Mary MacDonald [ Fini]

L'enfance de Mary a été tout ce qu'il y a de plus banale, et donc d'heureuse. Elle ne garde de son enfance presque que de bons souvenirs. Son père, sorcier, travaillait au département de détournement des objets moldus, un métier qu'il prenait très à coeur mais lui laissait néanmoins du temps à consacrer à sa famille. Sa mère, moldue, et toujours impressionnée par tout ce que les sorciers étaient capables de faire, était mère au foyer, aimante et attentive. Mary n'eut jamais de frère ni de soeur, elle apprit assez tardivement que sa naissance avait été pour Mr et Mrs MacDonald une sorte de miracle tant ils avaient accumulé de vaines tentatives jusqu'alors... Elle n'en est que plus reconnaissante d'être en vie, et admirative de ses parents, qui ne se sont jamais plaint de quoi que ce soit.

Elle a bien conscience d'avoir été couvée et protégée. Le monde magique prenait progressivement un tournant sombre et violent, mais ses parents la tenaient à l'abri de toute inquiétude. Ils ne demandaient qu'à la voir s'épanouir, et pour ce faire, ils redoublaient toujours d'efforts. Et elle admirait leur patience, car la personnalité hyperactive de Mary, surtout enfant, n'avait pas toujours dû être simple à gérer. Elle voulait tout observer, toucher à tout, si bien que dans son enfance, elle prit successivement des cours de danse, de théâtre, de natation de dessin (dans ce dernier domaine, elle était d'une nullité abyssale, c'était à pleurer)... C'était dans les matières sportives qu'elle s'épanouissait le plus, et sans conteste. Petite, ses parents lui offrirent un balai jouet qui lévitait quelques centimètres du sol... bien vite, elle et le jouet furent inséparables. Et son goût pour le Quidditch ne faiblit pas avec le temps, loin de là.

L'été de ses onze ans, elle reçut sa lettre d'admission à Poudlard. Elle brûlait de découvrir ce château dont son père lui avait tant parlé. Elle fut envoyée à Gryffondor, et se plut immédiatement dans l'école de magie. Les cours, c'était pas forcément ça, et elle eut bien du mal à suivre dans certaines matières, mais avec ses camarades, c'était parfait. Elle se fit de nombreux amis précieux, à commencer par l'une de ses camarades dortoir, Lily Evans, destinée à devenir sa meilleure amie. Elle se fit aussi quelques ennemis dans la foulée, tels Mulciber et Avery, toujours parés à l'humilier, mais elle gardait la tête haute. Elle n'avait pas besoin de l'approbation d'une poignée de serpentards quand elle pouvait compter sur des amis en or. Que dire de sa scolarité, sinon ? Résultats moyens, mais vie sociale au beau fixe, quelques petits amis au compteur, aucune prise de tête, un poste de batteuse au sein de l'équipe des rouge et or. Tout allait pour le mieux.

Puis ce fut le choc... Deux ans plus tôt, Mary fut convoqué dans le bureau du directeur où sa mère l'attendait. Son père avait été agressé mortellement par des mangemorts... Mary n'en sut jamais la cause exacte, mais une partie d'elle se brisa ce soir-là... Qu'elle dissimula malgré tout. Depuis, elle fait de son mieux pour garder la tête haute, elle refuse de craquer. Comme on dit, la vie continue.

L'adjectif qui qualifierait le mieux Mary est celui par lequel personne n'envisagerait pourtant de la qualifier réellement, à vrai dire : sensible. Mary est quelqu'un de très sensible, raison pour laquelle elle tendance à tout prendre à coeur... et pourtant, à la voir, on aura sans doute le sentiment qu'elle se moque d'absolument tout. C'est une façade, une carapace dont elle ne se débarrasse qu'à l'égard d'un tout petit nombre. Elle a très tôt compris que pleurer, se plaindre ou se lamenter ne menait absolument à rien. Alors que s'exprimer à grand renfort d'énergie et de dérision vous menait toujours plus loin.

Mary est une jeune femme de conviction, et assez fière il est vrai. Elle n'aiime pas qu'on remette ses convictions en question, même si elle sait dissimuler sa susceptibilité derrière un sourire de façade. La jeune femme n'est pas vraiment heureuse, mais parce qu'elle ne l'est pas, justement, elle prend sur elle de montrer tout l'inverse d'elle-même. Si sa jeune expérience lui a apprit quelque chose, c'est que la vie peut être vraiment courte, alors on n'a tout intérêt à la vivre à cent pour cent, et c'est ce qu'elle fait, toujours. Sociable, elle puise beaucoup de son énergie et de son apparente joie de vivre dans la compagnie de ses amis, et dernièrement de Tilden, qui est le meilleur complice de vie qu'elle pouvait bien trouver.

Mary est une pile électrique, elle a toujours besoin d'en faire plus, quitte à trop en faire. En ce sens, le Quidditch lui est profitable, lui permet de canaliser un peu toute son énergie. Franche, plaçant l'honnêteté au-dessus de n'importe quelle autre qualité, elle dit toujours ce qu'elle pense et n'a pas sa langue dans sa poche. Ce qui ne plait pas toujours. Mais elle ne s'en excusera jamais.