La rentrée avait commencé il n'y a pas si longtemps, mais il avait suffi de quelques jours pour qu'ils soient complètement débordés de travail. Et après quelques semaines, ça ne s'était clairement pas tassé, c'était une succession sans fin de devoirs, de dissertations et autres joyeusetés qui finissaient très sérieusement par taper sur le système de Damoclès qui savait bosser quand il le décidait, mais était loin de le décider si souvent que ça. Il avait pris du retard dans à peu près tous ses devoirs, et il ne savait vraiment pas comment il allait s'en sortir pour tout rendre à temps, c'était une véritable catastrophe.
Il n'avait d'autre choix que de bosser, surtout qu'il n'aimait vraiment pas cette sensation qu'il avait d'être à la ramasse dans à peu près tous les domaines. Les potions faisaient exception, et tant mieux (il ne manquerait plus qu'il patauge aussi dans son domaine d'expertise), mais ce n'était pas en brillant en potions et dans aucune autre matière qu'il allait réussir dans la vie. Oui, réussir dans la vie, parce qu'on leur faisait suffisamment comprendre que leurs BUSE étaient hyper-importantes, qu'elles étaient déterminantes, qu'elles décideraient de leur futur... donc bref, il allait falloir prendre le ronflak cinglé de Xeno par sa corne aussi inexistante que lui, et mettre la main à la pâte.
Incapable de se concentrer dans sa salle commune, où le vacarme était permanent (on ne devait pas s'attendre à ce que les Gryffondors se montrent calmes ou posés, hein, c'était pas le genre de la maison), il avait décidé de se rendre à la bibliothèque. C'était définitivement pas l'endroit qu'il préférait, trop de calme, de silence, cette ambiance studieuse très pesante qui bouffait votre énergie. Mais aux grands maux les grands remèdes. De toute façon, il avait besoin d'emprunter certains bouquins.
Il passait d'un rayonnage à l'autre et au moment de mettre la main sur un livre qui l'intéressait, une autre main s'en empara et cette main appartenait à la fille la plus exceptionnellement belle que Damoclès connaissait. Bon, c'était Damoclès, donc on connaît la musique, pour lui, toutes les filles étaient belles et attirantes, mais elle, elle avait ce truc qui faisait qu'il était encore plus débile qu'avec les autres en sa compagnie. Mais genre, vraiment, vraiment débile, d'une stupidité affligeante. Il suffisait de le voir, là, figé comme une statue de sel, avec de grands yeux ronds, pour s'en rendre compte.
"Tu peux le prendre, j'en avais pas besoin de toute façon. Et si tu veux, si t'as besoin d'autre chose, enfin, tu peux me le dire, si je peux faire quoi que ce soit pour toi, enfin tu vois..."
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Artémis avait toujours fait en sorte d’être une élève sérieuse, et studieuse. Elle n’était pas première de sa promotion, mais elle avait de très bons résultats jusqu’à maintenant, et elle n’avait aucune envie de voir son niveau baisser. Il n’était donc pas rare qu’elle passe de longs moments à la bibliothèque, pour y travailler plus sereinement, et plus calmement que cela ne pourrait l’être dans sa salle commune. Il y avait toujours des élèves qui se retrouvaient pour discuter, qui chahutaient un peu, alors ce n’était pas forcément simple de se concentrer dans ces conditions, alors qu’à la bibliothèque, la bibliothécaire veillait avec assurance à ce que tout se passe dans un calme olympien.
Et puis, c’était peut-être un peu idiot, mais c’était un endroit qui rassurait Artémis. Elle se disait qu’ici, il y avait moins de chances pour que ses pouvoirs ne fassent de dégâts. Il y avait des gens autour d’elle, évidemment, mais ils étaient assez loin, et ils savaient très bien que s’ils haussaient un peu trop haut le ton, ils se feraient rabrouer rapidement par la bibliothécaire. Elle était un rien acariâtre, mais il fallait faire avec. Quoiqu’il en soit, Artémis pouvait donc travailler sans se soucier de ceux qui l’entouraient, et elle devait bien admettre que c’était rassurant, et apaisant. Elle avait le sentiment d’être sans cesse sous tension, alors cela ne faisait pas de mal quand cela s’arrêtait un peu.
Alors qu’elle bûchait sur un devoir à rendre, elle se rendit compte que son cours n’était pas assez explicite sur une notion. Ou alors, elle avait oublié de noter quelques informations supplémentaires, ce qui ne serait pas si surprenant que cela. Même si Artémis tentait d’être une bonne élève, elle laissait parfois son esprit divaguer un peu trop. Qu’à cela ne tienne, elle allait tenter d’aller chercher les informations ailleurs, et le plus simple, ce serait de trouver un livre traitant du sujet.
Artémis se leva donc et commença à chercher un livre sur les étagères qui pourraient l’aider. Une fois qu’elle en trouva un, elle le prit sans voir que quelqu’un d’autre s’apprêtait à en faire de même, et fut même surprise de découvrir quelqu’un si proche d’elle, sans l’avoir aperçu plus tôt.
"Tu peux le prendre, j'en avais pas besoin de toute façon. Et si tu veux, si t'as besoin d'autre chose, enfin, tu peux me le dire, si je peux faire quoi que ce soit pour toi, enfin tu vois..."
Artémis observa Damoclès Belby, puisque c’était lui, de manière un peu perplexe. Elle aimerait bien dire que ce genre de phrases, était surprenant pour elle, mais malheureusement, ce n’était pas la première fois que cela lui arrivait. Il semblait totalement… stone, et elle savait très bien ce qu’il causait cela. Une part d’elle-même était tout bonnement très mal à l’aise, et l’autre se sentait coupable. Coupable de mettre le pauvre Damoclès dans un tel état, alors qu’il n’avait rien demandé.
« Euh je… merci, c’est gentil de ta part. Tu es sûr que tu n’en as pas besoin ? Si tu veux, je peux te l’apporter, quand j’aurai terminé avec. »
En plus d'être sacrément belle (qui pourrait dire le contraire, franchement), Artémis était en plus une fille adorable, d'une patience d'ange et d'une gentillesse incomparable. A partir de là, est-ce qu'il était à blâmer s'il se voyait incapable de résister à ses grands yeux de biche, à ses sourires enjoleurs et à sa douceur naturelle ? Oui, bien sûr que oui, mais Damoclès était totalement esclave de ses hormones. Déjà que c'était le cas avec à peu près n'importe quelle fille qu'il rencontrait, c'était encore plus flagrant (et navrant) quand il était en compagnie de la Poufsouffle. Il avait l'impression d'être une autre personne.
Il y avait bien une part de lui qui s'en rendait compte, d'ailleurs, cette part de lui qui s'efforçait de le rappeler à l'ordre, de l'exhorter d'arrêter d'agir comme un con et de s'acheter une dignité, mais cette voix était planquée quelque part loin, très loin, dans son subconscient, et acceptait à peine d'effleurer la surface. C'était comme si un mini-Damoclès se baladait dans son cerveau et essayait de se faire entendre, et ça ne marchait juste pas, l'échec était total et flagrant, c'en était même franchement ridicule.
"Oh, ce serait parfait comme ça, oui, mais prends ton temps, surtout, enfin, tout le temps que tu veux."
Si elle lui apportait le livre quand elle l'aurait fini, cela leur donnerait une autre occasion de passer du temps ensemble, même si c'était pour qu'il se contente de la dévisager comme un débile pendant qu'elle-même exulterait le malaise (un malaise très compréhensible), il réussissait à trouver ça parfait comme ça, sans songer au fait qu'il faudrait quand même qu'il se soucie de récupérer ce livre à temps pour pouvoir l'étudier comme il avait eu l'intention de le faire pour commencer.
"Donc tu t'intéresses aux plantes exotiques utilisées dans les potions de soin ?" demanda-t-il en rebondissant sur le premier sujet venu, donc en l'occurrence le bouquin sur lequel ils avaient jeté leur dévolu en même temps. Damoclès faisait de son mieux pour avoir l'air le plus intéressant possible. Evidemment, il y avait de faibles chances pour que la démarche soit convaincante. "Moi aussi, j'adore... les plantes, enfin, tu vois, je trouve ça passionnant."
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Artémis se retrouvait typiquement dans le genre de situation qu’elle redoutait. Pourtant, elle n’avait rien contre Damoclès, vraiment rien. Elle ne pouvait malheureusement pas dire qu’elle le connaissait, puisqu’il changeait un peu en sa présence, sans que personne n’y puisse rien, mais de ce qu’elle avait entendu de lui, il semblait être un gentil garçon. Pourtant, elle donnerait cher pour être ailleurs en ce moment. Elle se sentait vraiment mal à l’aise, mais ce n’était même pas à cause de lui. Elle se sentait surtout coupable, de lui faire perdre ses sens, même si elle ne le faisait pas exprès.
Au moins, même si cette situation était très inconfortable, Artémis ne se sentait pas en danger. Elle ne pensait pas que Damoclès allait devenir violent pour avoir ce qu’il voulait, ce qui pouvait être le cas avec certains garçons qui avaient déjà un caractère un peu instable. Elle ne savait vraiment pas quoi faire, pour tenter d’amenuir tout ceci. Que cela cesse totalement était une utopie, mais au moins que les effets soient moins présents, ce serait une victoire. Mais ce n’était définitivement pas pour aujourd’hui.
"Oh, ce serait parfait comme ça, oui, mais prends ton temps, surtout, enfin, tout le temps que tu veux."
Artémis n’était pas surprise de la réponse de son camarade. Le charme faisait en sorte de lui donner l’envie de la contenter le plus possible. Alors il n’allait rien dire qui puisse la contrarier. Et si certaines filles pourraient trouver cela charmant, Artémis savait que ce n’était pas réel. Ou alors, pas totalement. Une part de son comportement ne lui appartenait pas, et ne faisait que réagir à la magie spéciale qu’elle dégageait. Quoiqu’il en soit, comme toujours, Artémis ne voulait pas en abuser, et ne pénaliserait pas le jeune homme.
« Je tâcherai de ne pas abuser, que tu puisses faire tes devoirs à temps. » "Donc tu t'intéresses aux plantes exotiques utilisées dans les potions de soin ? Moi aussi, j'adore... les plantes, enfin, tu vois, je trouve ça passionnant."
La jeune femme ne se dirait pas passionnée par les plantes, ou les potions. Elle ne détestait pas cela non plus, mais elle était incapable de trouver ce qui pouvait la passionner. Elle aimait écrire, de la poésie mais elle gardait cela pour elle, convaincue que c’était stupide, et inutile. Mais cela n’avait strictement rien à voir avec les cours, les potions ou les plantes. Mais elle reconnaissait que ces matières étaient tout de même intéressantes. Elle essayait en tout cas, de s’intéresser un peu à tout.
« Je m’y intéresse surtout parce que j’ai un devoir à rendre sur ce sujet. Je ne suis pas spécialement une spécialiste des plantes, pour tout te dire. Mais je ne déteste pas non plus, c’est vrai que c’est un sujet qui peut être intéressant. »
"Oh, tu sais, rendre ses devoirs à l'heure, c'est surfait, de toute façon", répondit Damoclès avec un sourire idiot.
En temps normal, il s'estimait drôle, parfois à ses dépens, mais toujours avec une évidente autodérision. Là, tout de suite, il ne se trouvait pas drôle, juste absolument débile. A croire qu'il n'était juste pas capable d'articuler des phrases drôles et sensées. Il s'embrouillait dans ses phrases, il ne savait juste pas quoi faire, ni quoi dire. Il avait envie de se rendre intéressant, surtout, il avait envie qu'elle le trouve intéressant, mais c'était forcément tout le contraire qui devait se passait, parce qu'il se comportait totalement comme un abruti, là, maintenant, tout de suite. Il espérait encore trouver le moyen de se rattraper, mais il ne savait pas trop s'il en serait véritablement capable. Sans doute que non, au bout du compte. Il ferait mieux de s'en aller, de s'isoler, et de ne plus jamais rien dire ou faire. Ce serait beaucoup, beaucoup mieux comme ça.
"Ah oui, non, t'as raison, les plantes, ça peut être barbant, aussi...", reprit Damoclès, embarrassé, quand Artémis lui répondit qu'elle n'empruntait ce livre que pour les cours et que ça ne l'intéressait pas outre mesure (avant de mesurer son propos), mais c'était sans doute uniquement pour lui donner le sentiment qu'il n'était pas complètement idiot (ce qu'il était), surtout en sa présence.
Il s'embrouillait dans son propos. Lui, il ne trouvait pas ça barbant, les plantes, il pouvait même être un véritable geek des plantes quand il s'y mettait, et en parler en long, en large et en travers. C'était quelque chose qui allait de paire avec son goût prononcé sur les potions. Dans tous les cas, il fallait qu'il noie le poisson un maximum, il voulait récupérer une chance de se rendre intéressant auprès d'elle, mais ce n'était pas gagné. A côté d'elle, il avait l'impression d'être un misérable vermisseau.
"Mais ça dépend, enfin, je veux dire, quand on réfléchir à leurs propriétés, à leur usage en potion, ça peut être captivant. "Tu savais que les talents de communication des cricasses, par exemple, permettaient de fabriquer une potion qui te permettait de parler plus de cinq langues différentes ? Bon, juste sur une durée d'une heure, mais quand même. Certaines plantes sont plus intelligentes que les animaux."
Artémis Leclair
Messages : 67
#Sujet: Re: L'attirance vous débilise (Artémis)Mar 22 Mar - 15:33
L'attirance vous débilise
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
"Oh, tu sais, rendre ses devoirs à l'heure, c'est surfait, de toute façon"
Artémis le regarda un peu interdite, puis lui fit un petit sourire. Elle se doutait bien qu’il lui donnait des réponses qui n’étaient pas totalement de son fait. Le… charme qu’elle dégageait le forçait à vouloir lui plaire, à aller dans son sens sans qu’il ne puisse la contredire frontalement. Et elle était vraiment désolée pour lui, mais elle n’y pouvait rien. A part s’éloigner de lui le plus possible, mais elle n’allait pas non plus le laisser en plan comme ça, ce serait mal poli. Même si en soit, ce serait mieux pour lui. Mais bon, elle pouvait bien lui accorder quelques minutes tout de même, Damoclès n’avait malgré tout aucun geste, ou aucune parole déplacée à son égard, et elle savait qu’il était un chouette garçon. Elle lui adressa un petit sourire.
« Je ne suis pas sûr que les enseignants soient de ton avis, alors tu ne devrais pas prendre le risque. »
"Ah oui, non, t'as raison, les plantes, ça peut être barbant, aussi..."
Artémis se sentit un peu désolée, parce qu’elle avait bien compris que Damoclès était réellement intéressé par les plantes, et c’était tout à son honneur. Alors qu’il se sente obligé de dénigrer un peu ce qu’il aimait, ça la peinait. Elle était vraiment agacée par sa condition, agacée que les garçons autour d’elle ne puissent pas être eux-mêmes sans craindre de lui déplaire.
"Mais ça dépend, enfin, je veux dire, quand on réfléchir à leurs propriétés, à leur usage en potion, ça peut être captivant. "Tu savais que les talents de communication des cricasses, par exemple, permettaient de fabriquer une potion qui te permettait de parler plus de cinq langues différentes ? Bon, juste sur une durée d'une heure, mais quand même. Certaines plantes sont plus intelligentes que les animaux."
La jeune fille afficha un petit sourire. Elle trouvait cela un brin attendrissant, quelqu’un qui se passionnait autant pour quelque chose. Artémis n’avait pas de réelle passion, et parfois, cela lui manquait. Mais elle trouvait que les plantes avaient un aspect nettement plus intéressant, quand c’était quelqu’un comme son camarade qui lui en parlait. Même si elle n’allait pas non plus s’y passionner en quelques secondes.
« Je n’ai aucune idée de ce que sont des cricasses, mais je dois admettre que ce que tu me dis est intéressant. Tu devrais aller en France un jour, il y pousse de nombreuses plantes utiles pour les potionnistes. »
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