C'est pas ma faute à moi... [pv Bertram]

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andora n'était pas forcément l'élève la plus disciplinée de Poudlard mais elle n'était pas non plus une tête brûlée, pas du tout. Elle aimait profondément sa maison, elle était fière d'être à Serdaigle. Elle soutenait son équipe de Quidditch, elle espérait toujours que les bleu et bronze obtiendraient la première place à la fin d'année... mais ça ne l'empêchait pas de tirer sa maison vers le bas bien plus que nécessaire. Ce n'était absolument jamais intentionnel de sa part, et elle s'en voulait toujours, retrospectivement, mais c'était ainsi... et dans certaines circonstances, il lui arrivait de dépasser d'un peu trop les bornes, et d'en essuyer les conséquences, pas seulement pour elle-même mais pour tous ses camarades de classe.

En l'occurrence, elle avait fait perdre la veille une bonne cinquantaine de poits à sa maison pour avoir pénétré la forêt interdite au beau milieu de la nuit. Elle avait violé le couvre-feu, elle s'était rendu dans un lieu absolument interdit d'accès, ce n'est pas comme si elle n'était pas au courant de ces choses-là... Seulement, on trouvait dans la forêt interdite des ingrédients qui ne sauraient se trouver nulle part ailleurs et qu'il ne lui avait encore jamais été donné d'intégrer à ses potions. Elle avait pensé à ses expériences, et elle avait un peu négligé tout le reste. Ce qui avait trop souvent tendance à lui arriver dans ce cas-là.

Elle se trouvait actuellement dans la salle commune, et travaillait sur son devoir de divination. Elle avait le net sentiment que certains regards convergeaient dans sa direction, et qu'ils n'étaient pas forcément bienveillants. Ce n'était jamais bien perçu, que de faire perdre en une fois à sa maison tant de points si durement gagnés. Mais elle savait faire abstraction. Ce n'était pas forcément différent d'autres sortes de regards qu'on lui lançait parfois, quand son caractère atypique la tenait presque naturellement à l'écart de ses camarades. Elle préférait largement se concentrer sur son devoir. Elle se rattraperait en rendant à Serdaigle les points qu'ils avaient perdu, et pour cela, il fallait bien qu'elle travaille, non ? Elle était donc affairée à la tâche et ne remarqua pas tout de suite que l'un de ses camarades de classe l'avait rejointe.

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andora leva les yeux vers Bertram. S'il y en avait un pour lui reprocher le nombre conséquent de points qu'elle avait fait perdre à leur maison, c'était évidemment lui. Il n'y avait pas plus scrupuleux des règles et soucieux du succès de sa maison que le préfet des bleus et bronze. Il n'avait définitivement pas démérité son insigne, et quelque part, l'adolescente avait de l'estime pour son caractère rigoureux, aux antipodes du sien. Elle pouvait comprendre qu'il lui en veuille, et elle n'avait pas particulièrement envie de s'attirer ses foudres, mais elle n'appréciait pas en revanche qu'on lui prête des intentions qui n'avaient jamais été les siennes.

Elle s'y prenait mal, sans doute, mais ça ne l'empêchait pas d'être fière d'appartenir à la maison serdaigle, et de vouloir le succès des bleus et bronze. Seulement, elle n'avait pas envie de se brimer pour autant. Lui demander de mettre ses inventions en sourdine ? Il ne fallait pas y compter... Elle avait besoin d'expérimenter, d'inventer, c'était une seconde nature, pour elle. Elle comprenait que cela puisse échapper à d'autres, mais voilà, ça faisait partie d'elle. Lui demander de renoncer à cela, c'était comme lui demander d'arrêter de faire quelque chose de totalement naturel pour elle, comme respirer, par exemple.

-Je n'échaffaude aucun plan, répondit calmement Pandora en soutenant le regard de son interlocuteur.

Le terme lui semblait en tout cas totalement mal approprié, elle avait l'impression à entendre son interlocuteur qu'elle l'avait fait exprès, de faire perdre tant de points à sa maison, et que ça avait d'office été son intention première. Or il n'en était rien, elle était la première à regretter la tournure qu'avaient pris les choses. Elle n'avait pas prévu que son escapade dans la forêt interdite ne passerait pas inaperçue, elle avait voulu poursuivre ses expériences en toute discrétion... mais elle n'était pas douée pour être discrète, en fin de compte.

-Je fais des expériences, ce n'est pas la même chose, ajouta-t-elle. Elle avait conscience de s'enfoncer, sans doute, mais elle ressentait le besoin de se justifier, voilà tout. Je suis désolée, je ne voulais pas faire perdre tous ces points à Serdaigle, mais je vais me rattraper.

Pas en arrêtant ses expériences, ceci dit, mais elle pouvait bien équilibrer les points perdus avec quelques points gagnés malgré tout.

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andora ne pouvait pas reprocher à Bertram son aptitude à prendre toute l'ampleur d'une situation sans porter de jugement trop hâtif sur les uns et sur les autres. Quand il lui affirmait qu'il la croyait quand elle lui disait ne pas avoir voulu faire perdre tant de points à la maison des bleus et bronze, elle savait que ce n'étaient pas des paroles en l'air. Pandora n'était pas une fauteuse de trouble, pas du tout, et faire du mal autour d'elle était la dernière de ses intentions, vraiment. Mais elle était dans sa bulle, et elle ne prenait bien souvent la pleine mesure de ses actes que lorsqu'il était trop tard.

Là où elle n'était pas d'accord avec lui, c'est qu'elle n'estimait pas que les règles primaient forcément sur les intentions. C'était même tout l'inverse à ses yeux... Même si elle serait de sacrément mauvaise foi si elle affirmait que ses expériences servaient vraiment à sauver le monde. Il faudrait malheureusement plus d'un sortilège ou d'une potion pour guérir le monde, et c'était bien malheureux. Certaines de ses expériences étaient plus égoïstes qu'actes de générosité, elle l'admettait aussi, mais à ses yeux, elle ne faisait de mal à personne.

Mais surtout, elle était incapable d'arrêter ses expériences. Lui ordonner d'y mettre un terme, c'était comme lui demander de cesser de respirer, comme demander à Xeno de cesser de courir après les ronflaks, en théorie, ça avait l'air possible, mais dans les faits, c'était tout bonnement inenvisageable. Non, Pandora ne pouvait pas promettre à Bertram de mettre un terme à ses expériences, même si c'était pour le bien de la maison serdaigle. Elle avait besoin de cela, c'était son essence, ça faisait partie de qui elle était. Certains consacraient tout leur temps libre aux bavboules, au Quidditch, aux batailles explosives... ben elle, elle avait besoin de continuer ses expériences. Et la plupart du temps, ce n'était même pas si "illégal" que cela... d'accord, parfois elle faisait plus de dégâts qu'elle ne l'aurait soupçonné, mais... bref, ce n'était jamais quelque chose de volontaire ou de malveillant de sa part. D'accord, ça ne changeait pas grand-chose au résultat, mais ça...

-Je ne fais rien de mal, se défendit-elle en prenant tout le soin nécessaire à occulter le sujet, bien évidemment. Je travaille à mon devoir de métamorphose.

Pour le coup, c'était vrai, mais on ne parlait pas spécialement de ce qu'elle faisait ici et maintenant.

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andora ne s'en voulait pas tant d'avoir fait perdre des points à sa maison que de se mettre ses camarades à dos, à vrai dire. Elle ne voulait pas laisser imaginer non plus qu'elle ne portait pas les couleurs des bleu et bronze avec fierté, mais elle n'estimait pas, en revanche, que faire honneur à sa maison revenait forcément à respecter les règles oldat afin d'accumuler un maximum de points. Elle ne voulait pas s'attirer d'ennuis, certes, mais elle n'avait pas envie de changer qui elle était pour satisfaire à l'opinion des préfets de sa maison. Bertram n'avait pas besoin de lui préciser qu'il était sérieux, la jeune femme le voyait bien. En même temps, Bertram Aubrey était toujours sérieux, c'était presque une chose qui le caractérisait. Ce n'était pas un défaut, loin de là, mais donc, quand on le connaissait, on savait qu'il parlait bien rarement pour plaisanter.

Elle se rembrunit un peu en entendant le jeune homme lui affirmer qu'elle allait devenir un comble pour cette maison. Ce n'était certainement pas la réputation qu'elle avait envie d'avoir. Elle était fière d'appartenir à la maison de Rowen Serdaigle, et elle espérait bien que ses talents seraient appréciés pour ce qu'ils avaient de conforme aux valeurs d'érudition qui étaient une grande part de ce que défendait sa maison... Elle ne voulait pas devenir la risée de ses camarades, en aucun cas, pas tant parce qu'elle tenait à sa réputation (inexistante) que parce qu'elle ne voulait pas que son existence affecte celle des autres... mais en même temps...

-Est-ce que c'est si grave que ça ? temporisa-t-elle, incapable de ne pas articuler le fond de sa pensée, dût-il déplaire. Si notre maison doit être la dernière, si on a moins de points que les autres... Ce n'était rien d'important, objectivement. Ce n'était jamais qu'une récompense qu'on leur agitait sous le nez dans l'espoir de les voir assidus et obéissants, mais dans le fond, qu'est-ce que ça représentait ? Les serdaigles ne cesseraient pas d'être sages et intelligents sous le prétexte de ne pas avoir remporté la cooupe des quatre maisons. Toute cette compétition... Ce n'est pas si important.

Elle pouvait avoir l'esprit de compétition, dans certains domaines, pourtant, et des personnes comme Damoclès pouvaient en attester, mais elle avait tout de même l'impression que l'on se faisait une montagne de peu de choses.

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andora n'était pas de nature à se vexer facilement... et tant mieux, d'ailleurs, vu que beaucoup prenaient le plus grand soin de l'accabler constamment de remarques désagréables sur sa personnalité et ses habitudes singulières. Si elle devait se sentir heurtée à chaque fois qu'on lui faisait une réflexion, sa vie serait particulièrement compliquée. Mais non, ce n'était pas le cas, la bleue et bronze n'était pas susceptible... Ceci dit, il y avait des sujets sur lesquels elle acceptait moins que d'autres qu'on lui fasse des remarques... les remarques sur ses expériences, par exemple, ça passait mal. Parce que c'était sa passion, c'était ce pour quoi elle pensait être née, c'était ce qui l'animait, ce qui lui faisait du bien, ce qui la motivait...

Peut-être que ses expériences n'étaient pas si importantes que ça, elles n'étaient pas si importantes que ça, même. La jeune femme n'avait pas de prétentions, elle menait ses expériences pour le plaisir de les mener, il n'y avait absolument aucune autre motivation derrière. Elle ne voulait pas révolutionner le monde, elle voulait simplement explorer ces parts de l'univers qui restaient en suspens et attendaient encore d'être observées et comprises. Et ses expériences aidaient à ça... Mais visiblement, rapporter des points à sa maison et entretenir l'esprit de compétition était plus important que de repousser les limites de son intellect... Bon, elle exagérait, évidemment, mais elle n'aimait pas voir le travail qui à ses yeux était celui de toute une vie être ainsi rabaissé... Elle ne pensait pas mériter être traitée ainsi. D'accord, ses expériences aboutissaient rarement à un résultat, mais il faut des échecs pour atteindre le succès, c'est bien connu.

-C'est pas parce que tu ne comprends pas quelque chose que ce quelque chose ne sert à rien, répondit Pandora qui se sentait partagée entre la colère et la tristesse. Elle ne pouvait pas dire que l'entente soit cordiale entre elle et Bertram, mais là... là, elle avait l'impression qu'il la méprisait, chose qu'elle n'avait jamais perçue chez lui jusqu'ici, et elle n'aimait pas ça, vraiment pas. Toi, tu fais autre chose de ta vie à part jouer les petits chefs et empêcher les gens de faire ce qu'ils aiment ? ajouta-t-elle.

Elle n'avait aucune envie d'entrer en conflit avec Bertram, mais elle n'avait aucune envie de se taire non plus. Hors de question.

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e toute évidence, ils n'avaient pas la même approche ni la même interprétation de la situation. Quand Bertram lui assurait qu'il ne l'empêchait pas du tout de faire ce qu'elle aimait, elle ne pouvait pas être de cet avis. Il lui avait demandé, en plus ou moins ces termes, de mettre fin à ses expériences. Pour elle, cela revenait à la même chose que de lui dire de mettre sa passion en veilleuse. Car qu'on le veuille ou non, ses expérimentations étaient tout bonnement incompatibles avec le règlement de l'école. Preuve que ce qu'elle faisait était dangereux, aussi bien pour elle-même que pour les autres ?

Elle était loin, bien loin de voir les choses ainsi en ce qui la concernait. Non, elle n'estimait définitivement pas que ses expériences puissent être dangereuses pour quelqu'un d'autre qu'elle-même, et pour ce qui était des risques qu'elle prenait à titre personnel, elle les assumait pleinement. Pour elle, le problème, ce n'était définitivement pas elle, le problème, c'était le règlement, qui était positivement injuste et l'empêchait de s'accomplir convenablement. D'accord, c'était une pensée égoïste, mais pour elle, les règles étaient créées pour protéger les autres, et puisqu'elle ne mettait personne en danger... Bon, évidemment, en faisant des exceptions, on arrivait à rien, mais elle avait espéré que quelqu'un aussi raisonnable et pragmatique que Bertram réussirait à comprendre le fond de sa pensée. De toute évidence non, leurs esprits et leurs logiques n'avaient rien de compatibles. Ce qui expliquait clairement le fait que les deux n'aient jamais eu beaucoup d'atomes crochus par ailleurs.

-Je ne veux pas la guerre, répondit-elle quand même, parce qu'à ses yeux, c'était une démarche absurde que de chercher naturellement le conflit, à quelques exceptions près. Bon, elle voulait bien le reconnaître, elle n'avait pas été tendre avec Bertram l'instant d'avant, mais elle s'était sentie agressée dans ce qui la touchait le plus profondément. C'était en accusant le contrecoup qu'elle avait eu des propos effectivement maladroits. Je veux juste qu'on me laisse la paix. Je ne fais de mal à personne, tu peux au moins reconnaître ça, non ? Le seul mal que j'ai fait, c'est d'avoir perdu quelques points, et si c'est que ça, je les rattraperais.

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e pas se faire remarquer par ses enfreintes au règlement, Pandora ne demandait que ça. La bleu et bronze n'était pas du genre à aimer attirer l'attention sur elle, la dernière chose qu'elle voulait était clairement d'orienter les projecteurs dans sa direction. Quand elle se faisait remarquer, c'était toujours contre son gré. Elle ne jouait pas les trouble-fête dans l'intention de se rebeller contre l'autorité de l'école. Seulement, elle ne pouvait pas mener toutes ses expériences sans se jouer un minimum du règlement intérieur de l'école, c'était comme ça. Ce n'était pas une chose qui l'enchantait, mais elle estimait qu'elle n'avait pas le choix.

Enfin si, bien sûr, elle pourrait faire le choix de stopper net ses recherches, mais elle était incapable de s'y résoudre. Que lui resterait-il sans ça ? Les cours et ses camarades, certes, mais cette perspective, sans rien de plus, était profondément insatisfaisante aux yeux de l'adolescente. Elle avait besoin d'en apprendre et d'en découvrir toujours plus. Si quelqu'un devait être capable de comprendre ça, c'était bien Bertram, non ? C'était l'apanage d'une grande majorité des Serdaigle que de considérer les choses de cette façon, sous le jour d'une érudition constante qui parfois ne pouvait se satisfaire des seuls savoirs encyclopédiques dont regorgeait la bibliothèque de l'école.

Et non, elle ne faisait de mal à personne. D'accord, elle menait ses expériences à l'aveugle, mais elle n'était pas inconsciente non plus, elle protégeait toujours son plan de travail avec le plus de sortilèges possibles, et la plupart du temps, elle travaillait seule. Bon, pas toujours, mais ceux qui l'accompagnaient se joignaient à ses expériences, ce n'était pas comme s'ils n'avaient pas conscience des risques auxquels ils s'exposaient peut-être. Mais elle sentait d'avance que débattre avec Bertram ne mènerait nulle part. Elle avait envie de plaider sa cause, de faire comprendre à son interlocuteur qu'elle ne voulait nuire à personne, elle était même certaine que s'il venait participer à une de ses expériences un jour, il comprendrait bien, mais elle devinait d'avance que ça ne changerait rien pour le préfet de sa maison. Il avait déjà décidé de la manière dont il décidait d'observer la situation, et ce n'était certainement pas elle qui parviendrait à lui faire voir les choses autrement.

Pandora poussa un soupir. Est-ce que ses expériences valaient la peine de se retrouver exclue de Poudlard ? Non, bien sûr que non... Mais elle ne se voyait pas arrêter pour autant, c'était au-dessus de ses forces.

-D'accord... Comme tu voudras, répondit-elle d'un ton morne.

Sauf que c'était un engagement qu'elle serait incapable de tenir vraiment.

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andora serra les dents. Elle avait beau être capable de prendre n'importe quelle situation avec philosophie, il restait certaines personnes pour user ses nerfs plus facilement que d'autres, et Bertram était définitivement de ceux-là. Parce qu'elle n'aimait vraiment pas se faire rabrouer comme une enfant, même si elle ne pouvait pas prétendre non plus ne pas l'avoir cherché. Bertram n'accordait d'intérêt ni à sa personne, ni à ses recherches, et elle devait bien avouer que, même s'il était loin d'être le seul, ça la vexait un peu. Comme si elle n'était pour lui qu'un potentiel de points à perdre ou à gagner. Elle espérait que parmi les amis dont Bertram se sentait plus proches, il n'agissait pas toujours de cette façon, car elle parvenait à se sentir vexée alors que son interlocutrice ne lui devait évidemment rien.

-Eh bien dans le pire des cas, tu n'auras qu'à me faire renvoyer, comme ça te passera les nerfs, je ne serai plus un problème et tu pourras remporter ta précieuse coupe des quatre maisons, soupira-t-elle.

Parce que forcément, à entendre ses avertissement, elle n'entendait qu'une seule chose, et c'était qu'il ferait en sorte qu'elle reçoive une sanction qu'il estimerait digne de son "crime". Et on ne plaisantait pas avec le règlement à Poudlard, quand on faisait trop de pas de travers, on était renvoyé, c'était comme ça... Enfin, c'était ce que professeurs, directeurs de maison, concierge et préfets aimaient bien rappeler, même si depuis le début de sa scolarité, elle n'avait vu aucun de ses camarades être poussé vers la sortie, et pourtant certains l'auraient mérité plus d'une fois. Et par "certains", elle pensait bien évidemment aux maraudeurs.

Dans tous les cas, si Bertram devait mettre ses menaces à exécution, eh bien soit, mais Pandora n'avait aucune envie de changer quoi que ce soit à qui elle était. Même si cela devait déplaire, ses expériences étaient une part intégrante de sa personnalité. Elle ne s'obstinerait plus à l'expliquer à Bertram, elle avait bien compris que, lui, ne le comprendrait pas. Et elle n'avait aucune envie de le convaincre. Elle préférait laisser les choses en l'état, telles qu'elles étaient.

-C'est bon, tu as fini avec moi ou tu as encore des choses à me dire ?

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ertram avait beau dire, Pandora voyait difficilement en quoi ses agissements avaient une autre conséquence que faire éventuellement perdre la coupe des quatre maisons à ses camarades, qui s'en remettraient sans doute très bien. Elle n'avait jamais impliqué personne qui ne soit parfaitement consentant dans ses expériences, et elle s'était toujours arrangée pour ne pas mettre en danger quiconque sinon elle-même. C'était assez violent et désagréable d'être ainsi qualifiée d'égoïste alors qu'elle n'avait jamais envie que de rendre servie aux autres. Ses expériences répondaient évidemment à une soif de savoir qu'elle cherchait à tout prix à étancher en étoffant ses connaissances dans les domaines qu'elle expérimentait. Mais tout ce qu'elle inventait, elle voulait pouvoir en faire bénéficier les autres.

Mais bref, les mots étaient prononcés, et ils claquaient à son oreille comme des coups de fouet, et Bertram n'y allait pas de main morte. Egoïste et Irrespectueuse, ça faisait mal. Et ça faisait surtout mal parce que si elle avait cherché à l'attaquer dans la moindre mesure de ses compétences en matière de rhétorique (et Merlin sait qu'elles étaient faibles, elle n'avait aucune repartie), elle savait que Bertram pensait chaque mot qu'il avait prononcés.

Elle devrait se moquer complètement de ce qu'il pensait d'elle, c'est vrai. Mais ce n'était pas le cas. Du tout. Elle s'en souciait vraiment... davantage parce qu'elle se disait que si lui pensait ça d'elle, peut-être que c'était ce que tout le monde pensait d'elle. Elle pouvait accepter qu'on la traite d'illuminée, de folle ou d'abrutie. Mais une égocentrique finie, c'était tout autre chose. C'était nettement plus blessant.

Elle s'en voulut quand elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Au pire, ça passerait pour une tentative pathétique de s'attirer la compassion de Bertram, au mieux, il la trouverait d'autant plus égoïste de ne pas accepter la critique. Elle tenta donc de contenir ses larmes, mais ses yeux étaient tout de même humides quand elle répondit.

-Très bien.

Elle leva le menton et se redressa. Elle serait bien restée, mais il était préférable qu'elle rejoigne son dortoir et qu'elle enfouisse sa tête d'égoïste sous un oreiller. Les mots de Bertram l'avaient véritablement blessée au plus haut degré.
   
   

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