On ne choisit pas toujours ses amis ♢ Barty

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a salle commune des Poufsouffle était stratégiquement placée, pour plein de raisons. La proximité avec les cuisines, la tranquillité… Il y avait aussi un gros inconvénient, le voisinage. En tout cas la plupart du temps Marlene se serait bien gardée de croisée des Serpentard à gogo, mais pas le choix quand ils allaient dans la même direction. Et dire qu’à une époque, elle leur laissait le bénéfice du doute… Marlene n’aimait pas juger sans connaître, n’aimait pas être aussi étroite d’esprit que la plupart des adolescents (du style de Potter, Black & compagnie) mais… Les faits leurs donnaient parfois raison ! Avec tous ces apprentis Mangemorts qui se tapissaient dans l’ombre des cachots… Par Merlin, qu’est-ce que ça l’énervait ! Comment ils pouvaient être aussi idiots et influençables ?!

Heureusement, ils n’étaient pas tous comme ça, même elle n’était pas assez aveuglée par sa vendetta personnelle pour ne pas s’en rendre compte. C’est pour ça que la brune s’avance vers un groupe de Serpentard sans se laisser intimider par quelques regards peu amènes. Il y avait franchement plus effrayant qu’une bande de pédants boutonneux. Non elle ne comprenait pas certaines des fréquentations de Barty… « Salut Barty. T’as le temps ? Je t’enlève cinq minutes. » Elle attrape l’avant-bras du vert et argent et l’entraîne derrière elle, loin de Regulus et des autres puristes boursoufflés, sans vraiment lui laisser le choix en fait. Pas question qu’elle traîne avec eux ! Et si elle pouvait elle garderait Barty loin de leur influence néfaste, tout le temps et pas juste de temps à autres lorsqu’elle arrivait à discuter en tête à tête.

Lorsqu’ils sont un peu plus loin elle le relâche et se retourne, les mains dans les poches de sa robe. « T’as oublié des trucs chez mon oncle et ma tante cet été, je m’en suis rendue compte en faisant ma valise. J’espère que t’as pas racheté d’encrier, c’est moi qui l’ai. » Dans le bordel non organisé qu’était sa chambre, ça n’avait pas été facile. Marlene n’arrivait pas vraiment à considérer ça comme sa chambre, de toute manière. Tout comme elle était incapable de dire « sa » maison. Ce n’était pas chez elle. Chez elle, c’était une maison devenue tombeau, ou elle n’avait plus le droit de mettre les pieds depuis que ses parents s’y étaient fait assassiner.

Et son premier été n’avait pas vraiment été facile. Mais la mère de Barty n’avait pas voulu laisser Marlene livrée à elle-même, et avait plusieurs fois organisé des rencontres entre les enfants, soit chez les Croupton, soi chez les McKinnon, et même une petite sortie à Londres. Pas du nouveau pour Barty et elle, ça durait depuis qu’ils étaient bébés, ils n’avaient pas trop le choix que de traîner ensemble. Ca ne la dérangeait pas forcément, il n’était pas du tout comme ces sang-purs imbus d’eux-mêmes ! « Oh et j’ai fini le livre que tu m’as prêté. C’était pas mal, mais je ne m’attendais pas à ça ! Comment est-ce que le perso principal peut avoir choisi de trahir tout le monde juste pour devenir plus puissant ?! Je le trouvais intéressant mais je le déteste maintenant. » s’exclame-t-elle avec une certaine virulence avec une moue renfrognée, un peu dégoûtée par le manque de moral de l’histoire. Marlene préférait les fins heureuses et, ce n’en était certainement pas une !

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a Poufsouffle pouvait être un peu brute du décoffrage, et ce n'était sans doute pas très poli, d'avoir emporté comme ça Barty loin de ses amis, mais déjà elle ne les aimait pas, et en plus, c'était pour son propre bien. Elle s'était toujours sentie très protectrice envers Barty. Elle le connaissait depuis longtemps, c'était son ami, mais il avait un petit côté influençable qui l'inquiétait parfois. Marlene voulait juste s'assurer qu'il ne se mette pas des idées bizarres en tête, et donc elle restait présente pour lui. Et puis c'était son ami. Elle aimait particulièrement les discussions qu'ils pouvaient avoir après avoir lu un livre en commun, même s'ils n'étaient pas tout le temps d'accord que ça pouvait faire débat.

Elle fronce les sourcils, pas du tout d'accord avec lui. L'adolescente s'adosse contre le mur et croise ses bras sous sa poitrine. « Tu veux dire que t'aurais fait la même chose, à sa place ? »  Elle secoue la tête amusée par l'image, sûre que son argument allait lui faire réaliser qu'il y avait un problème avec la mentalité du personnage principal. « C'est pas possible Bart'. Je ne te vois pas sacrifier tes proches pour quelque chose d'aussi stupide et éphémère que le "pouvoir". Puis j'appelle ça pas un sacrifice, plutôt une connerie. Un sacrifice, c'est pour le bien de ceux que tu aime. C'est quelque chose de bien... » Marlene aimait se dire ça. Que ses parents s'étaient sacrifiés pour une cause qui les dépassaient. Pour protéger les gens. C'était un sacrifice. « Là c'est pas un sacrifice, juste une trahison. Il le fait pour lui tout seul. Il est égoïste. » Elle ajoute avec un ton de finalité. Elle ne savait pas trop pourtant ce livre l'avait tant mise en colère. Presque en rage. Elle avait bien envie d'en parler avec le professeur McMillan à la prochaine occasion, il pourrait peut-être l'aider à comprendre pourquoi ce bouquin la mettait dans tous ses états.

Elle essaie de s'en détacher, Barty allait finir par croire qu'elle lui en voulait à lui !

« Derien ! Merci à toi de me l'avoir prêté, c'était intéressant quand même, tu sais que j'aime bien découvrir des trucs différents. C'est juste que... j'aurais préféré une fin heureuse, tu sais ? C'est... Je sais pas, avec tout ce qu'on lit dans la Gazette, ce qui se passe dehors, je préfère lire des choses qui se finissent bien... » Elle se mordille la lèvre inférieure, et hausse les épaules, comme pour faire passer ça pour sans importance. Même si ça lui tient beaucoup, beaucoup à cœur.

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assionnée était un mot parfait pour décrire Marlene, qui prenait tout à cœur, même la plus petite chose. Si bien qu’elle pouvait facilement partir dans de grands débats passionnés avec ses amis autant que des parfaits inconnus, et ce même si le sujet de base ne l’intéressait pas particulièrement. Ce n’était pas important que la personne avec qui elle discutait ne soit pas d’accord avec elle, au contraire, ça rendait la chose plus excitante. Alors elle n’en voulait pas à Barty, de penser différemment, mais elle serait capable de s’y opposer pendant des heures. Poudlard manquait vraiment d’un club de débat, d’ailleurs. Elle y pensait souvent, avait même préparé tout un argumentaire pour convaincre les professeurs, mais elle avait déjà du mal à gérer son temps avec ses deux clubs actuels…
Malheureusement pour Marlene, Barty n’avait pas l’air tenté pour discuter plus de ce livre, vu comment il ignore ses arguments et change de sujet. Ça avait le mérite d’être clair. Enfin, toutes les pensées de Marlene sont coupées court par l’utilisation de l’expression honnie. Marlene lui lance un regard scandalisé et le pointe du doigt :

« Barty Croupton, est-ce que tu viens juste de me traiter de fille ? » dit-elle comme si elle n'en était pas une. Marlene savait, techniquement, qu’elle était une fille. C’était juste qu’elle n’en avait vraiment rien à faire, et était généralement plus à l’aise avec les garçons et n’avait rien de féminin à part ses cheveux longs (qu’elle attachait tout le temps de toute façon) et ses débuts de formes après l’été (qui la saoulait plus qu’autre chose). « C’est quoi ces préjugés débiles ? Toutes les histoires qui finissent bien ne sont pas à l’eau de rose, en plus j’aime même pas les histoires d’amour, c’est ennuyeux à mourir. Je veux de l’action, de la baston, pas de la romance à deux noises ! » Elle se sent très vexée par cette réflexion vraiment mal placée de Barty, et voilà qu’elle ne peux pas retenir à quel point ça l’excède. Puis la romance… ça sert à rien, ça ne l’intéresse pas dans la vraie vie alors pas plus dans la fiction. Elle a d’autres priorités plus importantes. « Il faut que tout le monde arrête, il n’y a pas de « trucs de filles » et « trucs de garçons » ! On est tous égaux et chacun fait ce qu’il veut, c’est pas notre sexe qui le définit ! » Elle était très loin d’être toujours sur les même longueurs d’onde que Gwenog, mais sur ça elles se rapprochaient un peu, sauf que Marlene était loin d’être féministe, elle pensait juste que tout la séparation des sexes était ridicule. Et que ce n'était pas plus un crime de laisser traîner partout ses vêtements sales quand elle était une fille qu'un garçon. Dans le genre elle avait vraiment la palme, sans les elfes de maison sa partie de la tour serait dans un de ces états...

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