cheville de la DFCM, qui était à la fois la matière la plus passionnante et la plus utile. Survivre contre les forces du mal soit une manière détournée de dire contre « les Mangemorts meurtriers fanatiques avec une obsession douteuse pour les crânes et serpents ». La vocation de Marlene, elle en était certaine, plus certaine qu’elle ne l’avait jamais été. Jamais l’une matière sans l’autre, si elle continuait à donner de son mieux pour briller avec les deux, elle savait qu’elle pourrait se qualifier pour les Aurors. Le point positif de ces matières était l’importance de la pratique dans le programme, justement ce que préférait Marlene. Même si elle travaillait beaucoup, elle pouvait avoir du mal à assimiler des notions lorsqu’elles sortaient du livre, alors qu’une seule démonstration suffisait à allumer la torche. Elle envierait presque Emmeline, qui amassait des tas de connaissances juste en les lisant. Marlene savait qu’elle était elle-même très douée à sa manière, juste pas de façon classique.

Quoi qu’il en soit, elle était très impatiente de commencer ce nouveau cours, elle adorait le professeur Flitwick, qui était bien plus sympathique que d’autres. Et qui laissait peu de place à l’hésitation avant de pousser ses élèves à pratiquer… ce qui ne se passaient pas toujours bien, l’attestait le bois carbonisé du bureau dont elle avait écopé.
Elle observe avec enthousiasme le professeur leur faire une démonstration du sortilège avec lequel ils allaient débuter l’année, jetant un regard en coin à sa meilleure amie. Ça, c’était utile ! Pas pour se battre mais, elle y voyait déjà des tas d’utilités autre que de faire taire des oiseaux trop (beaucoup, beaucoup trop !) bruyants !

L’annonce du travail de groupe fait légèrement déchanter. Oh, Marlene adorait le travail d’équipe, bosser à plusieurs était excitant et donnait parfois des résultats très intéressants. Elle ne faisait pas partie de l’équipe de Quidditch pour rien. Le problème, c’était que Flitwick choisissait pour eux et… qu’il fallait qu’ils partagent la classe avec les Serpentard… Aussi ouverte d’esprit qu’elle soit, Marlene n’arrivait plus à prendre de recul. Serpentard, Mangemorts, ils se confondaient dans son esprit, presque tous. « C’est pas vrai… » Elle sourit à Emmeline qui lui offre son soutient silencieux, et va rejoindre, comme par hasard, Black bis, l’insupportable, l’odieux Regulus.

Elle lève les yeux au ciel à sa réplique cinglante, déjà agacée. « Black junior, je suis touchée par ta sollicitude ! T’as demandé conseil à ton frère, pour apprendre à parler aux filles ? Désolée de te le dire, mais il va encore falloir que vous bossiez la finesse, tous les deux ! Surtout toi en fait. » Elle répond avec sa grande gueule, comme il disait. Ce n’était pourtant pas comme si elle était la plus « fille » des filles (féminité ? pouah, encore un bagage inutile) et encore moins la plus fine… Car oui elle savait que les frères Black ne s’entendaient pas et que ça allait sûrement énerver Regulus, qu’il continue de la chercher, il allait la trouver. « T’inquiète, même si tu te plantes, c’est pas comme si t’auras besoin de ce sort dans le futur, toi et tes copains vous êtes plutôt du genre à aimer entendre crier vos victimes, hein ? » Elle croise ses deux jambes sous ses fesses, prenant une position plus confortable à son goût, comme s’il y avait quoi que ce soit de confortable à être assise à côté de Regulus Black, futur mage noir (et fier de l’être) et emmerdeur notoire. Le supporter pendant une heure, travailler avec lui… Comme d’habitude, ça allait surtout être une compétition de qui était le meilleur, qui insultait le mieux et qui haïssait le plus… Même si elle voulait respecter la mémoire de ses parents, Marlene ne pouvait pas réussir à laisser passer, à, comme Edgar, se contenter d’ignorer ceux qui se prenaient pour meilleurs parce que leur sang était soi-disant plus pur et que la moitié de leur famille s’était reproduite entre elle. (beurk) Non, Marlene ne pouvait pas s’empêcher de réagir, de monter sur ses grands chevaux dès que ses valeurs étaient souillées par des mots ou des gestes.

Et il y avait vraiment quelque chose, chez Regulus, qui la brossait dans le mauvais sens du poil.

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B

lack Junior, non mais on aura tout entendu... Le pire, c'est qu'elle devait en être fière, de celle-là... Enfin, grand bien lui fasse... Il ne fit aucun commentaire quand à ses premières remarques, surtout que son interlocutrice ne mit pas longtemps à lui parler de Sirius... Non mais ils allaient lui lâcher la grappe, avec son frère, à la fin ? C'était quand même incroyable qu'on fasse toujours la comparaison entre eux alors qu'il n'y avait pas individus plus différents sur cette fichue planète... Et évidemment, c'était toujours la même chose. Il ne supportait pas qu'on lui parle de son frère. Il ne supportait pas que son nom soit prononcé en sa présence... rien de tel pour le mettre de sale humeur (plus qu'il ne l'était déjà, ce qui n'est pas peu dire). Il avait tout gâché, et ce qu'il restait de récupérable en lui, il l'avait ruiné en une décision irrévocable qui avait effacé pour de bon son nom de la tapisserie familiale. Il les avait abandonnés, il l'avait abandonné... Alors oui, grand mal prenait à celui qui parlait du traître à son sang devant lui...

Et puis, c'était quoi, leur truc, aux filles, de penser que quand on les envoyait chier, c'est qu'on essayait de s'attirer leurs faveurs. D'abord Brooklyn, maintenant Marlene. Pour ce qu'il en avait à battre, lui, personnellement. Sirius était peut-être un beau parleur ou bien un piètre coureur de jupons, Regulus n'en savait rien et préférait ne rien en savoir, mais lui, les filles il s'en tapait royalement... Il avait mieux à faire de sa vie que de draguer tout ce qui bouge. Si les filles qui se faisaient envoyer chier espéraient y voir des compliments déguisées, c'était qu'elles étaient bêtes comme leurs pieds, et c'était pas son problème.

-Exactement, répliqua-t-il sans se démonter quand Marlene suggéra qu'il aimerait plus tard se repaître du cri de ses victimes.

C'était faux au sens où Regulus ne considérait pas être un psychopathe, il n'avait jamais tué personne, même s'il se sentait capable de le faire, et ne s'amuserait certainement pas à torturer quelqu'un (en tout cas physiquement) pour le plaisir. Mais pour atteindre son idéal, qui était celui de Voldemort, il fallait en passer par là, et il le ferait sans ciller. Ses ambitions, son allégeance, il ne s'en cachait pas un seul instant... Et il ne comptait pas davantage le faire auprès de Marlene sous prétexte que bouh... ses parents étaient morts.

-Tes parents en auraient bien eu besoin, en revanche, ça les aurait peut-être empêché de supplier comme des fillettes avant de clamser.

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O

ui, Marlene était toute fière de sa réplique, avoir de la répartie cinglante n’était pas sa spécialité, mais répondre si, et surtout parler avant de penser avec une honnêteté parfois un peu maladroite. Elle était naturelle, comme fille, et il en fallait peu pour la faire sortir de ses gonds. Rien que la petite tête prétentieuse de Black, par exemple. Que ses parents lui pardonnent, mais elle aurait aimé avoir une batte de Quidditch, parfois.

Alors ce cours de sortilèges, aussi passionnant soit-il, ça allait être un calvaire ! A peine deux minutes et elle se sentait déjà prête à faire une connerie. Du genre, vraiment tester le sortilège de mutisme sur Regulus. Ou autre chose de moins inoffensif. Elle savait bien que c’était mal, mais franchement, une bonne correction ne lui aurait pas fait de mal.

Elle serre la mâchoire ainsi que le bord de son bureau à la réponse calme et affreusement honnête du Serpentard. Comment est-ce qu’il pouvait répondre aussi calmement à une accusation comme ça ! A l’idée de torturer, faire souffrir des gens !! Ça la dépassait complètement, d’être aussi aveugle et aussi stupide et---- rien n’y faisait, elle s’énervait.

Mais rien à côté de ce qui lui prend après la prochaine réplique de Regulus.

« Espèce de--- !!! » Elle l’attrape par sa cravate avec brusquerie, le visage déformé par la rage soudaine. C’est comme un incendio allumé d’un coup, ses émotions qui débordent de façon incontrôlable. Qu’importe qu’elle tienne face au quotidien, c’était encore tellement récent, Marlene était à fleur de peau, elle était avide de vengeance, même si elle appelait ça justice. Elle est furieuse, vraiment. « Comment oses-tu ! Tu me dégoûtes, foutu psychopathe !!! Mes parents se sont battus jusqu’aux bouts. Ils ont pas suppliés. Ils se sont battus jusqu’au bout. Et crois-moi, Black, crois-moi quand je te dis que je serais toujours sur ton chemin et celui de tes copains, vous allez regretter, vous allez payer, moi en vie tu n’arriveras jamais à rien avec tes projets dégénérés ! » Ses mots sont brusques, toujours, et Marlene se moque bien des rangs qui se retournent à côté et de toute l’attention qu’elle peut attirer. Ce qu’elle dit, elle le pense, même sous le coup de la colère. Qu’il l’insulte elle, oui, mais ses parents, non ! Ce n’était pourtant pas la première fois, ni la dernière fois, qu’on les utilisait pour l’atteindre. Et elle se laissait prendre systématiquement… aussi mature pensait-elle être devenue… C’était trop dur, de ne pas réagir. C’était sa faiblesse. Mais c’était aussi sa force, car quoi qu’il arrive maintenant, elle se battrait pour eux, et ce n’était pas les répliques cinglantes de Black junior qui la stopperait.

« Miss McKinnon ! Que se passe-t-il ? » Elle se rend seulement compte qu’elle a sa baguette en main, et toujours Regulus par sa cravate. Marlene garde son regard noir sur l’autre élève, et n’arrive pas à se convaincre de le relâcher.

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R

egulus savait bien à quoi il s'exposait en s'adressant de la sorte à son interlocutrice. Il n'y avait aucun besoin d'être le meilleur ami - ou même le pire ennemi - de Marlene McKinnon pour savoir que la jeune femme était du genre frondeuse, et qui n'hésitait pas à rendre coup pour coup. Sa provocation était de mauvais goût, mais elle n'avait eu qu'un seul but. De toute évidence, ça avait été efficace. La jaune et noir sortait bel et bien de ses gonds et semblait déterminée à lui faire ravaler ses paroles. Regulus était un crétin comme un autre, il n'avait aucune intention de se laisser humilier publiquement, et encore moins par une fille... mais dans la circonstance, il savait que si, de son côté, il parvenait à garder son calme et sa contenance, il obtiendrait ce qu'il voudrait : à savoir faire passer Marlene pour une folle hystérique. Ce qui à ses yeux était de toute façon un peu le cas quoi qu'il en soit.

Elle l'attrapa par la cravate, donc (gaffe, quand même, chacune de ses tenues était hors de prix, mais Marlene achetait peut-être tous ses vêtement dans des brocantes, alors elle ne s'en rendait peut-être pas compte), et y alla de sa petite litanie qu'il écouta d'une oreille distraite. Il se fichait bien de savoir si ses parents s'étaient battus ou pas, dans tous les cas, ils avaient choisi le mauvais camp, et ils avaient perdu, c'était tout ce qu'il retenait. Il ne se sentait pas plus inquiet ou intimidé quand elle lui assurait que, elle en vie, elle ferait tout son possible pour qu'aucune de leurs ambitions n'aboutisse... Du vent, elle ne pouvait rien contre le seigneur des ténèbres, et si sa vie était le seul obstacle entre les mangemorts et la victoire, alors ce serait vite vu. Avec une telle attitude, la vie de McKinnon ne tenait qu'à un fil. Le jeune homme gageait que la miss serait une des premières à y passer quand ils quitteraient Poudlard et auraient l'opportunité de choisir leur camp une bonne fois pour toutes. Finalement, Flitwick choisit d'intervenir.

-Elle s'est attaqué à moi tout à coup, répondit Regulus sur le ton de la pure innocence, comme s'il n'avait absolument pas cherché ce qui était en train de se passer. Cette fille est complètement cinglée, ajouta-t-il, plus pour la cantonade que pour leur professeur d'enchantements.

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M

arlene avait déjà abordé le sujet de la colère plus d'une fois avec son psychomage. Psychomage qu'elle avait déjà envoyé sur les tarentules plus d'une fois mais, étant mineure elle était forcée de continuer les consultations jusqu'à ce que ses tuteurs le décident. C'était vraiment fatiguant, de dépendre des autres, et elle avait hâte de pouvoir prendre son indépendance. En plus, elle avait vraiment l'impression d'être un fardeau pour son oncle et sa tante, même s'ils disaient le contraire. Quoi qu'il en soit, la colère était un problème majeur, chez Marlene. On parlait des différentes étapes du deuil, mais elle était restée coincée à celle-ci. Tout ce que dirait le psychomage ne lui ferait pas changer d'avis : ce n'était pas normal, ce n'était pas juste, ce n'était pas pardonnable ! Ils avaient été assassinés, et elle ne serait pas en paix tant que les coupables ne seraient pas derrière les barreaux. C'était viscéral, c'était ce qui la faisait avancer, plus que toute autre chose. Elle essayait de faire bonne figure mais, comme elle en parlait avec Mary souvent, il suffisait d'un rien, pour la faire sombrer. Une odeur, une couleur, un souvenir... ou un Regulus Black, partisan de l'ennemi et futur assassin. Il ne faisait même pas semblant. Il en était fier, de ses idéaux rabougris. Elle avait bien envie de lui donner une bonne raclée, même si ça la ferait passer pour "la pauvre petite orpheline qui n'a plus toute sa tête". Elle avait toute sa tête, merci beaucoup. Elle était juste... à fleur de peau, parfois. A rose de peau, aux épines qui lui lacérait le cœur.

Quoi qu'il en soit, Marlene n'avait pas prévu de s'attaquer à Black, ça s'était fait tout seul. Elle ne s'était rendue compte de rien jusqu'à ce que le professeur intervienne... Ils s'échangeaient régulièrement des pics tous les deux, parce qu'elle n'avait aucune intention de se laisser prendre de haut par qui que ce soit, mais ça n'était jamais allé aussi loin. Il avait appuyé ou ça faisait mal, vil Serpentard... Et elle avait sauté dans le piège à pieds joints, comme une idiote.

« Menteur ! » Marlene froisse un peu plus la cravate verte et argent, scandalisée par le mensonge éhonté et le ton faussement innocent du serpent. Puis elle la relâche pour se retourner complètement vers Flitwick pour défendre son cas et rendre la justice. Parce que c'était bien une chose qu'elle ne supportait pas, les mensonges qui gagnaient. Elle ne se laisserait pas abattre sans se défendre avec sa version des faits.

« C'est faux professeur, c'est lui qui a commencé en... m'insultant ! » Elle hésite un instant, parce que la vérité ça voudrait dire étaler sa faiblesse, ça voudrait dire encore passer pour la petite orpheline éplorée, une réputation qu'elle essayait de détruire. Marlene ne voulait de la pitié de personne, il était hors de question que Regulus réussisse à la faire passer pour une petite chose fragile et instable. « Je ne me suis pas emportée sans raison, n'écoutez pas ce qu'il raconte. Et si quelqu'un est cinglé ici, ce n'est pas moi ! » Si elle aussi hausse le ton, ce n'est pas pour que tous leurs camarades les entende, mais parce qu'elle crois en ce qu'elle dit... et qu'elle peut presque sentir, ou en tout cas imaginer l'autosatisfaction qui se dégage de son odieux voisin.

« Monsieur Black, je vous prierais de faire attention à votre langage, on ne parle pas ainsi à ses camarades. La prochaine fois je vous retire des points. Miss McKinnon, quoi qu'il soit arrivé je ne peux cautionner la violence. Dix points en moins pour Poufsouffle. Maintenant vous avez du travail tous les deux, je ne veux plus vous entendre, et pas d'insultes. » Le professeur semble assez embêté, même s'il ne retire pas de points à Serpentard il lance un petit regard à Regulus, n'ayant pas apprécié le terme utilisé... Marlene n'en crois pas ses oreilles, juste parce qu'il était le chouchou des profs ils croyaient à tout ce qu'il disait ! « Mais c'est injuste ! » Elle se moque des ricanements de la plupart des Serpentard, franchement ce n'était pas leur regard qui allait la blesser, mais l'opinion du professeur comptait pour elle. Et surtout, encore et toujours, la justice. « Professeur ! » « Pas de mais qui tienne, j'ai pris ma décision. » C'est seulement les gestes et le regard d'Emmeline derrière le professeur qui empêche Marlene de partir dans un grand discours révolutionnaire et remonté sur l'injustice dans le monde et le favoritisme...

...Elle attendrait la fin du cours pour aller le voir en privé, c'était décidé?

L'adolescente prend une grande respiration et se tourne vers Regulus.

« Tu dois être content de toi. » qu'elle lâche sur un ton bas pour ne plus attirer l'attention, la mâchoire serrée. « Savoure tant que ça dure. »

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egulus afficha l'ombre d'un sourire narquois quand Marlene le qualifia de menteur comme si c'était une insulte. Non, à ses yeux, c'était loin d'être le cas. Le mensonge était une parade, un art que l'on avait tout intérêt à savoir maîtriser si l'on voulait espérer aller loin dans la vie. L'honnêteté et les bons sentiments, ça allait un temps, mais ce n'était jamais - et ne pourrait jamais être - suffisant quoi qu'il advienne. Le vert et argent ne s'était jamais fait d'illusion sur la question, et son ego n'en prenait aucun coup quand il était question de lui reprocher ce qu'il agissait de la manière qui lui convenait le mieux, et qui le sortait de l'embarras la grande majorité du temps.

Regulus resta complètement calme et composé tandis que Marlene tentait de défendre son comportement auprès de son professeur. Il se retenait d'afficher sa satisfaction. Plus elle s'évertuerait à se justifier, plus elle paraîtrait coupable, c'était du moins ce dont le jeune homme était convaincu, et il était par conséquent ravi de constater que Flitwick restait plus tenté de le croire lui que la jaune et noir qui pourtant était entièrement sincère. Comme quoi, la vérité servait rarement à quoi que ce soit. Il prit un faux air choqué quand elle ajouta qu'il était le cinglé des deux. Il ne comptait pas se laisser déstabiliser par les insultes de cette fille qui ne méritait clairement ni son temps, ni son estime. C'était déjà beaucoup, que Regulus lui accorde tant d'attention, et c'était uniquement parce que les circonstances l'exigeaient.

Sa satisfaction fut encore plus grande en constatant que Marlene allait perdre des points quand lui-même s'en tirer blanc comme neige. Bien sûr, il devrait certainement redouter le retour de bâton, mais il estimait que c'était sa parole contre celle de son interlocutrice, et sa parole avait tendance à être crue sans remise en question par ses professeurs, parce qu'il savait à la perfection jouer les élèves idéaux la plupart du temps.

-Je suis aux anges, répondit Regulus d'un ton indifférent quand Marlene observa qu'il devait être fier de lui. Oui, il fallait l'avouer, il était plutôt fier de son coup. Bien sûr, il allait prendre tout le soin du monde à ne rien en montrer, mais en attendant, c'était le cas. Et s'il pouvait agacer davantage Marlene, c'était encore mieux. Il adorerait la voir à nouveau péter un cable devant toute la classe. C'était si facile de la faire sortir de ses gonds, en même temps, pourquoi prendrait-il seulement la peine d'y résister ? Je suis terrifié, McKinnon. Vraiment, l'angoisse de tes représailles va sûrement m'empêcher de dormir cette nuit, c'est vraiment terrible.

Il ne la craignait pas. Il avait certainement tort. Il devrait s'inquiéter. Mais il n'en voyait pas l'intérêt.

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