Dans le brouillard (Mary)

**Lily Evans** Messages : 164

Lily était fatiguée. Elle ne dormait pas très bien, ces derniers temps. C'est un problème qu'elle avait toujours eu. Quand elle n'était pas complètement en paix avec elle-même, elle avait tendance à penser, à trop penser, à réfléchir de toutes les manières possibles et imaginables. Lily n'avait pas l'esprit tranquille, de bonnes choses se bousculaient, de mauvaises aussi, et le tout formait un cocktail assez détonnant... pas le genre qui vous aide à dormir à poings fermés en tout cas.

Elle pensait à sa soeur, évidemment, qui faisait l'objet de ses préoccupations depuis beaucoup trop longtemps. Elle pensait à Severus, bien sûr, avec qui aucun retour en arrière ne pourrait plus jamais être possible. Elle pensait à sa meilleure amie, toujours aussi réticente à se confier malgré tous les efforts qu'elle fournissait pour lui venir en aide. Elle pensait à James et à leur rendez-vous à Pré-au-Lard, qui avait un peu trop ressemblé à un rendez-vous galant pour qu'elle fasse comme si de rien n'était. Et elle pensait à Mary, bien sûr, et aux liens qui s'étaient distendus, entre elles, depuis les impardonnables propos de Severus que Mary, elle, lui avait pardonnés.

Oui, la nuit avait été agitée. A quelques moments, elle avait réussi à s'endormir, mais ça n'avait jamais duré très longtemps. Elle se réveillait toutes les heures, voire toutes les demi-heures, et quand son réveil sonna finalement, elle avait l'impression d'avoir passé la nuit à réfléchir, et certainement pas à dormir.

Pas de repos pour les braves, il n'était pas question de sécher les cours dans l'espoir de faire la grâce matinée. Elle n'avait jamais séché le moindre cours depuis les débuts de sa scolarité, mais ça changerait.

Elle avait grand besoin d'un bon petit déjeuner. Elle s'était rendue d'un pas traînant jusqu'à la grande salle pour se laisser tomber mollement sur le banc et se servir en priorité d'une très grande tasse de café, qui ne serait définitivement pas du luxe pour lui déciller les yeux.

Elle était arrivée assez tôt, la table des Gryffondors était relativement vide, celles des autres maisons, aussi. Elle n'avait pas prêté attention à ce qui se trouvait autour d'elle, ni à qui se trouvait autour d'elle. Elle avait besoin de s'ôter le brouillard qui lui brouillait l'esprit.

**Mary O'Neill** Messages : 43

Il était tôt quand Mary se réveilla ce jour-là. Elle dormait de moins en moins bien. Son côté guérisseuse s’auto-diagnostiqua un trouble anxieux, probablement dû à tout ce qui se passait, non seulement dans sa vie, mais dans le monde. Cela dit, si ses troubles s’accentuaient, elle allait devoir prendre un peu de potion apaisante. Elle évitait d’en prendre souvent, car cela pouvait causer une accoutumance, mais elle le faisait quand elle ne parvenait plus à gérer les choses et que cela se dénotait sur sa vie personnelle. Bientôt, elle le savait, c’était le genre de potions qu’elle apprendrait à concocter. Sa mère lui avait dit qu’il était temps de passer à la vitesse supérieure.

Il était encore tôt, mais la Grande Salle était accessible. Convaincue qu’elle n’arriverait plus à dormir, Mary se leva et se dirigea vers la salle de bain du dortoir où elle tenta de se rendre présentable. Ce ne fut pas chose aisée, elle avait l’impression d’avoir des airs de zombie. Puis, elle descendit dans la Grande Salle, qui était presque vide à cette heure de la journée. En revanche, Mary fut surprise de voir Lily déjà debout et si elle avait l’air d’un zombie, ce n’était rien à-côté de Lily qui avait l’air plus pâle qu’une morte. Elle s’approcha.

« Salut, Lils, je peux m’asseoir ? »

Elle savait que Lily avait plus de mal à venir vers elle, désormais, parce qu’elle n’avait pas voulu prendre parti et rester amie avec les deux. Mais il fallait reconnaître que si sa relation avec Severus était toujours la même, il n’en était pas de même avec Lily et elle était parfois plus anxieuse à l’idée de lui parler, de peur qu’elle ne la repousse. Mais elle ne renonçait pas, ne désespérant pas de retrouver un peu de sa complicité avec elle. Après tout, elles avaient été très proches pendant cinq ans.

« Dure nuit ? Je sais ce que c’est. »

**Lily Evans** Messages : 164

« Salut, Lils, je peux m’asseoir ? »

Lily se sentit tirée de son état comateux par une voix douce et familière... un peu moins familière dernièrement : la voix de Mary. L'autre Mary. Celle avec qui elle avait pris ses distances, intuitivement, après ce qu'on pourrait nommer l'affaire Severus.

Elle savait, au fond, que son amie n'avait pas changé, elle était toujours cette personne aimable, agréable, patiente, attentive avec qui il était simple de parler, de se confier, et de passer de bons moments, mais quelque chose s'était brisé, et Lily ne pouvait pas prétendre le contraire.

Mary affirmait ne pas prendre parti, mais en continuant de s'adresser à Severus comme si de rien n'était, Lily estimait pourtant que c'était bel et bien chose faite. En parlant toujours avec Severus, elle cautionnait, d'une certaine manière, les propos qu'il avait tenu à son encontre, elle minimisait la gravité de ses paroles et surtout ce que ces derniers sous-entendaient... et forcément, cela ne pouvait que jeter un froid entre elles.

Malgré tout, Lily hocha la tête pour autoriser la jaune et noir à s'installer avec elle. Elle ne l'avait pas entièrement rejetée, elle en était incapable, mais elle ne pouvait pas non plus l'accueillir la bouche en coeur et prétendre que tout allait bien dans le meilleur du monde, et qu'elle n'avait absolument rien à lui reprocher.

« Dure nuit ? Je sais ce que c’est. »

"Je pense trop", répondit Lily en gardant la tête tournée vers le contenu de sa tasse de café plutôt que de s'attarder sur son amie. "J'imagine que ça aide pas."

Elle était empathique, naturellement, et même si elle essayait de ne rien en montrer, elle se demandait ce qui empêchait à Mary de trouver le sommeil. Une part un peu vicieuse d'elle-même espérait que cela puisse être imputé à un sentiment de culpabilité qu'elle ressentirait vis-à-vis de toute cette situation. Mais elle ne devait pas croire qu'elle était si importante... ni même que Mary se sentait coupable, sans quoi elle aurait adopté un autre comportement.

"Qu'est-ce qui t'as empêché de dormir ?" demanda-t-elle en essayant quand même de garder le ton le plus détaché possible afin de ne surtout pas montrer qu'elle était plus intéressée qu'elle ne le prétendait à la réponse que Mary lui donnerait.

**Mary O'Neill** Messages : 43

Bon, Lily avait déjà accepté qu'elle s'assoit, c'était un bon début. Mary savait que Lily lui en voulait encore d'avoir refusé de prendre son parti l'année dernière, mais elle s'était toujours mis comme un point d'honneur à ne jamais juger ses amis les plus proches. En réalité, elle avait toujours mis un point d'honneur à ne jamais juger personne. Elle défendait Severus au même titre que Lily, quand il se faisait taquiner par les maraudeurs, mais elle ne les avait jamais jugés pour leurs actes, persuadée qu'ils étaient motivés par quelque chose qu'elle ne pouvait pas comprendre. Lily n'était pas d'accord avec ça et estimait que si Mary ne s'éloignait pas de leur camarade, c'est qu'elle cautionnait la chose. Un peu manichéen, mais Mary ne lui en voulait pas.

Que Lily pense trop et que ça l'empêche de dormir ne surprenait pas Mary. Ça avait toujours été plus ou moins le cas. Et elle avait toujours plus ou moins de raison de se prendre la tête. Depuis des années, James Potter était l'un d'eux. Mais Mary avez l'intuition que ces derniers temps, la nature de ses pensées à son sujet avait changé. Lily n'en avait rien dit mais comme elle ne se confiait plus à Mary, ça n'était guère étonnant. Compatissante, elle fit un sourire doux à Lily et lui demanda quelque chose qu'elle ne lui avait pas demandé depuis déjà bien longtemps.

« Tu veux en parler ? »

Elle savait qu'il y avait peu de chances que Lily se confie à elle, mais elle voulait lui faire savoir qu'elle serait toujours là pour l'écouter quand elle en avait besoin, même si ça impliquait de se prendre des râteaux dans la figure. De toute façon, Mary comprenait la colère de Lily et elle ne cherchait pas à minimiser son acte car seul Lily pouvait estimer combien son attitude avait pu être blessante. Ce n'était pas à Mary de juger son ressenti là-dessus. Elle n'avait à juger son ressenti sur rien, d'ailleurs.

« Je ne sais pas exactement. Ça ressemble à quelque chose comme un trouble anxieux je dirais. Vu la conjoncture actuel, ce n'est pas tellement étonnant. Cela dit, je pense qu'il y a d'autres choses qui me trouble actuellement, mais je ne peux rien y faire. »

**Lily Evans** Messages : 164

« Tu veux en parler ? »

Oui, sans doute, il le faudrait, même. Une vraie conversation, sincère, à cœur ouvert, qui leur ferait certainement le plus grand bien et leur permettrait de mettre les choses à plat, mais Lily n'était pas certaine d'être prête pour autant à avoir cette discussion. Fut un temps où la rouquine confiait sans problème le moindre de ses soucis à la jaune et noir, mais les choses avaient changé.

A présent, quoi qu'elle puisse avoir sur le cœur, elle aurait toujours une appréhension à éventuellement lui en parler. Logique, Mary, avant, était toujours extérieure à ce qui pouvait éventuellement lui faire du mal. Ce n'était plus le cas aujourd'hui, et Lily n'était pas capable de faire comme si de rien n'était. Et elle n'en avait pas envie, par ailleurs.

Alors même si elle voulait en parler, elle n'était pas sûre d'en être capable ici et maintenant, surtout dans ces conditions particulières. Elle était fatiguée, elle ne serait sans doute pas capable d'entendre posément les arguments de son amie sans s'emporter au moindre mot qui lui déplairait un peu trop.

« Je ne sais pas exactement. Ça ressemble à quelque chose comme un trouble anxieux je dirais. Vu la conjoncture actuel, ce n'est pas tellement étonnant. Cela dit, je pense qu'il y a d'autres choses qui me trouble actuellement, mais je ne peux rien y faire. »

Lily retint une esquisse de sourire. C'était tout Mary, ça, dans la manière qu'elle avait d'identifier ses propres maux, on sentait bien l'instinct de guérisseuse en devenir. Elle était capable de rationnaliser ce qui parfois pouvait à peine l'autre pour d'autres. D'autres comme Lily par exemple, qui serait bien incapable pour sa part de mettre des mots si clairs sur son ressenti.

Lily hésita. Il était bien probable que pour résoudre leurs maux à toutes les deux, il faille qu'elles l'aient, cette satanée conversation. Non, ça n'allait pas être agréable, mais les deux avaient beau être honnêtes et frontales, elles ne s'étaient jamais vraiment posées pour parler, leurs discussions avaient été superficielles après les... événements. Mary n'était pas à blâmer pour cela, c'était Lily qui avait mis ses distances, elle préférait. Elle n'était pas prête. Pas encore. Pas dit qu'elle le soit beaucoup plus en cet instant, mais c'était un effort qu'il fallait qu'elle fasse.

Elle prit une grande inspiration. Et décida donc non pas de briser la glace mais au moins d'admettre son existence.

"OK, il faut qu'on parle. Je ne peux pas t'interdire d'être encore ami avec Severus, jamais je ne pourrais faire une chose pareille, mais je ne comprends pas que tu puisses lui pardonner ce qu'il a fait, ce qu'il m'a dit. Quand tu agis avec lui comme si de rien n'était, j'ai l'impression que tu approuves son discours."

**Mary O'Neill** Messages : 43

Lily ne sembla pas réagir aux propos et à la proposition de Mary de se confier à elle si elle le souhaitait. Elle ne lui dit pas non, mais elle ne se confia pas pour autant. C’était déjà quelque chose de positif qu'elle ne l’ait pas repoussée, mais pour le moment, c'était le maximum que la future guérisseuse avait pu avoir de son ancienne meilleure amie. Même si c'était toujours le cas pour elle, elle devait faire avec le fait que ce n'était plus le cas pour Lily. Et elle ne pouvait pas lui en vouloir, pas plus qu'elle ne pouvait réellement en vouloir à Severus d'être ce qu'il était.

Pour autant, elle n'hésite pas à lui faire part de ses propres troubles et réflexions comme elle l'avait toujours fait. Mary ne changerait pas son comportement sauf si Lily lui demandait expressément. Et si on considérait qu'elle venait de lui demander ce qui lui arrivait, elle estimait logique de penser qu'elle avait envie d'avoir une réponse. bien entendu, celle-ci, comme toutes celles que Mary lui faisait, serait franche et honnête. Mais elle fut surprise lorsque Lily lui demanda des explications sur un sujet qu'elle avait d'habitude tendance à éviter. Encore une fois, pour la future guérisseuse, la franchise serait de mise.

« Non, bien sûr que je n'approuve pas son discours. Quant à lui pardonner, je ne peux pas vraiment dire que je lui ai pardonné. En fait, c'est simplement que je ne juge pas. Non pas que j'excuse ce qu'il a fait, soyons clairs, c'est totalement inexcusable. Mais je ne le juge pas. Je ne juge jamais personne, j'estime qu'il ne m'appartient pas de le faire sachant que je ne connais pas toute la situation. Severus subit probablement la pression de certaines personnes et je suis certaine que c'est son orgueil, et non le désir de te blesser, qui l'ont poussé à faire ce qu'il a fait. Dans tous les cas, je sais depuis le début que Severus a un côté sombre extrêmement prononcé. Je l'ai accepté tel qu'il était dès le début. Et je continue à le faire. J’estime que personne n'a le droit de demander à quelqu'un de changer ou d'être quelqu'un d'autre que lui-même. Je ne le fais donc pas. Ça ne veut pas dire que je suis d'accord avec ce qu'il fait. Tu penses que, parce que je n'ai pas coupé les ponts avec lui, je ne t'ai pas défendue, mais tu te trompes. Je lui ai dit que je pensais qu'il avait eu tort. D’ailleurs, il était d'accord avec moi. »

Elle s’interrompit un instant pour reprendre son souffle, puis reprit son explication.

« Evidemment, je n’essaierai jamais de te pousser à lui pardonner ou à lui reparler. Parce que comme lui, je t'accepte telle que tu es et je sais que c'est quelque chose que tu ne peux pas pardonner. Je peux le comprendre. À vrai dire, je comprends bien plus facilement ta réaction que la sienne, surtout compte tenu de l'attachement qu'il a pour toi. Même si je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça, pourquoi il s'est laissé déborder, j'ai toujours su que ce genre de choses pouvait se produire et, dès le début, je l’ai accepté comme tel. Je pense que ce n'est pas ton cas et que tu te voilais la face avec lui. C’est peut-être pour ça que ta déception a été d'autant plus grande. Je comprends très bien. Mais je ne peux pas l'abandonner maintenant. Même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il fait, je ne peux pas partir parce que… »

Elle s’interrompit un instant, songeant à la portée de ce qu'elle allait lui dire.

« Il est évident pour moi qu'il y a toutes les chances qu'il cède à l'attrait de la magie noire et du pouvoir, surtout maintenant que tu n'es plus là auprès de lui, toi qui étais son garde-fou. Si je suis la seule personne qui peut mettre un peu de blanc dans sa vie, plus que jamais, je me refuse à le lui retirer. Il n'a probablement pas un seul ami sincère par ailleurs, car tous ne le veulent que pour servir leurs propres intérêts ou ceux de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Je pense qu'il est important qu'il garde quelqu'un qui ne lui demandera pas de faire quelque chose pour lui de spécial. Je tiens à lui de tout mon cœur et je tiens à toi de tout mon cœur. Mais, l’un comme l'autre, je vous accepte tels que vous êtes. Si ça veut dire qu'on ne doit plus être amies, c'est que telle que je suis, je ne te conviens pas. Ce n'est pas facile, mais si c'est ce que tu ressens, alors je dois l'accepter. Mais il faut que tu saches que je serai toujours là pour t'écouter, même si je suis là aussi pour l'écouter lui. »

**Lily Evans** Messages : 164

L'une des choses que Lily appréciait chez Mary, et continuerait d'apprécier chez elle, c'était sa franchise. Peu importe si sa réponse ne devait pas entièrement plaire à Lily, elle lui dirait au moins les choses ainsi qu'elle les pensait. Et c'était tant mieux, parce qu'il fallait vraiment qu'ils aient une conversation à coeur ouvert tous les deux. Il ne pouvait pas être question de ronds de jambe ou de secrets à n'en plus finir. Il fallait qu'elles se montrent le plus transparentes possibles l'une à l'adresse de l'autre. Cela ne changerait peut-être rien à l'état de leur relation, mais ça leur permettrait au moins d'avoir mis les points sur les i plutôt que d'en rester à une insupportable latence.

Elle n'approuvait pas son discours, encore heureux. Lily n'en avait pas totalement douté, mais quand même... Quant au fait qu'elle ne lui ait pas totalement pardonné, elle émettait plus de réserves à ce sujet. Si elle lui en voulait, elle trouvait qu'il passait quand même beaucoup de temps à traîner avec Severus.

Elle se crispa davantage quand Mary affirma qu'elle ne le jugeait pas. Oh, vraiment ? Donc il faudrait tout lui laisser passer sous le prétexte qu'il est Severus. Son passé compliqué et ses états d'âme n'avaient pas à faire office d'excuse dans ces circonstances.

"On a l'autorisation de demander à quelqu'un de changer quand on l'en sait capable et quand on le sait capable de changer. Sous le prétexte qu'il a "toujours eu une part d'ombre" il faudrait excuser qu'il se comporte en connard fini ? Non, c'est trop simple. Ce n'est pas une affaire de tempérament, c'est une affaire de morale. On ne naît pas bon ou mauvais, ça ne marche pas comme ça. Je ne vais clairement pas excuser son comportement sous prétexte qu'il serait "comme ça"". Elle se rembrunit. "Et ça me fait une belle jambe qu'il soit d'accord avec toi. Encore heureux qu'il soit d'accord avec toi."

Elle poussa un soupir et la laissa poursuivre tandis qu'elle affirmait qu'elle restait aux côtés de Severus parce que comme ça, elle l'empêcherait peut-être de sombrer dans la magie noire. Elle n'aimait pas cette manière de voir les choses. Elles n'avaient pas à jouer les barrages métaphoriques entre le vert et argent et ses aspirations à la con. Si déjà il était capable de céder à des idées aussi violemment abjecte que : "les moldus sont des moins que rien", alors elle ne voulait pas perdre de temps avec lui. L'amitié, c'était peut-être empêcher ses proches de faire des conneries, mais c'était pas être un assistant de vie non plus.

"Commence pas à me dire que s'il finit mal, ce sera de ma faute, par contre. Severus est un grand garçon, s'il a vraiment besoin qu'on lui prenne la main pour faire les bons choix et bien tant pis pour lui, qu'il reste avec ses nouveaux amis dégénérés." Elle prit une inspiration avant de reprendre. "Et prétends pas le connaître mieux que moi, parce que tu te plantes."

**Mary O'Neill** Messages : 43

Mary savait que la plupart des gens ne comprenaient sa façon de se comporter sans vouloir juger ni changer les gens. C’était la base de son fonctionnement mais elle savait qu’elle n’avait pas le même comportement que la plupart des gens à ce propos. Et en général, les personnes associaient son non-jugement à une acceptation de tous les excès, ce qui n’était pas le cas. Ce n’était pas parce qu’elle ne portait pas de jugement qu’elle excusait les comportements malveillants, simplement elle les acceptait comme faisant partie d’une personne. La plupart du temps, elle s’éloignait de ce genre de personne, mais quand Mary avait lié un attachement tel que c’était le cas avec Lily et Severus, elle ne pouvait pas s’en détacher aussi facilement.

Visiblement, Lily et elle ne seraient jamais d’accord sur le principe d’accepter l’autre tel qu’il était. Mais cela, Mary le savait et selon ses propres principes, elle acceptait Lily comme elle était et donc avec cette conviction. Elle pouvait ne pas partager son avis, mais elle ne lui imposerait jamais le sien. Cela faisait autant partie de ses valeurs et c’était comme ça. Elle afficha un air navré en l’écoutant avancer ainsi qu’on pouvait demander à quelqu’un de changer pour le mieux. C’était ainsi que les comportements extrémistes démarraient, à son avis.

« Je sais qu’on n’est pas d’accord sur ce point. Pour moi, on peut aider quelqu’un qui veut changer à changer, on peut même suggérer à ses amis comment s’améliorer pour le mieux de la personne, mais j’estime que je n’ai pas à demander à quelqu’un de changer pour moi. Soit j’accepte la personne telle qu’elle est, soit, c’est qu’elle ne me convient pas. Cependant, il y a une différence entre accepter et excuser. Je ne trouve pas que son comportement soit excusable, mais je décide de l’accepter comme il est. Du moins, pour l’instant. »

Elle avait tout-de-même raison, on ne naissait pas bon ou mauvais, c’était une question de choix. Et Severus avait un don pour faire les mauvais choix, il fallait bien le reconnaître.

« On ne naît effectivement pas bon ou mauvais, mais Severus a un amour du pouvoir et de la reconnaissance qui influence forcément ses décisions et ses comportements. Il ne s’agit pas d’une excuse, simplement d’une réflexion, tu sais. »

Elle soupira quand Lily l’accusa de lui mettre sur le dos la faute quant aux choix de Severus. C’était déformer son propos, mais elle savait son amie excessive sur ce point et elle secoua la tête avant de rectifier sa réponse.

« Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Je n’ai jamais prétendu que son attitude était ta faute. Concrètement, le seul fautif dans cette histoire est Severus, c’est évident pour tout le monde. La seule chose que tu aies fait dans cette histoire, c’est choisir de t’éloigner de lui et honnêtement, c’est une réaction tout à fait logique. Simplement, c’est un fait que, pendant ces dernières années, ta présence lui permettait de ne pas sombrer complètement. Il a été bête de se priver de cet appui, d’ailleurs. »

Elle pesa prudemment la suite de ses mots.

« Je n’ai aucune idée quant à celle qui le connait le mieux, et je n’ai pas envie de me poser la question, mais le fait est que tu as toujours eu certaines attentes envers lui, qu’il n’a pas su t’apporter. Ce n’est pas ta faute, et je n’irais pas jusqu’à dire que ce n’est pas la sienne, mais disons qu’il est comme il est et je crois que nous n’y pouvons rien. Quant à l’excuser, comme je le dis, je ne l’excuse pas, j’accepte simplement qu’il soit comme ça et je tiens suffisamment à lui pour ne pas l’abandonner, c’est tout. De toute façon, ce n’est pas à moi de lui pardonner ou pas, c’est toi qui es concernée. »

**Lily Evans** Messages : 164

Non, en effet, elles n'étaient pas d'accord, et elles allaient sans doute continuer de ne pas l'être, étant donné la manière dont les choses se présentaient. Lily le regrettait, sincèrement, elle sentait que cette conversation avait de bonnes chances de porter le coup fatal à une amitié déjà très fragile, et elle n'avait pas envie de perdre Mary. Mais il y avait des choses qu'elle ne pouvait tout simplement pas laisser passer.

Lily n'était pas du tout d'accord avec le fait qu'elle aurait voulu changer Severus juste pour elle. C'était au-delà de vouloir améliorer un trait de caractère qui l'incommoderait, ça allait beaucoup plus loin que ça. Sur la pente glissante où il s'était engagé, il risquait fort de terminer en parfait petit mangemort à la solde de Lord Voldemort. On ne parlait pas d'un éventuel mauvais choix, non, on parlait de quelque chose de beaucoup plus dangereux que cela, de quelque chose de beaucoup plus grave. Et c'était une chose qui n'était pas pardonnable, et pas imputable seulement à la manière dont elle-même se comporterait envers Severus. Que Mary affirme l'inverse ou non, Lily se sentait tout de même culpabilisée, et elle n'aimait pas ça du tout.

"Comment tu peux l'accepter tel qu'il est quand tu sais quelle idéologie il défend ? Mary, je ne te comprends vraiment pas, là..."

Certaines choses étaient excusables aux yeux de la rouquine. Elle avait beau être rancunière, elle était capable de faire preuve de mansuétude. Mais tout de même, il y avait des limites. Des limites qu'elle préfère tant qu'à faire ne pas franchir. Et Lily, au-delà de ça, ne veut pas être celle de qui dépendra le camp que choisira Severus. C'est une responsabilité que personne ne devrait avoir à assumer, et par ailleurs, elle n'est pas du genre à se laisser insulter et traîner dans la boue sous le seul prétexte que ça pourrait être "pour le mieux ensuite". Non, surtout que ce n'était en rien réciproque... Elle ne pouvait pas avoir un tel impact sur la vie de Severus si en retour son impact à lui n'était que négatif.

Elle se crispa un peu en entendant Mary ajouter qu'elle n'était pas sûre de qui le connaissait le mieux... Lily connaissait Severus depuis sa plus tendre enfance, elle voulait tout de même penser qu'elle était la personne qui le connaissait le mieux, mais ce débat-là était stérile, pas la peine de s'y attarder.

"Et en ce qui me concerne, c'est tout décidé. Je ne lui pardonnerai jamais ce qu'il a fait."

**Mary O'Neill** Messages : 43

Mary ne pouvait pas justifier ce que Lily pensait d’elle, à savoir qu’elle cautionnait que Severus défende une idéologie inégalitaire. Tout n’était pas aussi simple que ça et tout n’était certainement pas aussi facile à comprendre et à analyser. Mais elle ne voulait pas se fâcher avec Lily pour quelque chose qui n’avait rien à voir avec ses véritables pensées et convictions. Elle n’allait pas changer son opinion simplement parce que Lily le voulait, mais elle n’allait pas non plus se conduire comme une idiote avec elle en l’accusant, alors que Lily n’avait rien à se reprocher.

« Je ne cautionne pas son idéologie. Ça, c’est sûr. Et, à vrai dire, je lui en ai voulu de t’avoir manqué de respect. Mais il y a une différence entre mes convictions, mes certitudes et mes émotions. Mes sentiments ne changent pas, même si la raison me dicte certaines choses. Je suis comme ça, je ne peux pas changer cela. Je suis bien obligée de l’accepter, sinon, je me rendrai malheureuse. Tu ne peux pas me demander de t’expliquer pourquoi mon cœur oublie ce que mon esprit ne tolère pas, je suis incapable de te l’expliquer. Je suis désolée. »

C’était une chose qu’elle avait comprise récemment et qui lui faisait peur. Elle savait que quand on avait acquis une place dans son cœur, il était très difficile de la perdre et cela pouvait avoir des conséquences. Avant, elle l’aurait confié à Lily au moment où elle l’avait compris, mais avec leur éloignement, elle n’avait pas pu le faire. Mais le moment était venu.

« Tu sais, ce n’est que récemment que j’ai compris que… je n’arrive pas à me séparer des gens que j’aime, même quand parfois, je le devrai. J’ai de la chance d’être tombée sur James, qui est gentil et prévenant, et qui n’abusera jamais de la situation, parce que s’il avait été malveillant, avec l’amour que je lui porte aujourd’hui, je pense que jamais je n’aurais été capable de m’en détacher. C’est quelque chose qui m’inquiète, je te l’avoue, mais… je suis ainsi. »

Elle se tut un instant tandis que Lily exprimait haut et fort qu’elle ne pardonnerait jamais Severus. C’était évident qu’elle avait raison de ne pas le faire. Elle était beaucoup plus forte que Mary, et elle serait sûrement bien plus en sécurité au fil des années, surtout sur le plan émotionnel.

« Honnêtement, je pense que tu as raison. Peu importe comment je fonctionne, concrètement, je ne pense pas que tu serais en sécurité dans l’entourage proche de Sev. Il vaut mieux que tu sois loin de lui, malheureusement. »

**Lily Evans** Messages : 164

« Je ne cautionne pas son idéologie. Ça, c’est sûr. Et, à vrai dire, je lui en ai voulu de t’avoir manqué de respect. Mais il y a une différence entre mes convictions, mes certitudes et mes émotions. Mes sentiments ne changent pas, même si la raison me dicte certaines choses. Je suis comme ça, je ne peux pas changer cela. Je suis bien obligée de l’accepter, sinon, je me rendrai malheureuse. Tu ne peux pas me demander de t’expliquer pourquoi mon cœur oublie ce que mon esprit ne tolère pas, je suis incapable de te l’expliquer. Je suis désolée. »

C'était sans doute là, en fin de compte, que se faisait la plus grande différence entre elle. Il n'y avait pas de différence entre les convictions et certitudes de Lily et ses émotions... Enfin non, ce n'était pas tout à fait vrai. Elle n'avait pas détesté Severus du jour au lendemain sous le prétexte que leurs convictions n'étaient pas les mêmes, et d'ailleurs, elle l'aimait toujours, mais ses convictions étaient très clairement fondées sur quelque chose de justement très émotionnel. Elle vivait à fond la moindre de ses opinions, et si elle était capable de les porter haut et clair, c'était justement parce que ces dernières renfermaient un très net engagement émotionnel, contre lequel elle serait bien incapable de lutter.

Ses convictions n'étaient pas qu'une affaire de logique et de raison, elles étaient aussi une affaire de coeur, et donc, pour cette raison entre autres, elle ne serait jamais capable de pardonner à Severus ce qu'il lui avait fait. Ils avaient atteint ce point de rupture duquel on ne revenait pas. Elle le regrettait, profondément, mais Severus en était le seul responsable. Lily, de son côté, lui avait déjà laissé bien assez de "secondes chances" que le vert et argent avait fait le choix de fouler au pied comme si elles ne représentaient rien.

« Tu sais, ce n’est que récemment que j’ai compris que… je n’arrive pas à me séparer des gens que j’aime, même quand parfois, je le devrai. J’ai de la chance d’être tombée sur James, qui est gentil et prévenant, et qui n’abusera jamais de la situation, parce que s’il avait été malveillant, avec l’amour que je lui porte aujourd’hui, je pense que jamais je n’aurais été capable de m’en détacher. C’est quelque chose qui m’inquiète, je te l’avoue, mais… je suis ainsi. »
"Eh bien, c'est sans doute une chose sur laquelle tu devrais travailler", répondit Lily avec sérieux. "Je ne vais pas décider pour toi de tes fréquentations, mais certaines personnes ne sont pas bonnes pour nous, c'est comme ça."

Elle était catégorique dans sa manière de parler une fois encore, mais elle le pensait. Pourtant, justement, le fait que Mary ait si bon coeur, soit capable de se montrer à ce point douce et attentionnée, parvienne à voir le bon en chacun, c'étaient justement des qualités qui l'avaient poussée à vouloir devenir son amie. Mais les choses avaient changé à présent, tout avait changé. Et certaines choses, à ses yeux, étaient simplement inacceptables, et rien au monde ne serait susceptible de les justifier.

« Honnêtement, je pense que tu as raison. Peu importe comment je fonctionne, concrètement, je ne pense pas que tu serais en sécurité dans l’entourage proche de Sev. Il vaut mieux que tu sois loin de lui, malheureusement. »

"Et toi aussi, Mary..." Elle marqua un temps de pause. "Je ne sais pas comment je vais le vivre, si on continue de se parler toutes les deux comme si de rien n'était avec tout ça... J'ai pas envie de perdre ton amitié, mais... On ne pourra pas faire comme si toute cette histoire ou même cette conversation n'avaient jamais existé."

**Mary O'Neill** Messages : 43

Lily fut peut-être un peu rude en lui affirmant aussi brutalement qu'elle devrait travailler sur sa nature à ne pouvoir s'éloigner des personnes qui lui étaient chères, même quand elles devenaient potentiellement dangereuses. Mais Mary ne s'en offusqua pas. Au contraire, elle se disait que le discours de Lily prouvait qu’elle se souciait encore d'elle suffisamment pour s'inquiéter de ce que ses relations pouvaient avoir comme conséquence sur sa sécurité. Mary ne pensait pas que Severus pouvait lui faire du mal, mais c'était peut-être de la naïveté, elle-même le reconnaissait.

Le souci que Lily avait d'elle se confirma un instant plus tard quand elle précisa que c'était sûrement dangereux pour Mary aussi. Visiblement, elle se faisait du souci pour elle. Mais en même temps, la façon de voir de la Poufsouffle semblait être un obstacle pour la poursuite de leur amitié. C’était une chose triste que Mary était néanmoins prête à accepter, parce qu'elle se refusait à forcer Lily à changer d'attitude vis-à-vis d'elle. Son amie était comme elle était et elle se devait de l'accepter quelles qu'en soient les conséquences.

« Eh bien, je pense que tu ne pourras pas, non. Et je n'ai pas envie que tu te sentes mal à l'aise avec moi. Et quoi qu'il en soit, après cette conversation, à moins que tu ne me le demandes, je ne te parlerai plus de Severus. Je pense que de toute façon, c'est à toi de voir si la personne que je suis te rend mal à l’aise. À dire vrai, je le comprendrais. Je ne sais pas ce qui sera le plus agréable pour toi, mais sache que je serai toujours là si tu as besoin de moi, pour quelque raison que ce soit. Et puis, on ne va pas se mentir, si les choses avancent comme je le pense, ce n'est pas aux côtés de Severus que James et moi nous battrons. »

Cela la dérangeait un peu d'évoquer la conjoncture actuelle, car Mary n'aimait pas les conflits ni le sentiment de haine que véhiculait Celui Dont On Ne Devait Pas Prononcer Le Nom. Mais puisqu'il fallait le mentionner, il était clair que les Kirte, à savoir elle et James, ne rejoindraient jamais les forces du mal. Elle sortit de sa trousse de premiers secours une fiole qui contenait une potion assez inoffensive, avec des plantes à effet légèrement apaisants. Elle ne pouvait peut être pas conserver intacte la relation qu'elle avait eue avec Lily mais elle pouvait continuer de l'aider au moins de cette manière-là.

« En tout cas, tiens, tu peux au moins accepter ça de moi. Ça t’aidera à dormir et c'est tout à fait inoffensif. »

Elle lui adressa un sourire, empreint d’un peu de tendresse. D’une manière ou d'une autre, elle ferait ce qu'elle pourrait pour continuer de veiller sur Lily.

**Lily Evans** Messages : 164

« Eh bien, je pense que tu ne pourras pas, non. Et je n'ai pas envie que tu te sentes mal à l'aise avec moi. Et quoi qu'il en soit, après cette conversation, à moins que tu ne me le demandes, je ne te parlerai plus de Severus. Je pense que de toute façon, c'est à toi de voir si la personne que je suis te rend mal à l’aise. À dire vrai, je le comprendrais. Je ne sais pas ce qui sera le plus agréable pour toi, mais sache que je serai toujours là si tu as besoin de moi, pour quelque raison que ce soit. Et puis, on ne va pas se mentir, si les choses avancent comme je le pense, ce n'est pas aux côtés de Severus que James et moi nous battrons. »
Mary déroulait sa réponse et ses explications, et au final, cela n'avait pour don que de rendre Lily encore plus perplexe. Elle ne comprenait définitivement pas ses positions. Le besoin désespéré de défendre une cause perdue ? Peut-être... Lily avait surtout l'impression que Mary faisait le choix de laisser les autres briser les liens avec elle plutôt que de prendre la moindre position, et au final, c'était la rouquine qui avait le mauvais rôle.

Elle était celle qui refusait de se réconcilier avec Severus, et elle était celle, maintenant, qui décidait de prendre ses distances avec Mary... et ça lui faisait bizarre. Les deux étaient si importants pour elle. Elle n'aurait jamais cru qu'ils en arriveraient là, tous les trois, et ils lui donnaient un peu l'impression, même involontairement, que c'était entièrement de sa faute.

Elle n'avait pas envie d'en arriver là, mais elle trouverait aussi trop facile de voir Mary redébarquer comme une fleur dans sa vie au moment où elle n'aurait plus d'autre choix que de se ranger dans le "bon" camp.

« En tout cas, tiens, tu peux au moins accepter ça de moi. Ça t’aidera à dormir et c'est tout à fait inoffensif. »

Lily récupéra la fiole entre ses mains. Elle savait, bien sûr, que c'était inoffensif, elle avait quand même confiance en Mary pour cela, même si accepter quoi que ce soit de sa part à présent lui paraissait particulièrement... hypocrite ? Elle savait que ce n'était pas l'intention de Mary, mais en plus de la douleur, du sentiment de perte, d'impuissance, de colère qu'elle ressentait déjà, elle éprouvait en plus de la culpabilité, à présent.

"Ce serait plus simple pour moi si t'étais désagréable, là j'ai l'impression d'être un monstre..."

Elle le disait sans forcément de ressentiment, une fine esquisse de sourire aux lèvres. C'était juste... la manière dont elle éprouvait les choses en cet instant.

**Mary O'Neill** Messages : 43

Mary pouvait parfaitement comprendre qu'elle n'était pas facile de se confronter à quelqu'un qui acceptait simplement les choses, sans retenir de rancœur. Mais ce dont Lily ne se rendait pas compte, c'était que c'était elle, Mary qui ne se comportait pas comme tout le monde et qui était bizarre. Depuis le début, la réaction de Lily était plus logique et probablement plus saine aussi. Mais bien entendu, il était difficile de le faire entendre à la tête de mule qui était la Gryffondor et qui avait tendances à prendre assez facilement la mouche. Mais c'était aussi pour son caractère de feu que la Poufsouffle était attachée à elle.

« Alors là, tu m'en demande beaucoup ! » plaisanta Mary avec un sourire.

C’est vrai, elle était quasiment incapable d'être autre chose que gentille. Même quand on lui faisait du tort, sans forcément se laisser faire, elle en arrivait toujours à se demander si la personne n'avait pas de bonnes raisons d'agir comme elle le faisait et de lui chercher, sinon des excuses, au moins des explications. Cela dit, cela la rendait vulnérable et, en général, ça ne l'aidait pas face à quelqu'un qui l'avait dans le nez. Le seul avantage, c'était qu'elle avait tendance à ignorer plutôt qu’à répondre, ce qui faisait que les personnes qui adoraient se moquer des autres ne trouvaient que peu d'intérêt à le faire avec elle.

« En tout cas, tu es le plus joli monstre que j'ai vu jusqu’à présent » ajouta-t-elle, sans se départir de son sourire. « Plus sérieusement, si quelqu'un est un monstre ici, c'est plutôt moi. C’est moi qui suis bizarre et qui n'agit pas comme tout le monde. J’ai fini par admettre que je n'étais pas capable de changer là-dessus, mais je m'attends à voir disparaître plus d'un de mes amis à cause de ça. C’est comme ça. »

Elle soupira et regarda dans le vide. Ce n'était pas davantage facile de considérer le fait qu'elle allait devoir affronter Severus en se disant qu’elle espérait qu'ils ne soient jamais tous les deux face à face dans la même bataille. Mais elle était sûre que, au fond, c'était une chose qu'elle partageait avec son amie. Il ne faisait nul doute qu'elle allait sûrement souhaiter ne jamais devoir se confronter à Severus, sans savoir si elle était capable de lui faire du mal.

« Je vais être honnête avec toi, l'avenir et les conflits qui vont logiquement faire partie de notre vie d'adulte me fichent la frousse. Dans ce futur, il ne sera pas possible de garder la neutralité que je suis en train d’essayer de conserver dans ce cas précis. Tout le monde sera obligé de choisir. Je n'ai pas besoin de réfléchir pour connaître mes choix, mais je préfèrerais ne pas avoir à choisir du tout. Cela dit, tu pourrais considérer que c'est un comportement de lâche et tu aurais raison. Je ne suis pas courageuse comme toi, et c'est sans doute pour ça que le Choixpeau ne m'a pas envoyé à Gryffondor. J’ai toujours admiré ton courage et la force que tu avais de te battre, envers et contre tout. Je ne sais pas si j'aurai cette force. »

**Lily Evans** Messages : 164

« Alors là, tu m'en demande beaucoup ! »

La légèreté de Mary devrait lui faire du bien, mais c'était tout l'inverse, car Lily avait d'autant plus l'impression d'être un monstre insensible, à agir comme elle le faisait.

Bien sûr, elle n'avait pas envie de voir son amie se métamorphoser en une personne cruelle, chose qu'elle n'était pas le moins du monde au demeurant, mais c'était comme ça, dans cette situation, il n'y avait que des perdants, et Lily, battante, n'aimait pas l'idée de juste... baisser les bras en désespoir de cause. Sauf qu'elle ne voyait vraiment pas quoi faire d'autre dans les circonstances actuelles. C'était la seule chose qui réussissait à lui traverser l'esprit.

« En tout cas, tu es le plus joli monstre que j'ai vu jusqu’à présent. Plus sérieusement, si quelqu'un est un monstre ici, c'est plutôt moi. C’est moi qui suis bizarre et qui n'agit pas comme tout le monde. J’ai fini par admettre que je n'étais pas capable de changer là-dessus, mais je m'attends à voir disparaître plus d'un de mes amis à cause de ça. C’est comme ça. »

Au fond, Lily appréciait que Mary le reconnaisse. Non, bien sûr, elle n'estimait pas du tout que Mary était un monstre. Même si elle ne réussissait pas à comprendre ou à approuver son raisonnement, elle admettait du moins que ça ne venait pas de nulle part. Elle voudrait par contre qu'au moment de reconnaître plus ou moins ses torts, elle ne se contente pas de conclure par un simple "c'est comme ça". Non, ça ne pouvait pas juste être "comme ça", elle ne voulait pas le tolérer, elle ne pouvait pas l'accepter.

"Je n'arrive pas à comprendre que tu puisses dire ce genre de choses et décider que c'est comme ça. Alors que tu sais pertinemment que ça pourrait être autrement."

Mais à quoi bon argumenter ? Elle savait que c'était inutile. C'était un débat sans issue, et même si elle avait décidé de ne pas insister, son caractère persévérant refaisait momentanément surface, exigeait d'elle de demander plus d'explications, alors qu'elle avait déjà tous les éléments. C'était juste qu'elle n'avait pas envie d'en tenir compte ni de les cautionner.

« Je vais être honnête avec toi, l'avenir et les conflits qui vont logiquement faire partie de notre vie d'adulte me fichent la frousse. Dans ce futur, il ne sera pas possible de garder la neutralité que je suis en train d’essayer de conserver dans ce cas précis. Tout le monde sera obligé de choisir. Je n'ai pas besoin de réfléchir pour connaître mes choix, mais je préfèrerais ne pas avoir à choisir du tout. Cela dit, tu pourrais considérer que c'est un comportement de lâche et tu aurais raison. Je ne suis pas courageuse comme toi, et c'est sans doute pour ça que le Choixpeau ne m'a pas envoyé à Gryffondor. J’ai toujours admiré ton courage et la force que tu avais de te battre, envers et contre tout. Je ne sais pas si j'aurai cette force. »

"En ce qui me concerne, j'estime qu'il est déjà temps de prendre parti. C'est trop simple de prétendre qu'on peut remettre ce genre de choses à plus tard et rester "neutre" alors que le nombre de morts augmente tous les jours, alors que les gens qui nous sont proches peuvent être les prochains."

**Mary O'Neill** Messages : 43

Lily lui reprocha de baisser les bras, alors qu'elle savait qu'il pourrait en être autrement si elle le décidait. Mary appréciait le côté enflammé et plein de certitudes de son amie, c'était l'une des choses qu'elle préférait chez elle. Mais elle ne comprenait pas qu'il y avait parfois des choses qu'on ne pouvait pas changer. Mary avait essayé de penser différemment dans sa jeunesse, parce qu'elle ne se sentait pas comprise et parce qu'elle n'avait pas envie de perdre des amis précieux, simplement parce qu'elle n'était pas capable de prendre parti. Mais elle avait failli se faire mal et perdre ce qu'elle avait de plus précieux : qui elle était. Il y avait des choses qu'on ne devait pas changer chez soi, Mary en était persuadée.

« C'est là où tu te trompes. Pour qu'il en soit autrement, il faudrait que je change qui je suis au plus profond de moi-même. Et je ne serais plus moi. Je ne suis pas capable de faire ça, Lily. Je suis désolée que ça te paraisse aussi incompréhensible. »

Mais elle savait que c'était un dialogue de sourds, elle regrettait simplement de ne pas pouvoir donner à Lily plus d’éléments pour légitimer son comportement, des éléments qui pourraient peut-être faire quelque chose de positif dans l'esprit de la rouquine. Mais elle n'avait pas le choix. Si Lily ne comprenait pas ce par quoi elle passait et les difficultés qu'elle rencontrait à prendre parti, Mary ne pourrait la forcer à le faire. Ce n'était pas comme ça que les choses fonctionnaient. Lily reviendrait peut-être vers elle si, un jour, elle était prête à l'accepter telle qu'elle était.

Ce que son amie ne semblait pas comprendre, c'est qu'il n'y avait rien de simple dans cette guerre. Il n'y avait pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre, même s'il y avait clairement une cause qui valait plus la peine de se battre. Mais même chez les mangemorts, il y avait des êtres innocents qui étaient intégrés à cette guerre contre leur volonté, soit parce qu'ils n'avaient pas assez de volonté eux-mêmes pour s'imposer, soit parce que quelqu'un avait déjà choisi pour eux, leurs parents, leur famille. Il était réducteur de penser que tout ne constituait qu'un simple choix et une simple décision ponctuelle. C’était infiniment plus compliqué.

« Tout le monde n'a pas la faculté de prendre ce parti aussi facilement que toi. Cela te paraît peut-être trop simple de fermer les yeux comme je le fais, mais ça n'a rien de simple. Rien n'est simple dans cette conjoncture. La seule chose que je peux faire, c'est me battre pour ce en quoi je crois. Et je crois que, si on donne assez d'amour autour de soi, sans regarder de trop près à qui on le donne, il y a des chances pour que ça améliore la vie de tout le monde. Ça doit te paraître idéaliste comme discours. C’est ce que tout le monde me dit. »

**Lily Evans** Messages : 164

« C'est là où tu te trompes. Pour qu'il en soit autrement, il faudrait que je change qui je suis au plus profond de moi-même. Et je ne serais plus moi. Je ne suis pas capable de faire ça, Lily. Je suis désolée que ça te paraisse aussi incompréhensible. »

Dans le fond, si, Lily était capable de comprendre, et elle était même la première à penser qu'il était important de ne surtout pas corrompre sa nature, de ne jamais aller à l'encontre de cette dernière. Elle-même était de nature à ne jamais transiger avec ce qu'elle estimait être constitutif de son identité, quand bien même elle considérait que se reposer sur l'excuse de "Je suis comme ça" était tout de même une solution de facilité.

Mais si vraiment Mary était comme ça, si vraiment elle pouvait tolérer l'intolérable sous le prétexte de ce qui serait sa nature profonde, alors elle était dans l'obligation de constater et admettre un fait qu'elle aurait très largement préféré occulter, pour tout dire.

"Ce n'est pas ça qui est incompréhensible. C'est surtout de constater que je ne te connais définitivement pas si bien que ça, tout compte fait", observa-t-elle avec une certaine réserve.

Elle n'aimait vraiment pas la tournure que prenait cette conversation, mais au fond, elle savait bien que les choses allaient se passer de cette façon. Elle n'aimait vraiment pas ça, mais elles atteignaient une sorte de point de rupture. Lily était quelqu'un d'entier, elle ne pourrait pas faire comme si de rien n'était. Alors quand bien même tout ceci la chagrinait, elle comptait se montrait aussi irrévocable.

« Tout le monde n'a pas la faculté de prendre ce parti aussi facilement que toi. Cela te paraît peut-être trop simple de fermer les yeux comme je le fais, mais ça n'a rien de simple. Rien n'est simple dans cette conjoncture. La seule chose que je peux faire, c'est me battre pour ce en quoi je crois. Et je crois que, si on donne assez d'amour autour de soi, sans regarder de trop près à qui on le donne, il y a des chances pour que ça améliore la vie de tout le monde. Ça doit te paraître idéaliste comme discours. C’est ce que tout le monde me dit. »

"Oui, c'est idéaliste, comme discours, je confirme. Et je ne pense pas que ce soit en passant l'éponge sur les pires horreurs que font les personnes que l'on aime qu'on les aide à devenir de meilleures personnes." Elle marqua une pause, les points serrés. "C'est parce que j'aime Severus que je ne peux plus être amie avec lui." Elle baissa les yeux. "C'est parce que je t'aime que je dois prendre mes distances avec toi."

**Mary O'Neill** Messages : 43

C'était difficile à admettre, mais cela n'étonnait pas plus que ça la jeune Poufsouffle que son amie ne la connaisse pas aussi bien qu'elle le croyait. Mary était quelqu'un de foncièrement positif, à essayer de voir toujours le bon côté des choses. Elle évitait donc soigneusement tout ce qui pouvait la mener aux parties les plus sombres et les moins glorieuses de sa personnalité. Elle ne s'en cachait pas lorsqu'une situation l'imposait, mais elle faisait tout pour ne pas les provoquer. S’il n'y avait pas eu cette insulte, Lily ne connaîtrait peut-être pas encore cette partie d'elle. Cela dit, il était temps.

Il était vrai aussi que la jeune rouquine avait le chic pour ne pas voir les côtés sombres des personnes qui lui étaient chères, jusqu’ à ce que cela prenne des proportions intolérables. Elle n'avait donc pas cherché à explorer cette part de Mary et celle-ci ne s'en vantant pas, tout ceci était resté totalement inconnu jusqu’à ce jour. Mais maintenant, Lily savait quel genre de personne elle était et si elle ne pouvait pas l'accepter, la jeune fille était certaine de perdre définitivement sa meilleure amie. Et elle ne pourrait absolument rien y faire. Elle avait le cœur gros mais savait qu'elle ne pouvait plus empêcher les choses de se passer.

« Nous n'avons jamais eu l'occasion d'évoquer ce que nous ferions dans ces circonstances. C’est quelque chose de très difficile à prévoir, tu ne crois pas. »

Mary se demanda tout de même en écoutant son discours si Lily pensait qu'elle était une mauvaise personne. Elle ne se considérait pas comme tel. Mais s'il Lily le pensait, alors elle pourrait dire tout ce qu'elle voudrait, cela ne changerait rien. Évidemment, la Gryffondor trouvait idéaliste le discours de son amie, mais cela, Mary pouvait le prévoir. Mais quand la conversation dévia sur ce qu'elle estimait devoir faire par amour pour eux, la jeune fille s’avua à elle-même qu'elle ne comprenait pas en quoi c'était une preuve d'amour de s'éloigner de quelqu'un. Pour autant, l'aveu de Lily fut comme un électrochoc en plein cœur et la jeune fille détourna les yeux en s'efforçant de retenir le sanglot qui pénétrait sa voix.

« Je… je comprends ta décision… sache que... je serai toujours là pour toi Lily, si tu changes d'avis. Je n'ai pas choisi un camp. J’ai juste choisi de vous aimer tous les deux. Je respecte ton choix, mais sache que tu me manqueras beaucoup. »

**Lily Evans** Messages : 164

« Nous n'avons jamais eu l'occasion d'évoquer ce que nous ferions dans ces circonstances. C’est quelque chose de très difficile à prévoir, tu ne crois pas. »

Non, en effet, c'était difficile, voire impossible à prévoir, en réalité. C'était même au-delà de compliqué en réalité, mais ça n'empêchait pas la rouge et or de camper sur sa position. Elle ne considérait pas qu'il était nécessaire d'anticiper ces circonstances pour envisager la réaction de l'une ou de l'autre par rapport à ces dernières. Elle estimait qu'elles se connaissaient justement assez bien pour envisager que dans telle ou telle circonstances, elles agiraient de telle ou telle manière, sans avoir la nécessité de spécifier le sujet plus concrètement.

Elle préféra ne rien répondre, elle estimait qu'à ce stade, cela lui ferait plus de mal qu'autre chose, vraiment plus de mal qu'autre chose. Et tout ça lui faisait déjà beaucoup trop de mal au bout du compte. Elle avait vraiment besoin de faire la part des choses, elle avait vraiment besoin de prendre de la distance par rapport à toute cette situation et d'y réfléchir à tête reposée.

Là, tout de suite, elle avait le sentiment que son crâne allait littéralement exploser, et elle ne réussissait pas à penser clairement, ce qui était une chose qui l'agaçait vraiment beaucoup. Qui l'agaçait même énormément, en réalité. Elle ne voulait pas prononcer des mots qu'elle finirait par regretter, mais si elles continuaient sur cette lancée, ce serait sans doute pour le moins inévitable, en réalité.

« Je… je comprends ta décision… sache que... je serai toujours là pour toi Lily, si tu changes d'avis. Je n'ai pas choisi un camp. J’ai juste choisi de vous aimer tous les deux. Je respecte ton choix, mais sache que tu me manqueras beaucoup. »
"Tu me manqueras aussi", répondit Lily d'un ton résigné. Ne pas choisir de camp, à ses yeux, c'était en choisir un en prétendant le contraire. Lily n'avait pas choisi d'arrêter d'aimer Severus ou Mary, c'était faux, elle les aimait autant l'un que l'autre, mais les aimer, c'était aussi leur dire quand ils suivaient des chemins qu'elle ne cautionnait pas, et c'était le cas, dorénavant. "Mais je ne changerai pas d'avis", ajouta-t-elle d'un ton résigné.

En revanche, elle espérait de tout coeur que Mary, elle, changerait d'avis.

**Mary O'Neill** Messages : 43

Elles en arrivaient invariablement, lentement, inexorablement à la conclusion logique de tout cela. Mary savait que Lily ne changerait pas d’avis de sitôt, et qu’elle espérait à contrario que Mary reconsidère les choses et s’éloigne de Severus. Elle n’appréciait pas ce qu’elle considérait comme du chantage affectif, surtout ayant pour objectif d’abandonner et donc d’isoler quelqu’un, fut-ce quelqu’un qui s’était mal comporté. Il n’y avait aucun mal à rester amis avec les deux, Mary en était intimement convaincue, et il n’était pas question qu’elle y revienne. Mais si cela revenait à perdre Lily, ce serait une perte évidemment des plus douloureuses.

Elle allait lui manquer. Mary ne doutait pas un seul instant des propos de Lily. Elle savait leur amitié assez forte et l’affection qu’elles se portaient assez puissante pour que la rupture entre elles ne puisse être facile ni pour l’une, ni pour l’autre. En revanche, cela ne suffirait pas pour inciter Lily à renoncer à partir. C’était quelque chose que Mary acceptait, mais qu’elle ne comprenait pas pour autant. La logique qui venait à s’éloigner de quelqu’un qu’on aimait, justement parce qu’on l’aimait, était complètement fou à ses yeux. Et elle ne l’acceptait que parce qu’elle acceptait son amie telle qu’elle était.

Renonçant à essayer de convaincre Lily lorsqu’elle lui dit qu’elle ne changerait d’avis. Mary se leva avec tristesse. Elle n’allait pas lui imposer sa présence alors qu’elle venait justement de lui dire qu’elle comptait s’éloigner d’elle. Le cœur gros et la boule au ventre, Mary retint ses larmes en se levant dans l’idée d’aller s’asseoir à la table des Poufsouffle pour finir don petit-déjeuner, dans la mesure où elle serait capable de manger. Mais elle ne voulut pas partir sans lui dire une dernière chose, très importante à la fois à ses yeux et à son cœur, elle devait bien l’avouer.

« Quoi que tu décides, aujourd’hui ou plus tard, je serai toujours là pour toi… si tu venais à avoir besoin de moi. Au revoir, Lily »

Contenu sponsorisé