Un tout léger retard. (Bertram)

Xenophilius savait parfaitement qu’il y avait un couvre-feu, tous les élèves de l’école de magie de toute façon connaissaient le couvre-feu, il n’y avait aucune raison que ça ne soit pas le cas. Le jeune Serdaigle avait donc parfaitement conscience du couvre-feu, mais par moment, Xeno ne pouvait pas s’empêcher d’enfreindre un peu les règles. Il ne le faisait pas dans le but de le faire spécifiquement, c’était simplement que par moment il se devait tout simplement de faire quelques recherches, qu’il se laissait quand même déborder par ce qu’il faisait. De toute évidence, donc, il avait dépassé largement le couvre-feu, Xenophilius ne savait même pas exactement quelle heure il pouvait bien être en cet instant précis. Il savait juste que c’était largement temps de rentrer dans la salle commune.

Bon, s’il devait croiser quelqu’un sur la route, un professeur sans aucun doute, Xenophilius était près à payer les conséquences de son manquement, il n’était pas non plis du genre à se détourner de ses responsabilités. Il assumerait les conséquences s’il devait se retrouver en retenue à cause de cela, mais en même temps il ne pouvait pas non plus affirmer qu’il était heureux à l’idée de se faire punir non plus (il était loin d’être masochiste donc). Il espérait bien ne croiser personne en retournant dans la salle commune des Serdaigle, mais en même temps il savait bien que si c’était ce qui arrivait… il s’en remettrait. De toute façon Xenophilius était plutôt de bonne humeur ce jour-là, il avait quand même plutôt bien travaillé dans la soirée, il n’avait pas perdu son temps. En même temps, s’il avait du perdre son temps, le jeune homme ne serait sans doute pas aussi tard à rentrer dans la salle commune.

Enfin, visiblement, il semblait bon pour Xeno… parce qu’il approchait de la salle commune, sans avoir croisé une seule personne. Ce qui était parfait, il allait pouvoir rentrer, s’installer dans son dortoir et aller se coucher. Le jeune homme passa le passage secret menant à la salle commune, il se pensait donc tranquille. Techniquement il l’était, parce qu’il était dans le dortoir là où les élèves devaient passer leur temps une fois le couvre-feu décrété. Sauf qu’alors qu’il passait à peine la porte, il tomba… sur le préfet.

« Salut. » Dit-il simplement, en se disant qu’il allait simplement faire comme si de rien n’était.

Bon, clairement Xenophilius avait de quoi s’inquiéter, il ne devrait pas faire comme si de rien n’était, mais il se disait qu’avec un peu de chance son camarade de classe allait simplement laisser passer les choses. Il était rentré, c’était une bonne chose. C’était la chose la plus importante dans tous les cas, il n’avait rien fait de mal après tout. Enfin, Xeno considérait vraiment qu’il n’avait rien fait de mal, même s’il avait dépassé l’heure du couvre-feu.

Xeno avait presque envie de croire qu’il allait pouvoir s’en sortir. Que son préfet allait se contenter de le saluer, qu’il allait donc monter dans son dortoir et se coucher comme si de rien n’était. C’était trop beau ? Sans doute, mais en même temps Aubrey était un Serdaigle, il n’allait peut-être pas avoir envie de l’ennuyer et lui faire perdre des points de maison non ? C’était trop beau. En fait, il ne fallut pas bien longtemps au jeune homme pour comprendre qu’il allait avoir des soucis, en voyant le visage de Aubrey c’était clair comme de l’eau de roche, même pour une personne aussi déjantée que Xenophilius. La façon dont le jeune homme avait de hausser le sourcil, c’était évident qu’il allait avoir des ennuis et que le préfet allait lui demander des comptes. Bon, ça ne voulait pas dire que Xeno n’allait pas s’en sortir pour autant, avec un peu de chance le jeune homme allait se montrer conciliant. Et au pire ? Franchement, ce n’était pas la mer à boire que de perdre quelques points de maison, surtout que ses recherches lui semblaient bien plus importante.

Sans grande surprise donc Aubrey lui demanda comment ça se faisait qu’il rentre aussi tard, que le couvre-feu était déjà passé depuis un moment. Xeno avait beau être un sacré rêveur, et beaucoup dirait qu’il était tout simplement un illuminé, il ne manquait pas d’être quand même un peu terre à terre par moment. En cet instant précis, il savait que quoi qu’il allait répondre à son préfet, ce n’était pas quelque chose qui allait lui plaire. Il pourrait mentir peut-être… mais Xeno détestait les mensonges.

« Je n’ai pas vu le temps passer, désolé. » Se contenta-t-il de répondre.

C’était léger, mais c’était la stricte vérité. Le bleu et bronze n’avait vraiment pas vu le temps passer, il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était d’ailleurs. Il était occupé, il avait laissé passer le temps sans se rendre compte qu’il passait à ce point et le voilà à rentrer si tardivement. En un sens, Xeno n’avait pas forcément besoin d’épiloguer mille ans sur ce qui s’était passé. Il pourrait entrer dans les détails, parler de ses recherches à Aubrey, mais quelque chose lui disait que ça ne changerait rien, que le jeune homme ne verrait pas forcément mieux son retard. Alors, il les gardait pour lui et ne prenait pas spécialement la peine de se montrer plus explicite. À moins que le préfet lui demande plus d’explication, il n’avait pas l’intention de le faire.

Quand Xenophilius affirmait qu’il était désolé, il le pensait sincèrement. Le jeune homme n’avait pas spécialement envie de faire perdre des points volontairement à sa maison. Il se doutait que Bertram était en colère, mais il ne voyait pas réellement ce qu’il pouvait dire de plus que ce qu’il disait présentement, il était vraiment désolé. Bertram lui affirma qu’il n’avait pas à rentrer à cette heure-ci. Le jeune homme était d’accord, il n’y avait pas de souci avec ça, mais il n’avait vraiment pas fait exprès de rentrer en retard. Il ne mentait pas quand il disait qu’il n’avait pas vu l’heure passer, c’état bel et bien le cas. Bertram était visiblement vraiment en colère contre lui, lui et pas seulement lui aussi. Il mentionna Pandora. Xeno fronça un peu des sourcils en entendant le prénom de sa meilleure amie. Ça ne le dérangeait pas vraiment qu’on lui reproche quelque chose, mais il devait bin avouer qu’il n’appréciait pas spécialement de l’entendre râler sur sa meilleure amie.

Enfin, Xeno ne répondit rien, il se contenta d’écouter ses paroles. Ils pénalisaient donc tout le monde avec leurs idioties. De ce qu’il savait, sa meilleure amie non plus ne faisait pas exprès de faire perdre des points aux Serdaigle. Ils ne le faisaient vraiment pas par méchanceté, ça arrivait parce qu’ils étaient occupés sur ce qu’ils faisaient, ce n’était pas volontaire. De toute l’école, on ne pouvait pas réellement dire qu’ils étaient les plus problématiques. Mais effectivement, ça arrivait souvent que Lovegood fasse perdre des points.

« Calme-toi, les joncheruines vont s’emparer de ta tête si tu continues. » Répondit Xenophilius. Il ne cherchait pas à provoquer son interlocuteur, il se contentait simplement de dire ce qu’il pensait. Il n’avait aucune envie que Bertram se fasse du mal à s’énervant contre lui, même s’il pouvait comprendre qu’il soit quand même un peu énervé contre lui. « Ce n’est pas si grave tu sais ? Et puis, je n’ai même pas perdu de point ce soir, je n’ai pas croisé le moindre professeur. Donc tout va bien. »

Ce qui ne justifiait pas le fait qu’il rentrait tard, mais il se disait que puisqu’il n’avait pas perdu de point, Bertram allait peut-être se calmer un peu et arrêter de lui faire la morale. Ce n’était pas qu’il était contre ses reproches, en soit il avait raison, il était effectivement mieux de ne pas perdre de point. Mais il ne l’avait vraiment pas fait exprès, le jeune homme ne voyait pas ce qu’il pouvait faire d’autre pour l’heure.

Xenophilius se doutait bien que ses paroles n’allaient pas suffire à Bertram, parce qu’il avait le règlement dans la peau et que ce n’était pas juste parce qu’il n’avait pas perdu de point que sa situation sera arrangée. Mais en même temps, le jeune bleu et bronze considérait quand même qu’il n’avait pas besoin d’avoir de remontrance ce soir, parce qu’il n’avait effectivement croisé aucun professeur et que son retour tardif dans la salle commune des Serdaigle n’aurait aucune conséquence. Dans tous les cas, même s’il avait perdu des points, le jeune homme ne s’en voudrait pas réellement de sa petite escapade. Il était sincère quand il affirmait qu’il n’avait pas vu le temps passer, il avait du pain sur la planche et il n’avait pas spécialement envie de laisser ces quelques règles l’empêcher de faire son travail, même si les professeurs devaient ne pas considérer cela comme un travail.

Bertram confirma que ça n’allait pas. Qu’on se moquait même qu’il n’ait pas perdu de point, croisé de professeur, il n’avait juste pas à rentrer à cette heure. Xenophilius resta passif devant les paroles de son préfet. Il comprenait bien que Aubrey ne soit pas spécialement contente de le voir rentrer aussi tard, mais Xenophilius n’avait pas non plus envie de se plier en plein d’excuses simplement parce qu’il n’avait pas vu le temps passer, et qu’il était un peu en retard.

« Eh bien, je ne le referais plus. » Dit-il simplement en haussant les épaules.  

Oh, Xenophilius était capable de se montrer un peu sincère en disant cela. Vraiment. Il se disait qu’il allait faire attention à l’avenir de ne pas arriver en retard, mais en même temps il savait aussi parfaitement que ces sorties nocturnes étaient nécessaires pour les recherches qu’il effectuait. Alors, au final, Xenophilius se disait que le plus simple était surement qu’il fasse en sorte de ne pas se faire prendre par les professeurs, mais également par son préfet. Ce qu’il ignorait ne pouvait pas lui faire de mal non ? En tout cas, il s’épargnerait très bien de se retrouver à supporter de nouveau les remontrances de Bertram. En soit, son camarade se contentait simplement de faire son travail et il n’allait pas le lui reprocher, mais en même temps il savait que quoi qu’il dise… eh bien, ça n’allait pas suffire au bleu et bronze et qu’il n’allait à aucun moment parvenir à le convaincre. Alors… autant s’épargner des efforts inutiles.

« Tu devrais aller te coucher, il est tard. »